Attaque en Isère

[MAJ 19h41] : Le live est terminé, cet article ne sera plus remis à jour.

Un homme a été décapité, et deux personnes blessées par une explosion, ce vendredi vers 9h30 du matin heure locale, au cours d’une attaque qui a eu lieu sur le site industriel du fournisseur de gaz Air Products, à Saint-Quentin-Fallavier, près de Lyon. Le principal suspect a été arrêté dans la matinée. Ce sont les informations données par les autorités en fin d’après-midi, notamment par le procureur en charge de l’affaire qui a donné une conférence de presse à 19h30. Des informations données après un conseil de défense réuni par le Président François Hollande, qui a précipité son retour de Belgique, où il participait à un sommet européen.

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C’est un homme d’une cinquantaine d’années qui a été décapité. Il est, selon l’AFP, l’employeur de l’auteur présumé de cette attaque. Ce suspect a été interpellé et placé en garde à vue. Il s’appelle Yassin Sahli et est âgé de 35 ans, rapporte Le Monde. Ce père de famille était connu des services de renseignement, malgré son casier judiciaire vierge, notamment pour des “liens avec la mouvance salafiste” et parce qu’il avait été fiché en raison de sa “radicalisation”, a expliqué le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

Selon l’AFP, des images de vidéosurveillance tournées ce matin montrent que le suspect aurait d’abord placé la tête coupée de la victime sur un grillage extérieur, avec un drapeau portant des inscriptions en arabe qui sont en cours d’expertise. Il a ensuite percuté plusieurs bonbonnes de gaz avec son véhicule, provoquant une puissante explosion qui a fait deux blessés. Puis il a tenté de s’introduire dans les locaux d’Air Products et de manipuler d’autres bouteilles, avant d’être maîtrisé par des pompiers qui s’étaient rendus sur les lieux.

Dans l’après-midi, le préfet de l’Isère a expliqué que le suspect est entré dans la zone industrielle avec le véhicule de son employeur, véhicule qui était autorisé à entrer sur ce site sécurisé. D’après FranceTV Info, l’employeur était le gérant d’un prestataire d’Air Products.

Après l’interpellation de Yassin Salhi, le procureur a expliqué qu’il y avait quatre personnes en garde à vue ce vendredi soir : le suspect, la soeur du suspect, la compagne du suspect, et une quatrième personne. Aucun élément ne permet de penser à un complice sur les lieux de l’attaque d’après le procureur.

Après le conseil de défense de cet après-midi, François Hollande a annoncé que le plan “Vigipirate” serait en “alerte maximum” dans la région Rhône-Alpe, région de l’attaque, et ce pendant trois jours.


Ce que l’on savait à la mi-journée

À la mi- journée, Le président de la République française, François Hollande, s’est exprimé depuis Bruxelles à 12 heure 40, où il participait au Conseil européen. Pour le chef de l’État, il s’agit bien d’un « attentat » qui s’est déroulé ce matin. Hollande a précisé que l’attaque aurait fait « 1 mort et 2 blessés, » décrivant ensuite les faits.

« C’est un véhicule conduit par une personne, peut-être avec une autre à son bord, et qui à vive allure se projette sur l’usine. […] L’intention ne fait pas de doute, c’est de provoquer une explosion, » pour le président. « L’attaque est de nature terroriste, dès lors où il a été retrouvé un cadavre, décapité, avec des inscriptions, » sur les lieux continue François Hollande. « Le suspect a été arrêté et identifié, » a assuré le président, qui indique que les enquêtes sont en cours. Il a appelé à « éradiquer ces groupes et individus responsables de tels actes. »

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’est exprimé sur les lieux de l’attentat, vers 13 h, et a donné l’identité possible du suspect interpellé et actuellement en garde à vue. “L’identité du criminel est en cours de précision mais il pourrait s’agir de Yassin Sahli,” a déclaré le ministre, qui n’a pas précisé l’orthographe exacte de son nom.

Ce suspect a “fait l’objet d’une fiche S [une fiche de surveillance pour “sûreté de l’État”] pour radicalisation […] Il n’avait aucun casier judiciaire.” Le ministre a ajouté que ce suspect “faisait l’objet d’une attention” pour ses “liens avec la mouvance salafiste” mais qu’il “n’était pas connu pour être en lien avec des acteurs terroristes”. Il résiderait aux alentours de Lyon, à Saint-Priest.

Bernard Cazeneuve a précisé que “Les instructions ont été données pour que d’éventuelles complicités soient identifiées et que des complices soient mis hors d’état de nuire. Des personnes ayant pu participer à ce crime abject ont été mises en garde à vue.” Le nombre de personnes en garde à vue n’a pas été précisé.

