Fashion week de l'intérieur

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Mode

Dans les apparts des mannequins de la Fashion Week

On est allé sonner aux portes des appartements occupés par les mannequins présentes à Paris pour la Fashion Week.

Sur les défilés de la Fashion Week, elles ne laissent rien transparaître. Stoïques lorsqu’elles défilent avec une robe qui coûte des centaines de milliers d’euros. On se figure difficilement le quotidien d’un mannequin professionnel. Alors, quatre d’entre elles venues des quatre coins du monde, ont accepté de se laisser photographier dans leur appartement parisien.

Mengee Yi, 20 ans, Chine

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Très discrète, Mengee Yi se dévoile dès qu’un objectif est pointé vers elle. Son regard sombre nous ferait presque oublier les vêtements qu’elle peut porter sur le podium. « Avant de devenir mannequin, j’étais étudiante en hôtellerie, je suis persuadée que ça m’a aidé lors des castings. J’ai appris à être sociable et très patiente et ce sont de très grandes qualités dans ce métier où l’on peut rester des heures debout ou côtoyer des personnes très stressées. »

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Dans les années à venir, Mengee Yi espère défiler pour Louis Vuitton, sa marque préférée. « C’est le rêve de beaucoup de mannequins chinoises. Louis Vuitton représente la classe à la française. Je ne sais pas si j’y arriverai un jour mais je vais tout faire pour travailler pour cette maison de couture ». Mengee Yi imagine difficilement retrouver son ancienne vie. « J’ai découvert tellement de cultures et de personnes différentes. Ça m’a aidé à grandir et à m’améliorer. Si je ne m’étais pas lancée dans ce métier tout cela ne serait jamais arrivé ».

Margaux Lenot, 20 ans, France

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Pour une fois, Margaux peut travailler pour la Fashion Week tout en restant chez elle. Elle habite dans un petit appartement de 12m2 rue Rambuteau à Paris. Mais attention à ne pas tomber dans les clichés sur les mannequins richissimes qui vivent dans le Marais. « Bien sûr qu’on touche un cachet important pour un shooting ou un défilé. C’est bien payé mais ce n’est pas tous les jours. Et puis, nous ne sommes pas en CDI, du coup on galère comme tout le monde pour trouver un appartement dans la capitale. Cet appart je ne l’aurais jamais eu si ce n’était pas un pote qui me le louait », raconte-elle.

Originaire de Dunkerque, Margaux a été repérée à l’âge de quinze ans alors qu’elle n’était qu’en troisième : « On m’a dit que je renvoyais quelque chose en photo, alors je me suis lancée et je ne me suis plus jamais arrêtée ». Cours de théâtre, de danse, de cascade, de comédie et stagiaire dans une start-up en plus de son métier de mannequin, Margaux est une boulimique du travail : « J’aime faire 40 000 choses dans ma vie ».

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D’ailleurs elle ne peut pas rester très longtemps assise. Elle se lève pour lancer un disque sur sa platine vinyle. L’album « Odessey & Oracle » de The Zombies commence à tourner. Cette grande fan de rock nous dévoile son astuce pour découvrir de nouveaux artistes et albums : « Je n’achète que des disques dans les bacs à 2euros », explique-t-elle, fière de nous montrer sa petite collection de vinyles.

Margaux se rêve à présent actrice en même temps que mannequin. Depuis l’été dernier elle participe régulièrement à des castings de cinéma dans l’espoir d’un jour passer sur le grand écran. On se demande si à vingt ans ce n’est pas trop de travail et si elle arrive à avoir du temps pour elle. « J’arrive à garder une vie sociale. Ce qui aide beaucoup pour ça c’est de ne pas avoir de copain », confie-t-elle en éclatant de rire. D’ailleurs Margaux doit filer, elle doit aller à la première de la représentation théâtrale d’une de ses amies.

Rachel Darby, 22 ans, États-Unis

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Avant de défiler pour Chloé, Rachel travaillait dans un petit restaurant dans sa ville natale à San Antonio au Texas. Serveuse, cuistot, elle a tout fait avant d’un jour se décider à envoyer quelques photos à une agence de mannequinat. « J’ai débuté il y a seulement un an et ça me paraît encore irréel de travailler pour la Fashion Week et des très grandes marques de luxe », lance-t-elle.

Régulièrement Rachel se sent nostalgique, elle se met à penser à ses anciens collègues de travail. Mais elle n’échangerait sa place pour rien au monde. « J’adore mon travail, je voyage tout le temps, je pense que je suis faite pour être mannequin. Je déteste m’ennuyer ou ne rien avoir à faire. »

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Pour la Fashion Week, elle partage pour quelques semaines un appartement avec d’autres mannequins étrangers avec Mengee Yi et Anna (voir la suite). Un rythme de vie dont elle ne pourrait plus se passer. « En plus de découvrir des villes différentes, on rencontre des mannequins du monde entier. On habite ensemble sans pour autant se sentir obligé de rester tout le temps avec ses colocs ». Après la Fashion Week de Paris, Rachel part pour deux jours de shooting à New York. La suite, elle ne la connaît pas encore et c’est tant mieux car elle adore partir l’aventure au dernier moment.

Anna Herrera, 24 ans, Brésil

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Ce n’est que lorsqu’elle défile que le sourire d’Anna s’évanouit. Mannequin depuis six ans, Anna croque la vie à pleine dent et n’a pas peur du changement. Dernièrement, elle a décidé de se couper les cheveux à la garçonne. Un pari risqué dans un milieu professionnel où l’apparence est primordiale. « En bonne brésilienne ma mère a fondu en larmes quand je lui ai annoncé que je me coupais les cheveux, raconte-elle en riant. Mais c’est la meilleure décision que j’aie prise depuis très longtemps. Un jour, un styliste m’a dit que j’essayais de rentrer dans un moule et que ça ne me convenait pas. Il avait raison ».

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Depuis qu’elle a les cheveux courts, Anna enchaîne les contrats. Pour la Fashion Week de Paris, elle a fait l’ouverture du défilé de Saint-Laurent, un rêve devenu réalité. « Les gens me remarquent beaucoup plus depuis que j’ai les cheveux courts lorsque je fais des castings. C’est comme si mon physique collait enfin à ma personnalité ».

Même si Anna a toujours une valise à la main, elle tient à rester en contact avec ses proches quotidiennement. « A l’ère des réseaux sociaux on est tout le temps connecté sans pour autant être présent pour les gens qu’on aime. J’ai très peu de temps pour moi mais le peu que j’aie je l’accorde à ma famille et mes amis », dit-elle le sourire aux lèvres.

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