Sexe

J’ai pris un cours d’éjaculation féminine

Illustrations : Lyndsay Pomerantz


La métaphore du fruit de mer revient souvent.

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Vous voyez, ce truc que font les filles vers l’âge de 14 ans, quand elles s’accroupissent au-dessus d’un miroir pour découvrir les contours de leur propre vagin ? Eh bien, peut-être est-ce dû à mes origines iraniennes – la culpabilité, tout ça – mais je l’ai seulement fait pour la première fois l’année dernière. Et j’ai 24 ans. Quand j’ai vu ce qu’il y avait là, en bas, je me suis dit : « Putain, c’est quoi cette merde ? »

Il y a quelques mois, lorsque j’ai eu une sorte d’infection urinaire particulièrement lourde, j’ai dit à mon copain d’appeler ma mère pour qu’elle passe me conduire aux urgences ; j’étais sûre que j’allais crever. Récemment, j’ai eu une mycose vaginale à l’issue de laquelle j’ai frôlé la dépression nerveuse. Pour de bon. Mon copain essaie d’être un amant attentif, il me demande tout le temps ce que j’aime qu’on me fasse. Alors, je le regarde fixement, les yeux dans le vague, et je mets un morceau de Rihanna sur YouTube. Il y a quelques semaines, il m’a dit qu’il se sentait privilégié d’avoir une petite amie en train de découvrir son propre corps – j’avais honte. Le lendemain, je me suis donc fait la promesse de mieux faire connaissance avec mon vagin. Je me suis inscrite à un séminaire sur le point G et l’éjaculation féminine et j’ai embarqué mon copain.

Au séminaire, j’étais la plus jeune de l’assemblée. La plus jeune d’au moins dix ans. Cette idée m’a fait me sentir bien. Je me sentais mature ou un truc comme ça. J’imagine qu’à mon âge, tout le monde s’informe sur le sexe – et sur les vagins – en matant des pornos, ce qui explique pourquoi la plupart de mes expériences sexuelles ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable. Lors de ce séminaire, je m’attendais à un vrai truc fou ; manque de bol, tout le monde avait l’air normal. Je me rappelle avoir pensé : « Ce type qui vient de raconter à quel point il aime le goût de l’éjaculation féminine ressemble beaucoup à mon instituteur de CM2. » Le mec le plus étrange, c’était ce gars qui avait un piercing à la langue et qui, au bout d’une demi-heure, a levé la main pour demander si c’était bientôt fini.


La métaphore de la viande revient souvent, elle aussi.

Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas appris grand-chose et je me suis même carrément fait chier. Ce qu’on a fait la plus grande partie du temps, c’était de manipuler – et se faire passer – des godes entre adultes consentants. Il y a quelques jours, je regardais un épisode de New York, unité spéciale, cette série qui suit une brigade en charge d’enquêter sur les crimes sexuels, et dans cet épisode, les mecs faisaient une descente dans une salle de torture sadomasochiste underground. Je m’attendais à ce que le séminaire ressemble plus à ça. Au bout de 30 minutes, la femme qui animait le cours nous a montré un porno ; c’était un truc assez bizarre. Dans le film, la nana avait des faux seins atroces et le type portait des sortes d’ongles manucurés, des sourcils excessivement épilés, une chemise verte avec un dragon et un collier de barbe qui débouchait sur un bouc parfaitement taillé.

Enfin, voici ce que j’ai appris : toutes les femmes possèdent un point G. On peut le sentir. C’est cet endroit, à quelques centimètres à l’intérieur de la femme, sur le devant ; formellement, ça ressemble à une noix. Le liquide émis au moment de l’éjaculation est stocké dans la glande para-urétrale. Cette glande, c’est la prostate de la femme. Tout comme il est bon pour la santé de drainer celle de l’homme par ce qu’on appelle un « massage de prostate », il est important pour la femme de s’entraîner à drainer sa glande. Lorsque le point G est stimulé, la femme peut parfois ressentir un besoin urgent de pisser. C’est normal, le point G et la vessie étant, à l’échelle du corps humain, proches l’un de l’autre. Selon notre informatrice – laquelle avait, outre un visage passablement fatigué, deux boucles d’oreille figurant le dieu Bouddha –, lorsque la femme ressent ce besoin, elle ne doit pas surtout pas stresser mais au contraire accepter ce signe du destin et caresser, puis presser fortement son point G. L’éjaculation féminine ne laisse jamais échapper d’urine. Bon, des fois si, mais la plupart du temps, non.

