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Société

À la Parenthèse, on vient pour les bières à deux euros et on reste pour la patronne

Loin de l’ambiance faussement cool kid du Cimetière d’Ixelles, La Parenthèse constitue l’un des derniers îlots protecteurs des habitué·es de bars de quartier. C’est là que j’ai rencontré Marie.
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Brussels, BE
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Bienvenue dans « LAST CALL », une série dans laquelle on passe du temps avec les gens qui travaillent dans des bars afin de profiter de leurs leçons de vie – de comment surmonter un cœur brisé à ce qu'il ne faut absolument pas commander pour éviter de se couvrir de ridicule.

Attention : certains propos concernant le suicide peuvent heurter la sensibilité de certain·es.

J’ai débarqué à Bruxelles il y a presque deux ans, au volant de ma vieille Suzuki Alto. À en écouter les autres, l’intégralité du cool bruxellois se cristallisait en un seul et unique endroit : le sacro-saint Cimetière d’Ixelles. Alors je me suis baladée entre les tombes, j’ai cherché celle de Jacques Brel (sans franc succès) et j’ai regardé un type planter des jacinthes. Sur le moment, j’ai eu du mal à saisir l’engouement. On m’a expliqué, plus tard.

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Avec le recul, le cimetière demeure bien plus intéressant que le quartier (je hurle si on me propose encore de partager un pichet d’ambrée “au Tav’”). Loin de l’ambiance faussement cool kid autoproclamée du Cimetière d’Ixelles, situé à quelques pas, La Parenthèse constitue l’un des derniers îlots protecteurs des habitué·es de bars de quartier. C’est là que j’ai trouvé refuge après ma visite, et c’est ici que j’ai rencontré Marie, la patronne de La Parenthèse. Je parie que si Delacroix avait connu Marie, la Liberté guidant le peuple aurait eu les cheveux roux et les yeux bleus. 

Pour vous planter le décor, mon ami Paul Labourie sort d’un sale rhume, qu’il a tenté de guérir en s’appliquant des huiles essentielles en quantité industrielle. Alors, quand il  commande un double expresso, Marie s’écrie : « Déjà, ici en Belgique, on demande “un café” comme tout le monde. Ensuite, c’est quoi cette odeur, c’est toi qui sent comme ça ? » Quelques semaines plus tard, on a proposé à Marie de discuter un peu dans le but d’immortaliser ça sur papier et en photo. La patronne accepte, même si elle se prête rarement au jeu médiatique, à l’exception du tournage d’une publicité flamande sur les préservatifs. Ce qui, en soi, est déjà pas mal. 

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VICE : Je peux vous poser une question bizarre ? 
Marie :
Vas-y, mais t’auras peut-être une réponse bizarre. 

Vous vous rappelez de votre première fois ?
La première fois que j’ai fait l’amour, c’était nul. Le garçon était pas trop mal, ne me demande pas son prénom, je ne saurai plus te le dire. Il était suisse.

Ouais, on a du mal à s’imaginer les suisses comme des bêtes de sexe.
En général, j’ai toujours pris que des gens de chez nous. Enfin non, je suis tombée amoureuse d’un Français, à 18 ans. Il en avait dix de plus. Il était suicidaire. Il voulait se suicider tous les 36 du mois, ce qui ne m’amusait pas parce que moi, j’en ai rien à foutre des gens qui se suicident. Bon, d’ailleurs, il est mort à 33 ans. Un jour, j’en ai eu marre, je lui ai dit : « Si tu te suicides, jette-toi d’une fenêtre. » On s’est séparé·es, il est rentré à Paris, et là, il s’est jeté par la fenêtre. Mais il a réussi à se rater du 3ème étage, il n’est mort que six heures après.

Qu’est-ce que ça vous a fait ? 
Rien. 

Vous êtes dure. 
Non. Il ne restait avec moi que pour le confort. Je faisais à manger, le linge, le ménage, je travaillais, on ne vit pas avec quelqu’un juste parce qu’on est bien dans son appartement. Et puis on s’est séparé·es. Je lui ai donc dit de repartir un petit temps chez sa mère. Il l’a fait. 

