FYI.

This story is over 5 years old.

Sports

Le Dakar : un nouveau défi pour Philippe Croizon

Après, notamment, la traversée de la Manche à la nage, le quadri-amputé s'attaque aux routes sud-américaines dès ce lundi.
Philippe Croizon, lors de la présentations officielle des pilotes. Photo via Twitter.

Le départ de la neuvième édition du Dakar, version sud-américaine, est donné ce lundi à Asuncion au Paraguay et se terminera en Argentine, à Buenos Aires, après 9000 kilomètres de course et douze étapes.

Dans la catégorie auto, dans le sillage des pointures que sont Stéphane Peterhansel, Sébastien Loeb, Carlos Sainz ou encore Nasser Al-Attiyah, il y a Philippe Croizon, qui, pour son premier Dakar, tentera de relever un nouveau défi afin de repousser, une fois de plus, les limites du handicap, lui qui est amputé de ses quatre membres. « Quand j'ai appelé Etienne Lavigne, le directeur du Dakar, pour lui faire part de mon projet, il m'a tout de suite répondu non, explique Philippe Croizon dans les colonnes de La Nouvelle République. Il me connaissait. Mais il m'a dit que je ne savais pas dans quoi je m'engageais. J'ai compris sa réaction. J'ai cependant insisté pour le voir. Nous nous sommes donné rendez-vous trois semaines plus tard. J'en ai profité pour travailler mon dossier, notamment au niveau de la sécurité. J'ai regardé des heures et des heures de vidéo sur l'épreuve. J'y ai passé des nuits entières. Lorsque j'ai rencontré Etienne, il m'a tout de suite dit : "Nous avons parlé récemment de toi en réunion. La réponse est toujours non." J'étais accompagné de Suzanna, ma compagne, et de mon agent. Elles lui ont demandé d'au moins me laisser parler. Je lui ai tout expliqué pendant une demi-heure. À la fin, il m'a demandé : "T'as besoin de quoi ?". J'avais préparé une liste. Tout en haut, j'avais inscrit une lettre de soutien de la part d'Etienne Lavigne. Il m'a répondu OK. Mais, pour le reste, c'était non. Je dois être un pilote comme un autre. »

Philippe Croizon n'est pas un inconnu, loin de là : en septembre 2010, il traversait la Manche à la nage et deux ans plus tard, il reliait les cinq continents, à la nage toujours. Et en 2017, il s'attaque donc au Dakar, à bord d'un buggy adapté à son handicap, lui qui ne peut toucher ni le volant, ni les pédales : il actionne avec le bras gauche un levier de vitesses placé près de la portière et, avec son bras droit, il conduit grâce à un joystick hydraulique.

Le nouveau défi de Philippe Croizon débute donc ce lundi l'occasion de la première étape de la course, longue de 454 km, entre Asuncion et Resistencia. Son objectif est simple : voir Buenos Aires.