Le mois dernier, le « Centre pour le contrôle et la prévention des maladies » aux États-Unis a mis en garde la population contre des symptômes apparentés à la pneumonie et de sévères lésions pulmonaires liées au vapotage. Au moins sept décès de vapoteurs ont été reportés et des centaines de personnes ont été hospitalisées. The New England Journal of Medicine, qui n’a pas la réputation d’exagérer, a proclamé qu’il y avait « une claire épidémie exigeant une réponse urgente. »
Publicité
Jusqu’à présent, les enquêteurs n’ont pas identifié ce qui rendait les gens malades. Quelques patients vapotaient du THC, d’autres uniquement de la nicotine et d’autres encore faisaient un mélange des deux, ce qui ne facilite pas la tâche pour trouver le coupable. En attendant que l’origine soit bien définie, les docteurs encouragent fortement les gens à ne pas vapoter – ce qui est toujours un bon conseil, même sans parler du risque mortel de lésion pulmonaire.Si vous vapotez régulièrement, vous êtes quasiment certains d’être accro à la nicotine. Il faut bien comprendre que, cigarette électronique ou non, l’effet chimique sous-jacent est le même. À chaque bouffée de vapoteuse ou de cigarette, vous envoyez de la nicotine dans votre sang. La nicotine vous procure une sensation de bien-être, et c’est pour cela que les gens continuent de fumer, même s’ils comprennent logiquement que ça leur fait du mal. « La nicotine est aussi addictive que la cocaïne ou l'héroïne. Elle a le même effet sur le cerveau et le modifie », a déclaré Deborah Buckles, directrice du programme de traitement du tabagisme au Centre de cancérologie Melvin et Bren Simon de l'Université de l'Indiana.Cela signifie que le vapotage – souvent présenté comme un moyen d’arrêter de fumer, bien que cela n’ait jamais été approuvé par l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) – entraîne la même dépendance que la cigarette et est centré sur la même action : aspirer volontairement une bouffée. Mais pour arrêter, il faudra d’abord passer l’étape du sevrage. Avec des symptômes comme l’anxiété, l’irritabilité, les fringales, l’alimentation excessive, etc. Donc, si on veut arrêter de vapoter sans reprendre la cigarette, comme beaucoup le font – comment faire pour se débarrasser de la nicotine une bonne fois pour toutes ? (Parce que, juste pour mémoire : arrêter du jour au lendemain sans aucun soutien, physique ou psychologique, a généralement des résultats désastreux, selon les experts. Une étude a montré que seuls 3 à 5 % des fumeurs réussissent à arrêter de fumer du jour au lendemain.)
Publicité
Demander de l’aide et trouver des conseillers
Envisagez le traitement nicotinique de substitution
Publicité
Certaines personnes rejettent les TNS en considérant qu’elles ne font que remplacer un système par un autre. N’est-ce pas juste un autre moyen d’être accro à la nicotine ? Mais la manière dont on absorbe la nicotine a son importance : sans la fumée nocive des cigarettes traditionnelles ou les produits chimiques des vapoteurs très peu réglementés, vous absorbez une quantité moins nocive de nicotine. Et, ça ne fait pas non plus le même effet qu’une cigarette ou un vapoteur : c’est une dose plus progressive, conçue pour ne pas déclencher la sensation de dépendance du cerveau qui fonctionne par la récompense.Les TNS existent depuis un long moment et des décennies de recherche ont prouvé qu’elles sont efficaces et sans danger. Cela dit, il peut y avoir des effets secondaires, dont des vertiges, nausées, hoquets, accélération du rythme cardiaque, etc. La gomme à la nicotine peut irriter la mâchoire ou laisser un mauvais arrière-goût dans la bouche ; les pastilles peuvent provoquer la toux ; et les patchs une irritation de la peau. Quant à la surdose de nicotine, c’est un effet secondaire rare (vous devriez recevoir moins de nicotine que lorsque vous vapotez), mais si vous sentez que votre rythme cardiaque s’accélère, des vertiges, des sueurs froides ou des nausées, allez consulter votre médecin. Et bien sûr, si vous êtes enceinte, il faudra sans doute envisager des alternatives. Tous ces effets secondaires mineurs et bien connus ne sont rien face à l'incertitude qui tourne autour du vapotage. Certains ont des lésions pulmonaires permanentes pour des raisons qui restent actuellement inconnues.
Publicité
Si le médecin estime que c’est une bonne solution pour vous, envisagez les médicaments sur ordonnance pour en finir avec la nicotine
Publicité
Restez-en à ce qui marche pour vous, ce qui est probablement aussi soutenu par la recherche
Changez d'idée sur le vapotage et une fois que vous avez arrêté, continuez comme ça
« Il peut suffire de quelques bouffées par jour pendant quelques jours ou semaines pour vous rendre dépendants à la nicotine », a ajouté Buckles, et il est difficile de s’en sortir. « Il n’y a pas de ‘médicament magique’ », a-t-elle déclaré. « Le moyen le plus simple d’arrêter de fumer est de prendre des médicaments en étant suivi par un spécialiste des addictions. »VICE France est aussi sur Twitter, Instagram, Facebook et sur Flipboard.