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Santé

Comment se défaire du syndrome de l’imposteur, selon des experts

C’est une fiction collective à laquelle on croit tous.
Tom Cruise in Eyes Wide Shut
Capture d'écran du film Eyes Wide Shut

L'article original a été publié sur VICE US.

Avoir le sentiment d’être un imposteur et que nos succès sont le fruit de la chance peut être lourd à porter. Si vous avez déjà douté de vous et vous êtes dit que ce n’était qu’une question de temps avant que les personnes autour de vous se rendent compte que vous n’avez aucune idée de ce que vous faites, vous n’êtes pas seul.

Environ 70 % des gens ont déjà éprouvé le syndrome de l’imposteur, d’après une étude publiée en 2011 dans le Journal of Behavioral Science. Il a une forte prévalence chez les femmes qui ont eu du succès, mais tout le monde est susceptible de le vivre à tout moment de la vie. Nous avons demandé à un spécialiste du syndrome de l’imposteur (ça existe!), une neuroscientifique, une psychologue, un spécialiste de la séduction et une conseillère en gestion de carrière comment s’en défaire. Voici leurs réponses (abrégées à des fins de concision et de clarté).

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Réfléchir à la source de ce sentiment

Il y a des facteurs circonstanciels qui peuvent mener au syndrome de l’imposteur, comme les études, le travail autonome ou une culture d’entreprise qui pousse à douter de soi. Il y a aussi des domaines dans lesquels on est plus susceptible [de douter de soi] : la création (rédacteur, acteur, réalisateur, etc.), la médecine et la technologie. Il y a aussi une forte corrélation entre le syndrome de l’imposteur et l’inclusion de la diversité. C’est que le sentiment d’appartenance renforce la confiance. À l’inverse, s’il y a peu de personnes qui vous ressemblent autour de vous, chez beaucoup de personnes, ça peut avoir et ça a un effet négatif sur la confiance en soi.

C’est particulièrement vrai si l’on est dans un contexte où circulent des stéréotypes sur la compétence. Les étudiants ou travailleurs étrangers, les nouveaux étudiants à l’université, les femmes de carrière, les personnes de couleur, les personnes handicapées ressentent la pression de représenter leur groupe démographique, ce qui contribue à donner le sentiment d’être imposteur.

La seule façon de cesser de se sentir imposteur, c’est de cesser de penser comme un imposteur. On doit prendre conscience de la conversation sans sa tête, prendre ensuite du recul, puis donner une nouvelle direction à cette conversation, celle que prendrait quelqu’un qui n’est pas un imposteur. - Valerie Young, conférencière et auteure de The Secret Thoughts of Successful Women

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Être en bonne santé et s’exprimer

J’ai vu des clients de toutes les industries, de tous les continents qui l’ont vécu. C’est indépendant de l’âge, du sexe, de la classe sociale ou de l’ancienneté. Mettez en pratique le renforcement positif : remplacez les doutes ou la négativité par une affirmation positive jusqu’à ce qu’elle devienne la voie par défaut dans votre tête. Parvenez à un état mental et physique optimal avec un sommeil de qualité, des repas riches en nutriments, une bonne hydratation, de l’exercice et une pleine conscience.

Quand on parle à haute voix (ou qu’on écrit dans un journal), on se libère d’émotions de survie comme la peur et la honte. On peut aussi réduire le taux de cortisol, l’hormone du stress, à l’aide de l’exercice aérobique et de suppléments de magnésium. J’ai écrit au sujet du syndrome de l’imposteur dans un blogue sur LinkedIn et dans mon livre Neuroscience for Leadership. La sensibilisation à ce phénomène, en soi et chez ses collègues, en prenant conscience de ce que c’est et de ses effets sur les performances est essentielle. - Tara Swart, neuroscientifique, conseillère de gestionnaires et auteure du livre à paraître The Source

Compter les victoires et ne pas surcompenser

Gardez des traces! Prenez un papier et un crayon, et notez toutes les preuves de votre excellence.

Je pense que l’une des erreurs que les gens font quand ils ont le syndrome de l’imposteur, c’est d’en faire trop pour compenser un déficit qu’ils perçoivent. On veut tellement prouver qu’on a de la valeur qu’on accepte des projets supplémentaires, entre autres. Ça peut mener à l’épuisement professionnel et faire paraître moins compétent qu’on l’est, justement ce qu’on craignait au départ. - Dr. Joy, psychologue et animatrice du podcast Therapy for Black Girls

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Faire tout son possible et faire preuve de gratitude

Tout ce qui nous sépare de l’imposteur, c’est la volonté de progresser. Tant qu’on agrandit un peu chaque jour sa zone de confort, on n’est jamais un imposteur.

Beaucoup de gens sous-évaluent la quantité de travail qu’ils effectuent. Ils pensent aussi qu’ils ont simplement eu de la chance et qu’ils ne méritent pas vraiment leurs succès. Ils devraient en prendre conscience pendant qu’ils font le travail, qu’il soit de petite ou de grande importance. Ensuite, ils doivent faire preuve de gratitude envers eux-mêmes pour leurs actions, qu’importe le résultat. Tant et aussi longtemps qu’on cherche à se dépasser, on n’est pas un imposteur.

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Demandez à cinq personnes que vous respectez si elles ont déjà eu le même sentiment à propos d’elles-mêmes. Vous vous rendrez vite compte que vous n’êtes pas le seul. Tout le monde a ce sentiment, même les personnes chez qui on s’y attend le moins. Le syndrome de l’imposteur est une fiction collective à laquelle on croit tous. - Nick Notas, spécialiste de la séduction et de la confiance en soi

Accepter ses craintes et examiner ses convictions

La crainte ne veut pas nécessairement dire qu’on n’est pas prêt ou pas capable : on est peut-être juste à une limite. Notez vos pensées quand vous êtes stressé ou quand vous avez des craintes, puis trouvez des preuves qu’elles ne sont pas fondées. Si vous vous sentez imposteur, demandez-vous à quel moment vous avez commencé à craindre de ne pas y arriver. Trouvez des preuves de la réalité! Après tout, votre esprit est malléable et vous pouvez le remodeler quand vous prenez bien conscience de ce qui se passe. J’ai réalisé un podcast populaire sur ce sujet. C’était à propos de la valeur personnelle en amour, mais ça s’applique aussi à ce sujet. - Ashley Stahl, conseillère en gestion de carrière et animatrice du podcast You Turn

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