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Sept surdoses et cinq arrestations liées au fentanyl à Montréal

« Ça s’en vient très proche de nous, il faut se préparer. »

Des intervenants communautaires à Montréal sonnent l'alarme en ce qui concerne la propagation du fentanyl dans la métropole.

Les autorités craignent que le puissant opioïde soit à l'origine de sept surdoses survenues dans l'est de l'île vendredi dernier.

Vendredi soir, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a arrêté cinq suspects en lien avec ces incidents. Tous sont accusés de possession de stupéfiants en vue d'en faire le trafic. « [Le SPVM] a notamment saisi 260 grammes d'un mélange possible de fentanyl et d'héroïne, ce qui reste à déterminer par des expertises », a dit l'agent Manuel Couture à La Presse.

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Contactée par VICE, une porte-parole du SPVM précise que les substances perquisitionnées sont encore sous analyse. La porte-parole ajoute que toutes les victimes ont survécu à leur surdose.

Selon Alexandre Paradis de SOS Itinérance, cette suite de surdose pourrait être le début d'une vague : « Il va y en avoir d'autres, cette drogue-là est partout. »

Le fentanyl est un analgésique 100 fois plus fort que la morphine. On le prescrit à des patients souffrant de douleurs intenses, mais on le retrouve de plus en plus sur les marchés illicites, plus particulièrement dans l'Ouest canadien. En Colombie-Britannique, depuis le mois de janvier, près de 400 personnes sont décédées des suites d'une surdose liée au fentanyl.

« Il n'y a pas de raison pourquoi Montréal serait épargnée de cette situation-là », déclare Martin Pagé, directeur général de l'organisme Dopamine. « Ça s'en vient très proche de nous, il faut se préparer. »

Alexandre Paradis, qui est lui-même intervenu auprès de deux victimes vendredi dernier, déplore que plusieurs premiers répondants ne sachent toujours pas comment administrer le naloxone, un antidote aux opioïdes comme le fentanyl.

Le SPVM confirme qu'aucun de ses agents n'a suivi la formation — d'une durée de 15 à 45 minutes — pour injecter le naloxone. Prévoit-il l'offrir bientôt à ses agents? Le service de police se dit présentement « en réflexion ».

Chez Dopamine, Martin Pagé souligne que la meilleure approche est d'offrir cette formation directement aux utilisateurs et aux personnes qui les entourent. « Ce sont des situations où on doit agir tellement rapidement que les premiers concernés sont les meilleurs répondants pour diminuer les décès et les complications liées aux surdoses. »

Il encourage aussi les utilisateurs de drogues injectables à profiter des nouveaux sites d'injection supervisée à Montréal.