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Et vous, qu’est-ce qui vous donne envie de vous lever, chaque matin ? 
Travailler. J’ouvre et je ferme mon café chaque jour avec plaisir. J’ai toujours besoin d’être active. Je travaille depuis que je suis ado. À 14 ans, je suis entrée dans un très beau restaurant, que j’aimais bien, avenue Louise. Il y avait un bel escalier en marbre blanc, j’adorais cet escalier quand on allait aux galeries avec maman. Et un jour, au lieu d’aller à l’école, j’ai monté le grand escalier. J’ai poussé la porte, j’ai traversé la cuisine, un monsieur m’a demandé ce que je venais faire. « Je viens travailler. » Il m’a demandé ce que je savais faire. Éplucher les patates, éplucher les carottes, tout ça j’avais l’habitude, je viens d’une famille de huit dont je suis la troisième. Puis, une dame âgée est entrée dans la cuisine. Ce serait pour la remplacer, elle partirait dans un mois. J’ai dit oui, mais est-ce que je vais rester ? Il m’a dit : revenez dans un mois. Je lui ai dit : c’est aujourd’hui, ou ce ne sera plus jamais. Il m’a dit que je pouvais rester, j’y suis retournée le lendemain. 

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Il vous vient d’où, ce bagou ? 
J’ai toujours été combattante. Je n’avais peur que de maman. 

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Vous aviez peur de votre mère ?
Non, de ma maman. La mère, c’est celle qui te fait, la maman, c’est celle qui t’élève. N’oublie jamais ça. La dernière des connes peut être mère. Tout le monde n’est pas maman. Donc, moi je disais jamais rien à ma maman. Même à 18 ans, elle avait encore tout pouvoir. C’était d’ailleurs plus du respect que de la peur. 

Alors, de quoi vous n’avez pas peur ? 
Je n’ai peur de personne. Ni de la police, du professeur, ni de la bonne sœur. En première année, quelqu’un avait volé une sucette et l’a mise dans mon banc. La prof m’a tiré les oreilles. Mais ce n’était pas moi qui l’avait mise, j’estimais donc qu’elle devait s’excuser. Elle a refusé. Alors, j’ai attendu qu’elle écrive quelque chose au tableau, j’ai pris la chaise, je l’ai mise sur l’estrade, je suis montée dessus, j’ai tapoté l'épaule de la prof, elle s’est retournée, et ma petite main est allée… sur son visage. Je suis descendue de ma chaise, je l’ai remise à sa place et je suis retournée m’asseoir. Bon, la prof a mal réagi. Je me suis retrouvée le lendemain chez la directrice. Mais ce qu’on me demande à moi, à savoir m’excuser quand c’est nécessaire, je veux que les autres le fassent. Ma maman est arrivée chez la directrice, et c’est la directrice qui a pris une claque. On ne touche pas à ses enfants.

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« La dernière des connes peut être mère. Tout le monde n’est pas maman. »

Je suis venue vous voir mercredi dernier, mais vous n'étiez pas là. Votre collègue m’a dit que c’est un jour sacré pour vous, réservé à votre petite-fille. Elle a pris de votre tempérament ?
Ma petite-fille a 13 ans. Elle va au krav-maga. Ma fille, elle, a pris une partie de mon caractère. Elle est institutrice, elle arrive à gérer la situation rien qu’en parlant. Parce qu'il ne faut pas toujours frapper. Tu fais parfois beaucoup plus de mal en parlant. Ici, je ne me suis pas beaucoup battue, parce qu’ils avaient trente secondes pour déguerpir. Mais si tu me laisses sortir de mon comptoir, tu vas prendre. 

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Au fait, c’est votre troisième sirop à la menthe que je vous bois boire, et je suis arrivée il y a seulement une heure. 
Oui, j’adore. Je prends du café aussi, parfois. 

