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2016, année de tous les dangers



Axl Rose chante avec AC/DC. Edward Snowden collabore avec Jean-Michel Jarre. Prince est mort. Chuck D et B-Real signent un CDD chez Rage Against The Machine. Christian Clavier s’apprête à jouer dans une comédie sur les Roms dont le titre est Sivouplééé. Nous sommes en 2016. Plus rien n’a d’importance. 2016, l’année de tous les possibles, 2016, l’année de tous les dangers, 2016, la dernière voie express avant le grand trou noir de l’espace sans fin. Mais chez Noisey, nous souhaitons vous accompagner au mieux dans cette épreuve. Nous avons donc décidé de vous faire profiter des pouvoirs divinatoires de nos meilleurs journalistes (qui, parce qu’ils sont justement les meilleurs, sont également mages, apothicaires et cartomanciens) et de vous révéler, dès à présent et en exclusivité totale, les principaux évènements musicaux à venir en 2016. Mesdames et Messieurs, voici, très simplement, en neuf points précis et dans le désordre, ce que vous allez vous prendre sur la gueule durant les sept prochains mois.

IVRE DE SUCCÈS, RENAUD PÈTE LES PLOMBS

Après avoir battu tous les records de ventes avec son dernier album, Renaud perd totalement le contrôle. Comme Jay-Z au Madison Square Garden, il profite d’un concert à Bercy pour clasher l’intégralité de la concurrence : Mylène Farmer, Johnny Halliday, Patrick Bruel, Laurent Voulzy et Michel Polnareff en prennent pour leur grade. Les médias s’emparent de l’affaire, mais Renaud qui se balade désormais torse nu et roule en hummer, répond aux interviews par des crachats ou en jetant des billets sur les journalistes quand ils les trouve à son goût. Et ce qui devait arriver finit par arriver : Johnny Halliday et son staff profitent d’une énième sortie de Renaud en club pour lui tendre un guet-apens. Encerclé par plusieurs pick-ups qui ouvrent le feu sur son hummer, Renaud réussit miraculeusement à s’extirper du piège et riposte instantanément à l’aide des deux Taurus PT-99, qui ne quittent jamais sa ceinture. Les deux chanteurs décèderont à l’issue de la fusillade, non sans avoir essayé de chanter chacun plus fort que l’autre alors qu’on les conduisait à l’hôpital.

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LES CONCERTS D’HOLOGRAMMES SE GÉNÉRALISENT



Suite au succès du concert réunissant les hologrammes de Claude François, Mike Brant, Dalida et Sacha Distel, les tourneurs français réalisent qu’il est bien plus simple d’organiser des concerts avec des morts qu’avec des vivants. Pas de caprices de star, pas de fatigue, pas de débordements dans les loges et jamais de retard. Le marché des hologrammes prend le monopole sur tout le reste : Edith Piaf remplit le stade de France, Yves Montand blinde Bercy plusieurs soirs d’affilée. Tout se complique quand les hologrammes de Jacques Brel, Leo Ferré et Georges Brassens décident de monter un syndicat pour faire valoir leurs droits. Le milieu se durcit et les producteurs se mettent à rappeler les artistes traditionnels. Croyant bien faire en dressant un pont entre les deux mondes, le rappeur Soprano organise une tournée en double-tête d’affiche avec l’hologramme d’Enrico Macias. Manque de pot, le chanteur n’était pas encore mort et l’attaque en justice.

KOOL SHEN PERD (UNE FOIS DE PLUS) TOUTES SES ÉCONOMIES AU POKER MAIS TROUVE UNE CARTE AU TRÉSOR DÉCHIRÉE DONT LACRIM POSSÈDE LA DEUXIÈME MOITIÉ



