Voilà la seule vidéo connue de Charles Bronson en train de boxer

Charles Salvador, né Michael Gordon Peterson, aka Charles Bronson et Charles Ali Ahmed, est probablement plus connu comme « le prisonnier le plus violent de Grande-Bretagne », un titre accolé à son nom plusieurs centaines de fois par la presse britannique durant les 40 ans passés en prison depuis qu’il a défoncé pour la première fois un bureau de poste en 1974. Pendant cette période, Salvador, désormais âgé de 66 ans, a agressé plus de 20 gardes et des dizaines de prisonniers, fait 11 otages, causé des centaines de milliers d’euros de dommages et intérêts aux prisons et hôpitaux, passé des dizaines d’années en cellule d’isolement, et a été à l’initiative de nombreuses manifestations et grèves de la faim où il s’est retrouvé tout seul. Il a même été la star d’un film avec Tom Hardy. Mais même l’absurde fantasmagorie de violence cinématique qu’est le Bronson de Nicolas Winding Refn n’est pas en mesure de capturer la rage sauvage et la soif de célébrité du personnage.

Si on regarde ses faits de gloire et sa réputation, il est difficile de croire qu’en 1987, Bronson a été autorisé à sortir de prison et à vagabonder dans les rues d’Angleterre. Durant ces 69 brefs jours de liberté, Peterson a bien vécu, en accord avec sa légende : il a cambriolé une bijouterie, combattu (et paraît-il tué) un rottweiler pour un pari, et s’est lancé dans une carrière de boxeur à mains nues dans des combats illégaux, sur les conseils de la crapule londonienne Reggie Kray. C’était d’ailleurs le promoteur de Peterson, Paul Edmonds, qui l’a convaincu de changer de nom pour devenir Charles Bronson, malgré le fait que Peterson n’avait vu aucun des films de l’acteur.

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Vidéo Mirage publishing

Jusqu’à maintenant, les combats de Bronson étaient restés à l’état de légende urbaine, et les fans de bagarre ne pouvaient que spéculer sur la dégaine que pouvait avoir le détenu britannique le plus célèbre de tous les temps sur un ring. Mais ça c’était avant que Mirage publishing ne dévoile la seule vidéo connue des combats de Bronson, qui donne à voir un aperçu du maelstrom de violence qui a causé tant de soucis au système pénitentiaire britannique pendant un demi-siècle.

On aurait pu penser que Bronson combattait comme un fou furieux quand on voit la liste des accessoires utilisés pour ses différentes agressions au fil des années : des bocaux en verre, des pots à confiture, du poison, des plateaux métalliques, des couteaux, des bouteilles de sauce et à peu près toutes les parties de son corps. On imagine une force brute sans technique, pleine de colère et sans finesse, de la rage pure et explosive, sans aucune poésie dans sa violence. Et tout ça est vrai, vous trouverez à 2:35 dans la vidéo toute la frénésie chaotique que vous attendiez d’un psychopathe qui a été en prison pendant plus d’une dizaine d’années. Il envoie des coups de poing sauvages à son opposant dans une sorte de tourbillon aveugle.

Mais continuez de regarder et vous verrez un autre Bronson. Peut-être le même Bronson qui s’est tourné vers l’art en 1994 quand il était en cellule d’isolement, dont les peintures ont été exposées dans les stations de métro londoniennes, qui a mis en place et publié un régime de fitness pour les fous de musculation qui, comme lui, avaient peu d’espace et de ressources à disposition, le même Bronson qui a gagné 11 prix pour ses oeuvres et qui a publié 11 livres. Ça c’est le Bronson (ou peut-être le Peterson ou le Salvador) que vous pouvez voir vers les 2:42 de la vidéo, parant subtilement un coup de son opposant avant de répliquer par une droite délicieusement manufacturée. L’ouvrage d’un artiste du combat.

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