Vous ne vous autorisez jamais un petit verre avec les habitué·es, ici ?
On ne boit pas quand on travaille. J’ouvre ma porte, et quand je ferme ma porte, je rentre chez moi. Je n’ai pas besoin de décompresser, comme beaucoup de gens dans le métier. Décompresser, c’est rentrer chez moi, enlever mes vêtements, avoir 28 degrés dans ma salle de bain et aller sous la douche. Mais je n’ai pas besoin de prendre un verre après le boulot, ou alors je vais traîner un peu ailleurs le vendredi soir et boire un verre dans le bar d’un pote à Saint-Gilles, ou un mojito à Saint-Géry. Je ne bois pas de bière, c’est affreux, j’ai essayé mais ça ne passe pas. Peut-être une Kasteel Rouge, mais si j’en bois deux, je suis morte. Je n’aime pas le « houleux », tu vois cette sensation de flou, quand tu bois un verre. 

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Vous avez besoin de garder la maîtrise.
C’est comme avec le Xanax. On a déjà essayé de m’en donner à l’hôpital. Ils m’ont donné un médicament pour les fous. C’est sûr qu’à l’hôpital, ils ne sont pas trop contents de me voir arriver, en général. 

J’allais régulièrement chez le psy, avant. Vous allez me dire que ça aussi, c’est un truc pour les dingues ?
Non, parce qu’avec les psys, tout le monde est content. Toi, t’es contente parce que tu peux confier tes misères, ton psy est content parce qu’il voit pire que lui. J’en ai vu un une fois, avec ma fille adoptive. Il répétait : « Ah oui. Ah oui. Ah oui. » Deux heures pour entendre « Ah oui ». 

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Vous avez aussi une fille adoptive ? 
Ouais, on a demandé de faire une thérapie familiale. Elle se plaignait d’avoir une vie faite de caviar et de homard. Personne ne lui a dit : si t’avais pas été placée, t’aurais jamais eu de homard, de caviar, de vacances ou tout ce dont tu rêvais. Ils lui donnaient plus raison à elle. Moi je voulais un bébé, sa mère n’en voulait pas, elle me l’a donné, le juge me l’a accordé direct. Après, ça a mal tourné. Elle voulait retourner chez sa mère. Je savais que ça m’arriverait un jour. Tu dois être consciente qu’un enfant va te demander ça. Le jour où elle m’a dit « je veux voir ma mère », je suis allée devant cette maison en taxi, tout près de l’Avenue Rogier à Schaerbeek, j’ai sonné, sa mère est descendue. Elle a demandé : « Oui, vous venez pourquoi ? »

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Elle ne vous a pas reconnue ? 
Non. J’ai dit « Je suis Marie, et elle, c’est Christelle, elle a des questions à te poser, comme elle n’est pas bien dans sa peau en ce moment, peux-tu discuter avec elle une petite heure ? » Elle n’en avait pas envie. Je te demande pas si t’as envie, je te demande de le faire. Une heure. Elles sont revenues toutes les deux dans le taxi que j’avais payé, comme l’autre n’avait pas d’argent. Je lui ai demandé si elle avait l’intention de continuer à voir ma fille, de temps en temps. Elle m’a répondu : « J’ai surtout l’intention de m’en aller, ta fille, j’en veux pas. » Et puis un jour, ma fille est partie du côté de Namur, je n’ai plus eu de nouvelles. Quelques mois après, elle me passe un coup de fil. Elle a rencontré quelqu’un, elle va vivre avec, elle est enceinte. Elle avait 16 ans. Avec un connard de bon à rien qui a le double de son âge et qui finira par vendre le landeau pour une télé dans le salon. Tu penses que j’étais heureuse. 