On connait la rengaine, avec Kool Shen : je prends une belle avance sur mon album, je dilapide tout au poker ; je me renfloue en faisant 2-3 concerts avec NTM, je dilapide tout au poker ; je suis obligé de faire un nouvel album, je dila… Et avec les scores peu reluisants de son dernier projet en date, Bruno est déjà en train de se triturer les méninges pour calmer ses créanciers. Après que Benjamin Chulvanij lui ait refusé une énième avance, Kool Shen erre dans les bureaux de Def Jam, à la recherche d’un ou deux coffrets à revendre fissa sur le Bon Coin. En fouillant dans une remise, il tombe sur un trois-quarts cuir oublié par Lacrim. Il inspecte les poches et découvre la moitié d’une carte au trésor. Il échafaude alors un plan pour libérer l’auteur de « Corleone » et lui soutirer la deuxième partie de la carte. Avec le plan de la prison de Fresnes tatoué sur le corps, il se fait incarcérer sur un motif bidon, et approche Karim pendant la promenade. Malheureusement, celui-ci est sur le point d’être libéré pour bonne conduite, et refuse de s’évader pour se retrouver une fois de plus en cavale. Déçu, sans le moindre sou en poche, et en manque de clopes, Kool Shen met alors en application sa formation de joueur de poker et abat sa dernière carte : il menace Lacrim de faire un featuring avec lui. Choqué, Lacrim lui met une pêche, ce qui provoque une bagarre générale : libération anticipée annulée, deux semaines de mitard. Merci Kool Shen.

FEU! CHATTERTON DÉCIDENT D’ASSUMER LEUR NOM JUSQU’AU BOUT ET S’IMMOLENT APRÈS S’ÊTRE ENROULÉS DANS PLUSIEURS MÈTRES DE SCOTCH



« Une soirée qui ne s’oublie pas ». Sur BFMTV, Jean-Blédard Husqvarna est encore sous le coup de l’émotion. Il y a trois jours, il filmait l’immolation officielle de Feu! Chatterton, retransmise en live stream par les Inrocks depuis la place de la République. « Ils ont été magnifiques », lâche-t-il, visiblement ému, se disant « extrêmement fier d’avoir pu être à leurs côtés pour cette performance unique ». Le bûcher a été allumé vers 22h par Augustin Trappenard, qui déclarera quelques instants plus tard dans une interview-selfie accordée à Konbini : « La culture est vive, facétieuse, imprévisible et nous sommes là pour l’aimer dans toutes ses folies, toutes ses démesures. Intensément. Passionnément. » Mais certains fans de Feu! Chatterton ont donné bien du fil à retordre à Jean-Blédard et à toutes les équipes techniques. Débarqués en nombre place de la République, ils étaient en effet très partagés sur le geste du groupe. Certains comme Sandra M. ou Clément F. saluaient « la prise de risque » que représentait cette immolation dans laquelle ils voyaient avant tout « un statement culturel radical doublé signal d’alarme envoyé aux politiques », mais d’autres s’étaient déplacés avec un objectif clair : faire avorter ce projet qui allait les priver à jamais de leur groupe-fétiche et de Pense-Bête Pour Caravane (Mama), deuxième album inachevé de Feu! Chatterton, dont les bandes étaient, dit-on, enterrées sous le bûcher. « J’ai tenté de garder mon angle de prise de vue comme je pouvais, dans des conditions extrêmement difficiles, au milieu des cris et des larmes, en faisant en sorte que personne ne soit blessé », poursuit Jean-Blédard (également appelé Jean-B).

Après 20 minutes d’affrontement, les fans contestataires prennent le dessus et arrosent le bûcher de 475 litres de Rozana, l’eau minérale magnésienne naturellement gazeuse, généreusement prêtés par Pierre Papillaud, PDG de la marque et grand amateur de Feu! Chatterton, comme le montre son nouveau look très inspiré par celui d’Arthur Teboul, le chanteur du groupe. « C’est là que le cauchemar a commencé », sanglote Jean-Blédard (également appelé Ji-Biz). En effet, les propriétés hautement magnésiennes de l’eau transforment le bûcher en une gigantesque colonne de feu d’où sont expulsées à plus de 600km/h des boules de magma qui transforment la place de la République en un piège abominable. « C’était horrible, reprend Jean-Blédard (également appelé Yrgll-23, pour une raison que l’on ignore). Sans l’intervention de madame la Maire, nous aurions tous étés transformés en torches humaines. » Anne Hidalgo a en effet vu la place de la République gagnée par les flammes alors qu’elle faisait sa traditionnelle patrouille nocturne sur les toits de la capitale. Prenant la forme d’une chouette mentale se déplaçant à ultra haute-vitesse en faisant vibrer à l’unison les particules énergétiques contenues dans huit cycles de réalités parallèles, la maire de Paris a immédiatement fondu sur la foule prise au piège et l’a enveloppée dans une ceinture de radiation grâce à laquelle elle a pu téléporter l’ensemble du public réuni place de la République à Arsenal, une des fameuses stations-fantômes du métro parisien, où chacun s’est vu remettre une boisson chaude, un financier à la pistache, le programme de Rock En Seine et un dépliant sur les jeux olympiques de 2024, dans une ambiance résolument détendue.

