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Une nouvelle chatroom est dédiée aux animaux d’« Age of Empires II »

tryptique The Garden of Earthly Delights

En 2020, la nature pittoresque est partout dans les jeux vidéos. Prenez Ghost of Tsushima, un monde ouvert qui prend place dans la pampa japonaise du XIIIe siècle, ou encore Animal Crossing : New Horizons et ses îles pleines de vie sauvage. Leur attrait réside dans le fantasme bucolique : ils offrent des refuges où nous pouvons nous perdre.

Ce n’est pas le cas avec The Garden of Earthly Delights, une nouvelle chatroom interactive où chaque utilisateur est un animal d’Age of Empires II, le jeu de stratégie mythique de Microsoft. Des lions, des cerfs et même des pingouins peuplent un paysage tiré du jeu, tandis que des humains assistés par l’IA les abattent avec des flèches. La mort remplit l’écran, le chaos règne. Le jeu tire son nom du Jardin des délices, le triptyque biblique de Hieronymus Bosch, mais il ressemble davantage à une vision caricaturale de la conquête de l’Ouest.

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The Garden of Earthly Delights est simple mais puissant. Vous vous métamorphosez en animaux à l’aide des flèches directionnelles et vous explorez le paysage à l’aide des touches ZQSD. Si vous êtes embroché par un projectile, le jeu vous téléporte vers un autre hôte, vous tourmentant presque avec ce cycle perpétuel de réincarnation. Les jeux riches en nature, comme Red Dead Redemption 2, ont tendance à rechercher le réalisme. Les fins physiques de leurs mondes sont souvent représentées comme des phénomènes environnementaux comme d’immenses étendues d’eau. The Garden of Earthly Delights troque ces barrières virtuelles pour un cadre littéral, extrêmement visible, et attire ainsi l’attention sur le fait que ces créatures virtuelles n’existent que pour notre propre regard, presque comme un zoo.

Il convient de conclure sur la façon dont ses créateurs, SCRNPRNT, qualifient le jeu de « chatroom en ligne pour les animaux d’Age of Empires II ». Je n’ai parlé qu’avec un autre joueur, mais même ce court échange a mis en évidence la futilité de tenter de donner une voix aux non humains par le biais des humains ; bien sûr, c’est nous qui parlons, pas les animaux. Mais cette partie du jeu ajoute une dimension sinistre à laquelle je ne m’attendais pas. Une fois que nous avons commencé à discuter, j’ai momentanément oublié la mort et la destruction dans le jeu. J’ai l’impression que c’est le genre de technique de distraction que nous sommes nombreux à utiliser quotidiennement, que ce soit pour se protéger des crises environnementales ou autres. En fin de compte, cela m’a semblé être un microcosme de ce que signifie jouer aux jeux vidéos en ce moment.

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