Comment faire pour supporter que tout ce qu’on a construit se brise ?
En tout cas, moi je suis devenue anorexique. Avant, je pesais 90 kilos, je portais du double XL. Le médecin disait que c’était soit ça, soit une dépression. J'étais un petit robot, je voulais que les choses restent normales, je faisais à manger tous les jours, j’aidais aux devoirs, j’allais travailler. Mais je ne mangeais plus. Et tu vois dans tes vêtements qu’il y a quelque chose qui ne va plus mais je mettais tout sur le compte de la machine à laver. Mon pantalon est trop large ? C’est la faute de la machine à laver. Quand tu passes de 90 à 45 kilos, tout le monde le voit, sauf toi.

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Et maintenant ?
Oui. Ça, ça reste. Moi et manger, c’est galère. 

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Comment vous vous trouvez, physiquement ? 
Moi, pas mal. Je me trouve plutôt jolie. 

Qu’est-ce qui est joli chez vous ? 
Tout. Quand je me mets devant mon miroir le matin, je m’aime bien. Je m’aime depuis toujours.

Vous avez eu beaucoup de prétendants, dans votre vie ? 
Oh ! Des wagons. C’est vrai que quand t’es derrière un comptoir, t’es déjà jolie, à la base. Et quand t’es jolie, t’es encore plus jolie. Je me rappelle d’un garçon, la quarantaine, il travaillait à la STIB. C’était un garçon sale. Pas mal, mais sale. Il se plaignait de pas avoir de copine. Je lui ai dit que je ne voulais pas être désagréable, mais il n’en aura jamais dans son état. Faudrait te secouer, te rafraîchir, faire ta barbe, changer un peu tes loques. V’la qu’un jour, il passe la porte. Magnifique. Là, tu peux tenter ta chance, tu peux rencontrer une fille qui t’acceptera. Et j’avais pour habitude, en fin d’année, d’acheter un cadeau pour le client qui était le plus respectueux, qui avait fait des efforts pour quelque chose. Et cette année-là, forcément, il l’a reçu. Il fait un arrêt cardiaque à son travail. Comme ce sont tous des célibataires ici, le premier numéro qu’on appelle, c’est moi. Parce qu'ils n'ont pas de famille. 

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« J’ai eu que six hommes dans ma vie, alors que j’aurais pu changer de mari tous les soirs. »

Putain, c’est un peu triste.
C’est comme ça, c’est la vie. C’est moi qu’on prévient. On me dit qu’il est hospitalisé à Ixelles, qu’il est en soins intensifs, que je pourrai le voir demain. Qu’est-ce que je fais ? Je n’ai pas les clefs de son appart, donc la moindre des choses, tu vas chez Zeeman, t’achètes deux grands essuis, un gant de toilette, une brosse à dents, un dentifrice, un savon, un gel douche, une paire de pantoufles… Qu’il ait au moins le nécessaire. Il sort de soins, il reprend un peu le boulot, et puis un jour, il arrive ici pour payer son coup. Il me demande : « Toi, dans ta vie, qu’est-ce qui compte ? » Ma fille, évidemment. Il a pris la tasse qu’elle m’a offerte, avec marqué « Maman je t’aime », et l’a explosée par terre. Il m’a fait une scène, parce que si j’avais fait tout ça pour lui à l’hôpital, c’était soi-disant « par amour » pour lui. Alors que c’était juste pour le dépanner.

Au fait, si vous avez eu des wagons de prétendants, vous êtes souvent montée dans le train ?
Non. J’ai eu que six hommes dans ma vie, alors que j’aurais pu changer de mari tous les soirs. Mais je suis difficile, exigeante, je vais pas dire pudique, mais pour avoir une relation, je suis très longue au démarrage. Je dois savoir d’où tu viens, savoir ce que tu fais, comment t’es vraiment. Arriver dans mon lit, c’est difficile. Quand j’étais célibataire, en vacances avec ma fille, on allait boire un verre, elle me montrait du doigt les types autour de nous : « Regarde comme il te regarde, lui. » On papotait, il sortait les violons. Mais tu rigoles ou quoi, je ne le connais ni d’Eve ni d’Adam. J’ai une douche, j’ai ma main, c’est bon.