LE CHANTEUR DE GHOST DÉCOUVRE QU’UNE DE SES NAMELESS GHOULS EST EN FAIT PATRICK EUDELINE



Vendredi 10 juin, Hippodrome de Longchamp, 22h40. Ghost est en tête d’affiche du tout premier Download Festival français. Papa Emeritus III et ses nameless ghouls font leur entrée sur scène dans la moiteur du début d’été et sous les acclamations d’un public de métalleux conquis d’avance. Revêtus de leurs traditionnels masques, les musiciens enchaînent les morceaux (« He Is », « Crice », « Ritual ») pendant que le chanteur dompte la foule de son charisme. Mais quelque chose paraît bizarre. L’un des deux guitaristes ne semble ne pas jouer les bons riffs, et la cacophonie finit par susciter l’étonnement du public. Au beau milieu de la 5ème chanson (« Year Zero »), le reste du groupe s’arrête de jouer, et on entend alors clairement les accords de « Louie Louie » résonner sur la scène. Agacé, Papa Emeritus arrête le concert, et retire le masque de ce musicien devenu fou. Stupeur ! Sur les écrans géants, le public voit apparaître le visage de Patrick Eudeline, traits tirés, Aviator sur le nez et clope au bec.

Escorté sans ménagement hors de la scène, on l’entend clairement marmonner «
lâchez-moi, je connais Christophe et Yarol Poupaud moi, bande de petites merdes. » Interrogé en coulisses, il avoue n’avoir aucune idée de ce qu’il fait là ou de ce qu’il se passe autour de lui, déclarant être « bourré non-stop au champagne depuis 2011. » Après enquête, les managers du groupe réalisent qu’Eudeline avait en fait intégré Ghost en décembre 2013, sans que personne ne s’aperçoive de la supercherie. Il aurait revêtu le costume d’une nameless ghoul lors d’un aftershow aux Caves Le Chapelais et se serait endormi sur un canapé avant de se réveiller 8 heures plus tard dan sle tour bus du groupe suédois. Eudeline, qui se croyait simplement en train de jouer sur la scène du Gibus chaque soir, et ne s’était même pas aperçu qu’il portait un masque depuis près de 3 ans. Dans le numéro de Rock & Folk de juillet, Philippe Manœuvre salue « le dernier vrai rocker, et le seul rocker français avec Gustave Naast. »

LE SINGE VIRTUEL DE SHAKA PONK REMPLACE PETE DOHERTY DANS LES LIBERTINES



14 juin 2016. Les Libertines, fraîchement reformés et de retour sur le devant de la scène grâce à leur nouvel album, s’apprêtent à attaquer leur tournée estivale des plus grands festivals européens. Mais à 16h, c’est la catastrophe : après s’être réveillé une nouvelle fois à l’hôpital suite à une légère overdose, Pete Doherty annonce sa décision de partir en désintox. Horreur chez les managers, qui refusent catégoriquement d’annuler les dates à venir ; les sommes sont trop conséquentes. Faute de temps pour trouver un vrai remplaçant à Doherty (il reste à peine 3 jours avant l’Ardèche Aluna Festival avec Francis Cabrel et Louane), le choix se porte dès le lendemain sur Goz, le singe numérique qui accompagne Shaka Ponk sur scène. Récemment viré de son groupe pour « divergences de points de vue », Goz accepte immédiatement. Lors du premier concert ardéchois, tout semble se passer relativement bien, jusqu’à ce que Goz lance une bouteille de Jack Daniels au visage d’une jeune fille de 15 ans qui l’avait copieusement sifflé pendant les 5 premiers morceaux. L’incident est vite enterré par les managers, mais la semaine suivante, les ennuis se poursuivent lorsque Goz donne une interview aux Inrocks dans laquelle il avoue « être d’accord à 95% avec les idées d’Henry de Lesquen » et nie l’existence de la Seconde guerre mondiale toute entière. Dans la foulée, c’est l’escalade : Goz clashe Gradur sur Instagram en se filmant en train de jeter des excréments sur un bob, se fait photographier une seringue dans le bras dans les coulisses du Big Festival, et se fait expulser des Vieilles Charrues avant même le concert des Libertines suite à sa bagarre avec Alain Souchon au catering. Immédiatement exclu du groupe, il est aperçu quelques jours plus tard rue Montorgueil en train d’acheter du shit avec Macaulay Culkin. Carl Bârat, de son côté, recrute Joe Satriani pour remplacer Doherty sur les dernières dates de la tournée.