L’homme interpellé a été “neutralisé après que le crime a été perpétré” par un pompier du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS), qui s’est “rendu sur place” et a mis le suspect “hors d’état de nuire”.

Quant aux drapeaux retrouvés sur place, ils “font l’objet d’une analyse,” a dit le ministre. “Le texte [écrit sur les drapeaux] n’a pas été traduit ».

Une vidéo du Dauphiné Libéré montre les lieux, peu de temps après l’attaque.

L’employé d’une entreprise située non loin du site de l’attaque a témoigné sur BFM TV “Nous sommes situés à 150 mètres du site impacté…Une grosse détonation ce matin, suivie d’une myriade de véhicules de pompiers gendarmerie, la route a été bloquée, les gens évacués.”

Selon le journaliste du Monde Soren Seelow, “une camionnette avec deux occupants a foncé contre l’usine Air Products et a percuté des bouteille de gaz. Une explosion a fait au moins deux blessés. Une quarantaine d’employés ont été évacués” Il ajoute qu’un “passager du véhicule a été interpellé et placé en garde à vue. Il refuse de parler et de décliner son identité. On ne peut donc pas encore dire s’il était connu des services de police.”

La section du parquet antiterroriste de Paris se saisit de l’affaire et une équipe se rend sur place a indiqué le ministère de la Justice dans un tweet.

Un communiqué de presse du procureur de la République a précisé les chefs de l’enquête :

Air Products est un groupe américain, leader dans la production de gaz industriel. Sa valorisation boursière atteint environ 28 milliards d’euros et le groupe emploie, selon Le Monde, environ 21 000 personnes dans le monde, dont 400 en France, à Saint-Quentin Fallavier, où l’attentat de ce vendredi a eu lieu, ainsi qu’à Beauvais, au Nord de Paris, et à Strasbourg, dans l’Est de la France.

L’usine Air Products de Saint Quentin Fallavier est un site industriel classé “Seveso”, du nom de la directive européenne qui désigne les installations pouvant provoquer des “accidents majeurs impliquant des substances dangereuses”. Sur un document de la préfecture de l’Isère, les deux installations Air Products de Saint Quentin Fallavier sont classées avec un “seuil bas”, ce qui représente un risque moindre. L’usine est un fournisseur de divers gaz industriels, comme l’azote ou l’oxygène.

Vue satellite du site de Air Product via Google Maps

C’est le quotidien isérois, le Dauphiné Libéré, qui a donné les premières informations dans la matinée. Un homme a pénétré sur les lieux, se réclamant de l’organisation État islamique indiquait le journal, ouvrant des bonbonnes de gaz, drapeaux en main, ce pourrait être des drapeaux islamistes.

L’AFP indique, à 11h25, qu’un homme connu des services de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) a été interpellé.

D’après le Dauphiné Libéré, plusieurs victimes seraient à déplorer en plus de l’homme retrouvé décapité. Selon le journal local, l’homme décapité et l’autre personne blessée ne sont pas des employés de la société Air Products. La tête de la victime aurait été retrouvée accrochée au grillage qui entoure le terrain de l’usine.

Entrée de l’usine de gaz industriel Air Products, capture d’écran via Google Street View

Le préfet de l’Isère est déjà sur les lieux depuis 11 heures du matin , alors que Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur français, se rend « immédiatement » sur les lieux. Le GIGN est dépêché sur les lieux de l’attaque selon le Point.

Toujours selon les informations du journal isérois, un homme aurait fait irruption dans la cour ce matin, au volant d’une voiture. Il aurait fait du rodéo avec son auto pour percuter des bonbonnes de gaz. 

Le Premier ministre français Manuel Valls a décidé en fin de matinée, rapporte l’AFP, de mettre en place une “vigilance renforcée” sur “tous les sites sensibles” de Rhône-Alpes, la région où a eu lieu l’attentat. “Le Premier ministre donne l’ordre aux préfets de mobiliser immédiatement les forces de l’ordre pour assurer une vigilance renforcée sur tous les sites sensibles de la région Rhône-Alpes,” a annoncé l’entourage du ministre à l’AFP.

Actuellement en déplacement en Amérique du Sud, le premier ministre a demandé au ministre de l’Intérieur français Bernard Cazeneuve de se rendre à Saint-Quentin-Fallavier, sur les lieux de l’attentat. Le ministre de l’Intérieur serait arrivé sur place vers midi, a annoncé le quotidien Le Parisien.

Le quotidien local Le Dauphiné Libéré, qui couvre la région, affirme en fin de matinée qu’un “homme serait activement recherché”. Il aurait circulé “à bord d’un véhicule ce matin avant l’attentat qui aurait fait des allées et venues devant la société ciblée.”

Entrée de l’usine de gaz industriel Air Products, capture d’écran via Google Street View