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Ah ouais ? À 64 ans, on continue de se masturber ?
Bien-sûr. En tout cas, moi je le fais. Mais j’avais des copines, à 30 ans elles regardaient du porno pour prendre leur pied. Sauf que moi, j’ai beau regarder, j’ai pas d’imagination. Parce qu’il paraît qu’il faut penser pour prendre son pied. Moi, j’ai pas besoin de penser, j’ai besoin de sentir. Aussi, ce que toute femme n’a pas, c’est que moi je prends mon pied des deux façons. 

Vaginale et clitoridienne ?
Oui. J’ai demandé à mes sœurs, l’une est clitoridienne, l’autre est plutôt vagin. Au moins, quand je prends mon pied, je le prends deux fois. 

Vous le prenez aussi deux fois, avec votre mari ?
Jusqu’à il y a pas trop longtemps, c’était pas trop mal. 

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D'ailleurs c’est lui, qu’on vient de croiser ? Il est pas mal, votre mari. Vous avez l’air d’aller bien ensemble. 
Physiquement, peut-être qu’on va bien ensemble. Pour le reste, hum. C’est pas la meilleure chose que j’ai faite. Si j’avais su, j’aurais peut-être attendu encore un peu.

Vous le saurez pour la prochaine fois. 
Houla, non. Pas de prochaine fois, c’est bon. 

Qu’est-ce que vous conseillez à une fille de 27 ans ? 
On ne fouille pas dans le portable de l’homme, on ne fouille pas le sac à main de la femme. Si ton mari te trompe, je trouve tellement plus honnête de rentrer et de te le dire. Le père de ma fille me trompait allègrement. On avait des horaires très différents. Son souper était toujours prêt quand il rentrait du travail. Il tirait son coup quand je dormais. 

Commençant à vous connaître un peu, vous deviez leur faire la misère à ces femmes, non ?
Non, pourquoi ? Elles n’ont rien fait, ces filles. C’est lui qui sait qu’il a une femme et des moutards. Le mari rentre, il voit sa femme dans son lit avec un autre, qu’est-ce qu’il fait, il abat le mec. Mais il est con, ou quoi ? Qui a les clefs de l’appartement ? Qui a ramené la personne ? Prends le mec par la peau du dos, donne-lui son pantalon, jette-le dehors et explique-toi avec ta femme. Donc, moi quand le père de ma fille rentrait, il me disait : « Bon, écoute, avant qu’on ne vienne te le dire, je préfère te le dire. » Un jour, sa fille (dont Marie était la belle-mère, NDLR) est venue me voir : « Marie, maman était sur les genoux de papa. » « Ah ? Elle était comment maman, elle était pas bien ? » « Elle était toute nue. » « Et papa ? » « Papa était assis tout nu sur la chaise, aussi. » La gamine avait cinq ans, moi j’étais enceinte jusqu’aux os. Il a niqué son ex-femme sur la chaise de la cuisine. 

Quand je vous regarde, ça ne me viendrait pas à l’esprit de vous tromper. 
Ah ! 

Ça vous arrive de vous faire draguer par des petits jeunes ?
Je vais te dire ce que je leur dis à tous : je ne couche pas avec les enfants. Je ne pourrais pas avoir de relation avec un garçon qui aurait l’âge de mon fils. Mais oui, tous les ans, il y en a qui essayent. J’en ai connu un, il y a longtemps. Il était étudiant, j’avais dix ans de plus. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a essayé, même après ses études, et encore maintenant. Alors qu’il s’est marié et qu’il a eu deux fils. Un jour, vingt ans plus tard, un de ses deux fils m’a dit : « Marie, je n’ai pas envie de sortir avec des filles que je vois à l’unif. C’est toi que je veux. » Alors, je lui ai donné la réponse que je donne toujours : « Je ne couche pas avec les enfants ». J’ai rencontré le papa du papa à un mariage, qui lui a 20 ans de plus que moi. En fin de soirée, il m’a donné son numéro. Oh, bah comme ça, j’ai fait toute la famille. 

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