Santé

En Corée du Sud, un médecin a pratiqué un avortement sur la mauvaise patiente

Elle était enceinte de six semaines.
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Photo : Foundry

Le 7 août, une ressortissante vietnamienne enceinte de six semaines s'est rendue dans une clinique de Séoul pour une injection nutritionnelle. Au lieu de cela, l'infirmière lui a injecté un anesthésiant, avant qu'un médecin ne pratique un avortement.

Le commissariat de police de Gangseo a déclaré que le dossier médical de la patiente avait été confondu avec celui d'une autre. De plus, selon le Korea Herald, l'infirmière et le médecin n’auraient pas vérifié son identité avant l'opération. « Le médecin et l’infirmière ont tous deux reconnu leur erreur », a déclaré un fonctionnaire de police à CNN. Selon le New York Times, aucune arrestation n’a eu lieu pour l’instant.

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Quant à la patiente, elle a découvert qu’elle avait perdu son bébé le lendemain, lorsqu'elle est retournée à la clinique après avoir constaté des saignements.

La Corée du Sud a légalisé l'avortement en avril dernier après avoir jugé son interdiction anticonstitutionnelle, mais la loi n’entrera pas en vigueur avant fin 2020. L'avortement reste donc illégal dans le pays, sauf en cas de viol ou de risque pour la santé. Actuellement, les femmes qui subissent des avortements illégaux risquent jusqu'à un an de prison ou une amende allant jusqu'à 2 millions de wons (1 550 euros).

Les médecins, en revanche, ne peuvent être poursuivis que si l’avortement était intentionnel et non accidentel, a déclaré la police au New York Times. Étant donné que la législation sud-coréenne ne considère pas le fœtus comme un être humain, le médecin et l’infirmière ne peuvent pas être accusés d’homicide involontaire. Une plainte pour avortement non consenti a été envisagée mais n’a pas pu être déposée, car la patiente, ne sachant pas qu’on allait la faire avorter, n’a pu exprimer ni refus ni consentement, rapporte le Korea Herald. Les deux individus font actuellement l’objet d’une enquête pour négligences professionnelles ayant entraîné des lésions corporelles.

Selon CNN, près de 50 000 avortements auraient été pratiqués en Corée du Sud l’année dernière, bien que le nombre réel soit probablement plus élevé étant donné que l’avortement est toujours criminalisé.

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