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Brochettes, paëlla et tequila pendant un match du Real Madrid au Mexique

Il est 12 h 30 à Mexico. La chaleur est insupportable et l’air presque toxique, ce qui a incité les autorités à limiter la circulation des voitures afin de réduire la pollution.

Ce n’est pas un mercredi comme les autres dans la capitale mexicaine. C’est un jour de Ligue des champions avec un des clubs de foot que les Mexicains aiment le plus : le Real Madrid.

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Ces derniers temps, il est fréquent de voir des maillots du Barça, de l’Atlético Madrid et du Real à côté de ceux de la sélection mexicaine et de Cruz Azul. Ça démontre l’intérêt des Mexicains pour les équipes européennes et leurs stars qu’ils peuvent voir à la télé lorsque des matches de Liga, de Premier League et de Ligue des champions sont diffusés.

Voir un match de Ligue de champions n’est pas évident en raison du décalage horaire entre l’Europe et le Mexique. A 13 H 45, certains matent le match au bureau, sur un ordinateur ou sur une tablette grâce à des streams pas très légaux. Mais d’autres s’échappent quelques heures du boulot pour aller au bar avec des amis et voir Cristiano et consorts marquer des buts

On a décidé de regarder un match de foot dans un des restaurants les plus connus de Mexico : le Barnabeu. On a essayé de réserver une table, mais la direction nous a indiqués que le bar serait bondé et qu’il faudrait rester debout pour voir le match.

Le Barnabeu est la maison du Real Madrid à Mexico, l’endroit où tous les fans mexicains du club se réunissent lorsque les Merengue jouent un match. Là-bas, que ce soit le matin ou l’après-midi, vous pourrez toujours boire une bière accompagnée de brochettes de jambon. Ou bien une tequila avec une tortilla et même une paëlla, c’est selon.

L’endroit est rempli de drapeaux, de maillots, de trophées, de photos du Real et d’autographes de grands joueurs qui ont porté la tunique madrilène. Le propriétaire du restaurant s’appelle Pepe (son vrai nom est José Fidel Martínez, ndlr) et il accueille toujours les visiteurs avec le sourire et son maillot du défenseur portugais du Real, Pepe, son homonyme.

Pepe (le Mexicain) est le premier à fêter les buts de son équipe ou à se mettre les mains sur la tête quand un joueur rate le cadre.

Pepe, le patron du Barnabeu et ancien arbitre professionnel au Mexique.

Nous sommes donc arrivés au Barnabeu pour voir le match de Ligue des champions entre le Real Madrid et Manchester City. Il y a une âme dans le bar-restaurant. Il y a des femmes, des enfants, des jeunes, des vieux, des Mexicains, des Espagnols exilés qui portent tous le maillot de leur équipe fétiche.

Nous avons commandé des bières et des sortes de crêpes farcies avec du jambon serrano et du fromage. Sur place, tous regardent la télévision. Ça gueule, ça crie, ça invective et, surtout, ça encourage l’équipe dirigée par Zinédine Zidane. Les automobilistes qui passent devant le Barnabeu sont même surpris par le nombre de personnes présentes.

Tout à coup, vient le premier but de la soirée. Les bras se lèvent, les tables vacillent et les accolades se multiplient. On pourrait croire que c’est un match de la sélection mexicaine, mais non, c’est bien le Real Madrid qui joue. On se croirait dans un bar en plein cœur de la capitale espagnole.

La célébration du premier but du Real, synonyme de qualification pour la finale de la Ligue des Champions.

Quelques minutes plus tard, le bar se fige pour la première fois de l’après-midi : la frappe de Kun Agüero passe juste au-dessus du but de Keylor Navas. Peu de temps après, le gardien costaricien du Real reste au sol et semble s’être blessé. Les « puta! » de déception se font entendre.

Le match se termine et les Espagnols ont battu les Anglais 1-0. Pepe sert des mains et lève triomphalement ses bras en l’air, pendant que ça s’agite autour du bar pour régler l’addition. Vite, il est grand temps de retourner au boulot.