Gaming

Le Japon va ouvrir sa première salle de sport dédiée aux jeux vidéo

Avec des machines, des coachs et des mecs qui sentent un peu la sueur mais League of Legends à la place des abdos-fessiers.
Alexis Ferenczi
Paris, FR
Esport Gym Tokyo
Photos Esport Gym Tokyo

Cela fait maintenant plusieurs années que l’esport fait des pieds et des mains pour être reconnu à sa juste valeur ; celle d’une discipline comme les autres dont le sommet ne peut être atteint qu’au prix d’une préparation physique et mentale digne des plus grands athlètes. En avril dernier, le Comité international olympique (CIO) a même fait un petit pas vers une reconnaissance de l’esport comme un truc un peu sérieux en annonçant la création des Olympic Virtual Series qui se déroulera en préambule aux JO et pendant laquelle des joueurs se défieront sur des jeux de vélo (Zwift), voile, (Virtual Regatta) ou baseball (eBaseball 2020), course automobile (Gran Turismo) et aviron (le nom du logiciel n’a pas encore été dévoilé) – avec l’accord des fédérations concernées.

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​Photos Esport Gym Tokyo

​Une salle d'entraînement de la Esport Gym Tokyo.

Si les futurs e-athlètes sélectionnés pour ces e-JO qui se dérouleront en juin prochain veulent affûter leur clique-droit, ils pourront s’entraîner au Japon dans la première salle de sport entièrement dédiée aux jeux vidéo. Le 19 mai prochain, Tokyo inaugurera Esports Gym, un espace permettant aux gamers de tout poil de s’entraîner autant d’heures que leur porte-monnaie le permet sur une bibliothèque de jeux adaptée à la demande locale. Selon Japan Today, la salle disposera, outre un carré lounge pour la relaxation, douze PC et les dernières versions Valorant, League of Legends, Rainbow Six Siege, Identity V et Puyo Puyo Champions, jeux multi-joueurs particulièrement prisés dans l’archipel.

Cette professionnalisation du cyber-café a un coût : environ 11 euros (1 430 yens) pour trois heures de jeu, 42 (5 500 yens) pour un abonnement mensuel qui permet d’accéder aux ordinateurs quand l’utilisateur le souhaite dans la limite des places disponibles et 21 euros (2 750 yens) pour une heure de coaching dispensée – en ligne ou en présentiel – par des professeurs issus d’équipes esport japonaises comme Crest Gaming ou Glory Be Esports. Une manière assez particulière de réinventer l’injonction « aller à la salle » qui s’explique surtout par l’alléchant pactole promis par le monde du jeu vidéo alors que les compétitions sont de plus en plus regardées et que l’industrie a profité de la crise sanitaire pour brasser des millions d’euros.

​Photos Esport Gym Tokyo

Fruit d’une collaboration entre deux sociétés privées dont celle de transport Tokyo Metro, Esports Gym ouvre justement à côté de la station Akabane Iwabuchi et promet d’accueillir aussi bien les joueurs aguerris que les débutants qui rêvent de devenir des gamers pros. Si vous cherchez un coin bercé par le doux son des ragequits, sachez que ce n’est pas la première salle de ce genre à ouvrir dans le monde, on en compte déjà aux États-Unis, à Singapour ou en Corée du Sud. Dans un communiqué cité par l’Equipe le président du CIO décrivait les Olympic Virtual Series comme « une nouvelle expérience numérique olympique unique qui vise à accroître l’engagement direct avec de nouveaux publics dans le domaine des sports virtuels. Elles encouragent la participation sportive et promeuvent les valeurs olympiques, avec un accent particulier sur la jeunesse. » On sait déjà qui a un train d’avance au tableau des e-médailles.

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