JUSTICE S’ASSOCIE À EMMANUEL MACRON POUR SON NOUVEL ALBUM



« 28 morceaux et rien à sauver. Le titre le plus réussi de votre machin, les Petits Pilous n’auraient même pas osé le jouer à un apéro Tsugi ! Vous vous foutez de qui, les gars ? Vous me ramassez vos petites affaires et dès lundi, c’est retour au turbin et pas pour rigoler ! » Pedro Winter en a gros sur la patate : il vient de repousser la sortie du nouvel album de Justice pour la 4e fois et ne sait vraiment plus quoi faire pour boucler ce disque, fermement attendu par deux-tiers de l’Hémisphère Nord. Défoncé au Cherry Coke devant BFMTV, il a soudain l’illumination : Emmanuel Macron. Lui seul a la foi nécessaire pour remettre la machine en marche. Lui seul peut ouvrir une nouvelle voie royale à Ed Banger. Lui seul croit en un Reich de jeunes français milliardaires. Après s’être sifflé 2 Pedro’s (son cocktail-signature : un tiers Red Bull, deux tiers Dr Pepper, une larme de Fanta Tropical, le tout servi avec une Pomme d’amour évidée remplie d’une farce aux trois sucres), il décroche son téléphone, appelle Brodinski pour avoir le numéro d’Emmanuel Macron et fixe sans attendre un rendez-vous avec le Ministre au KFC de l’Hôtel de Ville. Le jour J, tout se passe comme prévu : les buckets sont juteux à souhait, Emmanuel se laisse tenter par un B.O.S.S. Bacon, l’ambiance est à la détente et -une fois n’est pas coutume- les cafés sont offerts. Mais les deux hommes ne remarquent pas que, dans l’ombre, vêtu d’un imperméable en toile cirée et d’un bob en cuir, Manuel Valls les observe depuis un box du fond de la salle, et ne perd pas une miette de leur conversation. Le Premier Ministre a en effet un plan et pas des moindres : manipuler le groupe Justice afin qu’ils se retournent contre Macron et deviennent ses alliés pour la campagne présidentielle de 2017.

Quelques jours plus tard, alors que Gaspard présente ses essais de pochette (typo heavy metal sous fond de ciel heavy metal) pour l’album (baptisé E.N.T.R.E.P.R.I.S.E.) à Pedro et Emmanuel dans les bureaux de Ed Banger, Valls déploie un arc zéphyrique et décoche deux flèches de fascination sur les membres de Justice. Aussitôt, Xavier et Gaspard se retrouvent projetés dans le XIIIe siècle, où ils meurent instantanément, leur système immunitaire ne résistant pas à l’atmosphère lourdement chargé en miasmes et bacilles du bon royaume de Louis VIII Le Lion. Valls réalise qu’il a complètement merdé son coup et s’éclipse discrètement, les dents serrées. Dévasté, Pedro Winter se résoud à sortir les 28 titres du groupe qu’il avait refusés sous la forme de deux albums baptisés Use Your Désolation I et II, Emmanuel Macron s’étant retiré du projet afin de n’entâcher ni sa réputation ni sa campagne à venir. L’album est un bide rententissant et la presse comme les festivals boudent Pedro Winter, tombé en disgrâce médiatique. Cloîtré chez lui, il passe ses journées vissé à son iPhone, attendant un hypothétique appel ou notification Facebook, mais hormis les invitations Candy Crush Saga de DJ Cam, c’est le silence radio. Jusqu’au jour où il reçoit enfin un appel : ce sont les Petits Pilous qui le félicitent pour l’album de Justice qu’ils trouvent « ouf chanmé ». Pedro Winter raccroche, vide une pleine bouteille d’huile de tournesol dans sa friteuse, jette son téléphone dedans et part pour le Golfe de Fonseca où il refait sa vie comme champion de tennis de table miniature sous le nom de Giaccomo Sepultura.

