Surf Belgique photo
Photos : Théodore Bauthier
Culture

Pourquoi chercher plus loin quand on peut simplement surfer à la côte belge

Bienvenue à Honolulu-Le-Zoute.
Souria Cheurfi
Brussels, BE

Dans notre série « La nouvelle vague », on part à la rencontre de gens qui font le surf en Belgique et on s'essaie à la pratique - soleil ou pas.

« Avec son mauvais temps, ses soixante kilomètres de côte à l’eau verte foncée et aux immeubles qui écrasent la plage de sable brun, c’est clair que la Belgique est moins connue pour son surf que pour sa bière », avoue d’entrée de jeu le photographe Théodore Bauthier (24 ans). C’est vrai que si l’envie vous prend de vous lancer dans une activité à la côté belge, y’a plus de chances que vous optiez pour un cuistax qu’une planche de surf

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S’il est parvenu à se maintenir debout quelques fois sur une planche, Théodore ne se considère absolument pas comme un surfer. Mais c’est tout de même en prenant des vagues dans le sud du Portugal qu’il a entendu parler du surf belge pour la première fois. Après une session, un de ses potes allemands lui a dit avoir surfé en Belgique, ce qui l’a intrigué : « J’étais surpris d’apprendre qu’on pouvait surfer en Belgique, mais surtout, de ne pas être au courant que c’était possible alors que j’y ai grandi. »

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Clairement, c’est pas les vagues d'Hawaï tous les jours (aucun jour, en fait). Et petits détails qui ne joueront pas en faveur de votre motivation : elles ne sont principalement bonnes qu’en hiver, il faut scruter la météo avant de planifier sa sortie et s’équiper d’une combinaison épaisse, du coup. « Mais ça ne freine en rien les Belges qui sont d’ailleurs de plus en plus à constituer une communauté d’addicts de la mer et de la glisse. Les conditions ne sont jamais très bonnes, mais les surfers belges font avec, et je trouve ça beau », souligne Théodore. C’est vrai que ça a son charme. Même s’il précise que la plupart décolle sans doute pour le Portugal, la France ou autre destination de surf pendant les vacances. 

Selon notre connaisseur, ce qui fait un bon spot, c’est un mélange de conditions météo (l’idéal, c’est un petit vent qui vient de la côte ou une tempête) et d’éléments plus géographiques (marée, inclinaison du sol et banc de sable). Mais en Belgique, c’est surtout des tempêtes qu’il faut pour avoir de bonnes vagues. 

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La réalisation de sa série Belgian Swell a duré plus au moins huit mois (d’octobre à mai). Pour intégrer la communauté, Théodore a rejoint le groupe Facebook « Bruxelles Surf », où les gens organisent des co-voiturages, se prêtent des planches et discutent des conditions météo - aspect non négligeable en Belgique : « Dès que les prévisions météo étaient favorables aux surf, je me rendais en train aux spots d’Ostende ou de Blankenberge, en sachant que j’allais sûrement rencontrer des surfers. Mais les conditions météo sont assez imprévisibles en Belgique. J’avoue que je me suis retrouvé un certain nombre de fois devant une mer plate. » 

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Plate, et soyons honnête, pas toujours très attrayante : « La mer du Nord n’a absolument rien en commun avec les plages paradisiaques que l’on voit sur les couvertures du magazine Surf Mag. » Mais on fait ce qu’on peut pour ensoleiller tout ça, notamment en donnant des noms de plages australiennes ou californiennes à nos bars et cafés de la digue, comme le photographe a pu le remarquer : « Je pense qu'on essaye d'exotiser la côte. C’est possible aujourd’hui, cornet de frites en main, de commander une Jupiler au “Bondi Beach Bar” et de la boire sous un palmier. » Le rêve flaméricain.

De toute facon, la série de Théodore ne mise absolument pas sur la vibe coquillages et crustacés, puisque les photos sont en noir et blanc : « J’ai fait ce choix pour jouer sur le contraste entre notre idée du surf et notre idée de la mer du Nord. Je voulais qu’on s’y perde, qu’il y ait confusion sur l’endroit. » 

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Ces photos auraient pu être prises à peu près n’importe où, mais ce sont bien des surfers belges qui y figurent. La Belgique n’échappe d’ailleurs pas aux clichés : la communauté locale de surfers aussi compte des mecs aux cheveux longs qui vivent dans un van d’amour et de vagues fraîches. Mais y’a aussi des familles avec leurs enfants, beaucoup de femmes, des banquier·es et des étudiant·es, nous explique Théodore. Du point de vue géographique, la plupart des surfers à la côte belge sont flamand·es, de la côte et des terres, mais il y en a de plus en plus qui se bougent depuis Bruxelles et la Wallonie. En gros y’a deux catégories principales : les locaux·les qui surfent non-stop, puis les autres pour qui c’est un peu le sport du dimanche. Et depuis le début de la pandémie, des petites tensions ont fait surface : « Le télétravail et les restrictions de voyages ont multiplié le nombre de surfers à l’eau au point de créer des tensions entre les locaux·ales et les autres. C’est un jeu de localisme, bien connu dans le surf. » 

Outre la communauté disons amateure, y’a aussi des pros en Belgique. On a une équipe nationale et de très bon·nes jeunes surfers comme Dean Vandewalle. Mais Théodore précise que les meilleur·es ne s'entraînent presque jamais en Belgique. Il nous file un petit tip pour celleux qui voudraient se lancer : « Le meilleur spot, c’est Bredene, juste de l’autre côté du port d’Ostende, et Blankenberge, en dessous du Pier. » 

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