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Des militants vandalisent deux statues « racistes » de la reine Victoria à Montréal

Les monuments de la reine symbolisent pour eux l’héritage colonialiste de l’Empire britannique.

Deux statues de la reine Victoria au centre-ville de Montréal ont été aspergées de peinture verte dans la nuit de mercredi à jeudi par des militants qui les jugent « racistes ».

L’action a été revendiquée par un groupe nommé Brigade de solidarité anti-coloniale Delhi-Dublin, dans un communiqué transmis anonymement au Collectif de résistance antiraciste de Montréal.

La statue du Square Victoria. Photo gracieusement fournie par Alexandre Graton.

La présence de monuments à l’effigie de la reine Victoria symbolise pour eux l’héritage colonialiste de l’Empire britannique; une « insulte aux luttes d'autodétermination et de résistance des peuples opprimés dans le monde entier, y compris les nations autochtones en Amérique du Nord (l'Île de Tortue) et en Océanie, ainsi que les peuples d'Afrique, du Moyen-Orient, des Caraïbes, du sous-continent indien, et partout où l'Empire britannique a commis ses atrocités ».

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Ils ajoutent que « les statues ne méritent particulièrement aucun espace public au Québec, où les Québécois.e.s étaient dénigré.e.s et marginalisé.e.s par des racistes britanniques agissant au nom de la monarchie putride représentée par la reine Victoria ».

Pour le groupuscule, un tel héritage méritait d’être « dénoncé et attaqué ».

La statue située rue Sherbrooke. Photo : Émilie Larivée-Tourangeau / VICE

La première statue est située au Square Victoria, la seconde devant l’Université McGill, rue Sherbrooke.

Dans une brève vidéo téléversée aux petites heures du matin, on peut voir le bas de la statue du Square Victoria se faire asperger de peinture.

Une enquête sera ouverte

Vers 10 heures 45 ce matin, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) était en mesure de confirmer que de la statue du Square Victoria avait bel et bien été aspergée de peinture, mais les policiers ne s’étaient pas encore rendus à la statue rue Sherbrooke.

Les communications du SPVM indiquent que les enquêteurs tenteront d’identifier des suspects au moyen des bandes vidéo des lieux du méfait et analyseront les publications faites sur les réseaux sociaux. Les coupables s’exposent à des accusations de méfaits ayant causé des dommages de moins de 5000 $.

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Dans le communiqué, le groupuscule affirme s’être inspiré notamment de l’action contre la statue du premier premier ministre du Canada, John A. Macdonald, aspergée de peinture rouge en novembre 2017. On dénonçait alors un « clair symbole du colonialisme, du racisme, et de la suprématie blanche ».

La statue de John A. Macdonald, sur la Place du Canada

Le SVPM n’était pas en mesure de confirmer ou d’infirmer la possibilité qu’il y ait un lien entre les méfaits de novembre et ceux de la nuit dernière. Dans le cas de la statue de Macdonald, une enquête avait été ouverte, mais aucun suspect n’a été arrêté.

Justine de l'Église est sur Twitter.