Le meilleur moyen pour savoir si ce qui vient de sortir est de la pisse ou du liquide éjaculatoire, c’est encore de goûter et de sentir la sécrétion. L’éjaculation féminine possède un goût et une odeur prétendument agréables – en conséquence, si la réaction de votre copain/copine vous fait ressentir de l’embarras ou qu’il/elle trouve ça dégueu, vous devriez probablement envisager d’en trouver un(e) autre.

La pratique de l’exercice de Kegel peut aider la femme à atteindre l’orgasme à travers le point G et ainsi, à déverser quelques millilitres de liquide intra-utérin. Toujours selon les préceptes de notre professeure, la pratique de ces exercices nous permettrait, à terme, de faire jaillir l’éjaculation avec plus de fougue. Un test pour savoir si vous pratiquez assez souvent le Kegel : insérer une banane (sans la peau) dans votre chatte. N’oubliez pas d’emballer la banane dans un sac de congélation afin d’éviter les mycoses. Si vous êtes capable de couper la banane en deux en serrant les muscles de votre chatte, le test est positif – vous êtes apte à éjaculer des litres en vous forçant un peu.


Celle-là, c’est la faute de Jason Biggs.

Leçon à destination des mecs : la taille ne compte pas ! L’animatrice du séminaire nous a beaucoup parlé de ses anciens partenaires, et notamment de son premier mec qui lui donnait régulièrement des orgasmes en stimulant son point G parce que, je cite : « Il avait la chance de posséder une petite bite courbée. » Selon elle, la plupart des bites sont trop longues et passent complètement à côté du point G. Vous voyez genre, elles vont trop loin. Voici une combine afin de réussir votre entreprise : il faut placer deux oreillers sous votre bassin afin de l’incliner vers l’avant de façon à ce que le sexe masculin atteigne la mystérieuse paroi magique de votre copine. L’animatrice nous a également dit qu’un autre de ses anciens amants avait l’habitude de laisser la lumière allumée et de la regarder tout au long du rapport. Il observait son visage et, en interprétant ses réactions, il savait quand et s’il devait continuer sa besogne ou au contraire, s’il devait faire autre chose. La manière dont elle a dit ça laissait entendre que cet amant avait joué quelque rôle majeur dans sa vie sexuelle déjà largement mouvementée.

La leçon la plus importante que j’ai apprise à ce séminaire – j’ai aussi appris que c’est très, très chelou de mater un porno avec un groupe d’inconnus, mais c’est pas la question –, c’est que je veux même pas savoir comment gicler. Je suis adulte, mais je suis aussi un gros bébé, du coup, tout ce procédé a tendance à m’effrayer et ça m’a aussi l’air d’être un sacré bordel. En plus, l’animatrice nous a raconté l’histoire d’une de ses amies qui avait appris à gicler et qui n’arrivait plus à fermer les vannes. La fille a fini par en mettre partout sur le canapé de sa mère un soir où elle s’amusait avec son copain. Si ça m’arrivait, je crois vraiment que je me pendrais. Ma famille, qui est iranienne, ne serait pas super d’accord avec tout ça. Mais vous, si ça vous branche et que vous voulez savoir comment faire, c’est fantastique, et je vous y encourage. Prenez un cours, lisez un livre, et rappelez vous d’utiliser une serviette si d’aventure vous deviez le faire sur le canapé de votre mère.

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