FYI.

This story is over 5 years old.

Stuff

Faut-il coucher avec son colocataire ?

On a demandé à plusieurs personnes pourquoi copuler avec quelqu'un qui partage votre frigo peut s'avérer délicat, ou salvateur.

Trouver un colocataire n'a jamais été aussi facile. Aujourd'hui, il est devenu inutile d'expliquer à quel point les jeunes ont de plus en plus de mal à dénicher un logement à un prix décent – ce qui explique le recours massif à la colocation.

Celle-ci, qui est souvent l'occasion de partager bien plus que votre simple facture Internet, peut s'avérer désastreuse si vous ne prenez pas garde à établir certaines barrières – du genre, « tu ne voleras point la bouffe de ton prochain » ou « tu ne convoiteras point la personne qui vit dans la chambre d'à côté ». On a donc demandé à plusieurs personnes pourquoi coïter avec quelqu'un qui peut à tout moment vous emprunter du fromage râpé peut s'avérer être une idée assez désastreuse, ou plutôt réconfortante.

Publicité

Kathleen, 42 ans

Dans les années 1990, mon colocataire AJ et moi-même avions pour habitude de passer notre temps à fumer des joints. Un jour, défoncés, on s'est dit que coucher ensemble n'était pas si grave. C'est comme ça que tout a commencé.

On était très proches – on pouvait accéder à nos comptes en banque respectifs. Un beau jour, il m'a trahie. Il est sorti avec une amie en commun, qui s'est avérée être une vraie psychopathe. Elle a détruit notre amitié. Elle a parcouru ma boîte mail et n'a pas manqué de crever mes pneus plusieurs fois.

AJ était un mec bien, avant que quelqu'un ne lui dise que les mecs comme lui ne sortaient jamais avec les filles qu'ils désiraient. C'est là qu'il s'est mis à se servir de moi. Coucher avec ce mec a été une très mauvaise idée. Aujourd'hui, je suis célibataire, et très heureuse de l'être.

Heath, 25 ans

J'avais 19 ans à l'époque. Je venais tout juste de quitter le Kentucky pour m'installer à Portland. C'était la première fois que je m'éloignais de mes parents, et je voulais rencontrer des gens, m'amuser. J'utilisais Scruff, une application de rencontres pour gays, pour me faire des amis.

C'est comme ça que j'ai rencontré Chris. Aujourd'hui, il a 51 ans et j'en ai 25. Au début, j'étais inexpérimenté, et on couchait ensemble comme ça. Il sortait avec Lance, et je me suis mis à coucher avec ce dernier en même temps. Un jour, ils m'ont dit que je pouvais emménager avec eux.

Publicité

Au final, Lance a quitté Chris, et nous n'étions plus que deux dans la maison. Je vis dans une chambre séparée depuis près de cinq ans. Ça fait trois ans qu'on ne couche plus ensemble, mais on a toujours plein de choses en commun. On mate des matches de rugby et de hockey.

Je suis transgenre et j'ai longuement souffert de moqueries pendant mes années lycée. Chris m'a permis de me reconstruire. Il m'a fourni un lieu accueillant. Il vient tout juste de se marier et nous cherchons une nouvelle maison avec un sous-sol, qui pourrait devenir ma chambre. J'ai grandi sans père, on peut donc dire qu'il remplace cette figure manquante dans ma vie.

Aujourd'hui, j'ai un bon job et je passe un diplôme d'analyste de données. Je couche avec des mecs, mais mes goûts ont évolué. Je cherche quelqu'un de plus jeune, ayant mon âge.

Lauren, 27 ans

Quand j'étais étudiante à Oxford, je passais mon temps à lire, écrire et baiser. Mes colocataires, uniquement des mecs, passaient leurs journées à boire des pintes et bouffer des fish and chips.

Un jour, j'ai couché avec Tommy, l'un d'entre eux. On se murgeait la gueule et on finissait par baiser. C'était l'un des meilleurs coups de ma vie. Me faire prendre en levrette un peu partout dans l'appart en essayant de rester discrète était très fun. Aujourd'hui, je ne le vois plus. Avec du recul, je me dis que coucher avec son colocataire est une très mauvaise idée à la longue, car ça devient vite très bizarre, et ça met tout le monde mal à l'aise.

Publicité

Illustration de Jamie Loftus.

Scott, 50 ans

Je vis à Denver et bosse dans l'industrie touristique. Je vis seul mais l'année dernière, j'ai accueilli un colocataire pendant six mois. Je l'avais rencontré sur Grindr mais il n'était pas intéressé à l'idée que l'on couche ensemble. Il avait besoin d'une chambre, donc je l'ai accueilli chez moi pour 400 dollars par mois.

Il venait du Pakistan et cuisinait comme un dieu, ce qui était assez cool à vivre. Après le dîner, je préparais du thé à l'anglaise et on matait un soap opera célèbre au Pakistan. Je ne comprenais pas un mot mais le scénario était tout de même limpide. Après, je lui massais les pieds et il filait au lit. On était comme un couple marié, en fait – on ne couchait pas ensemble. Notre relation était tendre, agréable, sans tension sexuelle pour la pervertir – c'est sans doute pour ça que j'en garde un excellent souvenir.

Avec du recul, je peux dire que j'ai pris un grand plaisir à vivre avec lui. Aujourd'hui, il me manque. Quand il a déménagé, j'ai choisi de ne pas accueillir d'autre colocataire. Ça fait partie de ces étapes qui vous marquent à jamais.

Amanda, 28 ans

Je suis serveuse et je vis à Bushwick, dans Brooklyn. Auparavant, je vivais dans un appart très punk, où les rats proliféraient sans problème. C'est là où j'ai rencontré Nate. On était nombreux à vivre dans cet endroit. Pendant des années, Nate était un ami, rien de plus.

Une nuit, alors que nous étions super bourrés, on a rejoint sa chambre – située tout près de la cuisine, et donc très vulnérable aux rats. On a commencé à coucher ensemble, mais il a vu un rat débouler dans la pièce, et il est devenu fou. Il a couru avec son pantalon au niveau de ses chevilles. On n'a plus jamais couché ensemble après ça.

Suivez Conor sur Twitter.