SERGE TEYSSOT-GAY INTÈGRE L’ÉTAT ISLAMIQUE PAR INADVERTANCE



Après avoir distribué son lot de coups de pied dans la fourmilière avec Noir Désir, le guitariste Serge Teyssot-Gay n’a eu de cesse, par la suite, de s’aventurer hors des sentiers battus en collaborant avec des artistes d’origines diverses, mêlant musique du monde, poésie urbaine et instruments exotiques. Mais en septembre 2016, autour d’un couscous solidaire en soutien aux réfugiés à Montreuil, Serge fait la connaissance d’un jeune homme qui partage son intérêt pour les cultures méditerranéennes et lui propose de rejoindre un projet « explorant conjointement les apories de la modernité, les sonorités orientales et l’absurdité de la notion de frontières. » Pensant avoir enfin trouvé là l’aboutissement de sa carrière de musicien qui fait bouger les lignes, Serge dit oui sans hésiter, et tant pis pour son concert avec Catherine Ringer et Rachid Taha prévu le soir même à la MJC de Trappes. Le lendemain matin, il est dans l’avion pour la Turquie avec son nouveau compagnon, avant de grimper dans un camion à bord duquel ils franchissent une frontière (au diable les frontières !) après avoir négocié avec un mystérieux personnage armé (mort aux vaches !).

Arrivé à destination, Serge est aux anges et s’imprègne immédiatement de la culture locale. Mais au bout de 3 semaines sur place, il s’étonne de n’avoir toujours pas rencontré les autres musiciens du projet, et de n’avoir pas entendu un seul oud ou la moindre derbouka depuis son arrivée. C’est finalement 2 mois après son départ de France, lorsque l’un de ses frères lui tend un lance-roquettes pour le tournage du « clip » d’un morceau qu’il n’a jamais écrit, que Serge réalise sa terrible erreur : aucun projet musical ne l’attend à Raqqa. Devenu combattant ennemi suite à son engagement au sein de l’État islamique, il faudra l’intervention personnelle de Jack Lang auprès de François Hollande pour que Serge Teyssot-Gay soit discrètement rapatrié en France et échappe à la Cour martiale. Ce n’est qu’en février 2017 qu’il fera sa réapparition en ouvrant en grande pompe un bar à chicha à Bordeaux avec Bertrand Cantat.

VICE, NOVA ET LES INROCKS ÉTABLISSENT DOMICILE DANS UN COMPLEXE ARTISTICO-ÉDITORIAL GÉANT CONSTRUIT SUR UN PORTE-AVIONS DANS LE CANAL SAINT-MARTIN



« Konnichiwa, bande de caves ! » : c’est sur ces mots que Mathieu Pigasse s’est élancé, torse nu, peintures de guerre sur le visage et un fumigène dans chaque main, depuis la tour de contrôle du « Desperado », le porte-avion de 276 mètres qu’il a inauguré ce matin et dans lequel vont établir domicile les rédactions de VICE, Nova et Les Inrocks. Le complexe, ammaré en plein coeur du canal Saint-Martin, à Paris, a nécessité un réaménagement complet des berges et la destruction de deux ponts tournants. Il abrite, en plus des bureaux des 3 médias sus-cités, des studios d’enregistrement de 14e génération avec émulateurs de console permettant de clôner simultanément les soundboards d’Abbey Road, des Sun Studios et du Blackbird Studio sur iPad pour des exports aux normes ultra-haute-fidélité 2017 (mp3 128kbps), des plateaux télé tournant en continu sur lesquels les employés peuvent improviser à tout moment reportages, talk-shows, astuces, recettes ou monologues afin d’abreuver 4 chaînes de télé câblées accessibles via un abonnement de 49,99 euros auprès de Libération (ancien quotidien français de gauche désormais prestataire de SFR), un atelier d’écriture exclusivement dédié à la fan-ficition érotique (thèmes du premier semestre : vampires, secrétaires, tennis et Honduras), une école de journalisme (attention, les TDs « La nécrologie sans stress », « Commenter le commentaire » et « Monter une polémique en 5 étapes faciles » sont presque complets) et trois salles de concert (dont une fermée par arrêt préfectoral pour une raison qui changera chaque mois afin d’assurer la crédibilité punk de l’entreprise). Après son plongeon inaugural, le banquier-rockstar a donné le départ d’une gigantesque fête qui a duré du jeudi soir au mardi matin et durant laquelle les employés de VICE, Nova et Les Inrocks se sont affrontés au long d’une série d’épreuves et d’animations (joute équestre, combat à la masse d’armes, embuscades, crachats, humiliations, selfies avec Booba et Pierre Gattaz) qui a culminé aux dernières heures du matin dans une course de hummers qui a fait 34 blessés et incendié une partie du 11e arrondissement de la capitale.

Textes : Lelo Jimmy Batista, Sébastien Chavigner, Genono et Yérim Sar.