Pour ma part, mon arrivée involontaire dans la vie active n’a pas freiné mes habitudes. Bien sûr, je ne me la colle pas tous les jours, je ne suis pas ce qu’on appelle un « gros cuveur » et je n’ai jamais été l’écervelé en mal de reconnaissance qui descend cul-sec sa 12-12, mais je ne pense pas avoir déjà lâché un piteux : « Déso, je sais qu’il n’est que 22 heures mais j’y vais parce que je travaille demain. »Alors que mes semblables commencent à se plaindre de leurs gueules de bois puissantes, je m’épanouis de mes réveils doux ; certes un peu cassé et étourdi, mais assez frais pour assurer. Car si moi aussi je m’approche dangereusement de la trentaine, je suis désormais capable de repousser à plus tard cet âge où le corps m’enverra des signaux dont mon cerveau ne voudra pas.Détendez-vous et apprêtez-vous à sourire à la vie ; le rêve des jeunes dynamiques qui consiste à pouvoir boire le lundi sans se sentir poisseux·se le mardi est à la portée de tou·tes. Laissez aux autres les sites aseptisés et leurs conseils aussi solides que des pets fuyants, et oubliez la sobriété de vos soirées Netflix aussi folles que des sauces sans saveur. Repoussez, vous aussi, l’âge des lendemains difficiles.Je n’ai jamais été l’écervelé en mal de reconnaissance qui descend cul-sec sa 12-12, mais je ne pense pas avoir déjà lâché un piteux : « Déso, je sais qu’il n’est que 22 heures mais j’y vais parce que je travaille demain. »
Soignez votre tête
Le problème, c’est que votre cerveau s’auto-régule et va répondre plus tard en boostant la production de glutamate pour compenser, exciter le cerveau et donc stimuler cet état d’esprit négatif dont vous pensiez vous être débarassé·e en buvant des coups la veille. Les retours à la réalité peuvent donc s'avérer plus cruels en compagnie de glutamate et d’hangxiety. Si vous n’avez jamais ressenti ça, que votre ignorance primaire qui vous amène à penser que la vie est belle vous en préserve.Laissez aux autres les sites aseptisés et leurs conseils aussi solides que des pets fuyants, et oubliez la sobriété de vos soirées Netflix aussi folles que des sauces sans saveur. Repoussez, vous aussi, l’âge des lendemains difficiles.
Gardez le rythme de vos belles années
Choisissez votre alcool – Partie 1 : fort et sec
Si vous pensez que l’alcool fort est trop cher, repensez à vos 16 ans. À moins que vous n’ayez grandi avec deux parents en CDI, vous avez sans doute connu les cotisations à quatre pour choper la bouteille la moins chère du Carrefour Express. Oubliez les établissements. On ne se plaint pas des gourous du système capitaliste entrepreneurial qui tapent des benefs de malades sur des produits de merde qu'on nous vend comme du luxe pour ensuite accepter de payer 10 euros un verre qui en vaut 2, et dont la bouteille entière se vend 17 euros au supermarché. C’est fini d'être des victimes. Nous c’est la rue.Arrêtez avec les shots. Si vous voulez paraître cool, lisez Walter Benjamin ou habillez-vous en noir.
De préférence, ayez des potes pas trop cons
Choisissez votre alcool – Partie 2 : bénissez le pur, banissez le sucre
Laissez les médicaments de côté
Choisissez votre alcool – Partie 3 : la qualité
Personne ne mérite de se faire bousiller le prestige de son existence par une vodka Rachmaninoff du Lidl ou une Zaranoff du Aldi.
Le houmous-carottes reste la meilleure idée pour finir en PLS
L’art du dégueuli
Qui boit fume ; qui fume boit encore plus
Buvez de l’eau
Trop dormir fatigue
N’allez pas dormir à l’heure à laquelle vous vous levez d’habitude : votre organisme sera déjà en route.
La cure post-cuite
Optez pour le télétravail (si possible)
Délestez-vous de vos obligations
Bien sûr, vous pouvez restez productif·ve en étant amoindri·e : adoptez un mode plus lent que le corps pourra supporter sans mal. Prenez ce bain moussant que vous négligez depuis des semaines, rangez vos tiroirs en regardant ce documentaire sur le génocide en cours des ouighour·es que vous niez depuis des mois de peur d’affronter la réalité en face, triez vos dossiers dans l’ordi, faites la vaisselle en écoutant « Faites entrer l’accusé », le premier album de Hako Yamasaki ou le dernier de $uicideboy$. Meublez votre journée.Et si vous ne tenez plus car vous avez appliqué la règle du moindre sommeil, faites une sieste – avant 15 heures de préférence : ça coupera votre journée en deux et vous aurez l'impression d'avoir fait encore plus de choses. Le but, c’est d'avoir eu l'impression d'avoir accumulé les activités, ce qui donnera un tout autre regard sur votre gueule de bois ; à cent lieues d'une aprem à binge watcher un truc aléatoire que Netflix vous dit de regarder ou de répondre à contrecoeur à des obligations qui vont vous donner l'impression de mourir à chaque geste.Et surtout, quittez ce pyjama qui vous fait sentir comme une loque souillée imbibée de pisse à la bière.Quittez ce pyjama qui vous fait sentir comme une loque souillée imbibée de pisse à la bière. Meublez votre journée.