La recherche scientifique vient de connaître un nouveau miracle ou une nouvelle abomination, au choix. Il s’agit d’une expérience de greffe de tête particulièrement spectaculaire réalisée par une équipe chinoise, qui nous décrit son travail dans un article publié dans CNS Neuroscience and Therapeutics.
Ici, des chercheurs qui n’ont pas peur de créer des monstres au nom de l’amélioration des techniques chirurgicales, ont greffé des petites têtes de rats sur des têtes de rats plus gros, parce que tout le monde sait qu’un rat à deux têtes est plus cool qu’un rat traditionnel.
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Cette étude ne manque pas de nous rappeler les expériences de chiens à deux têtes du début des années 1900 et des années 1950, ainsi que les singes à deux têtes des années 1970. Certains scientifiques prétendent même avoir réussi une greffe de tête intégrale en 2016, sans toutefois avancer des preuves formelles d’une telle réussite. Méfiance, ces déclarations sont généralement des hoax plus ou moins bien conçus.
Ici, nous avons affaire à une expérience tout à fait authentique dont le but avoué est de faire un pas de plus en direction de la greffe de tête intégrale, en évitant le principal écueil de cette délicate opération : les pertes de sang consécutives à la chirurgie – qui provoquent des dommages cérébraux fatals pour le donneur. Sachant que le chirurgien Sergio Canavero prépare actuellement la première greffe de tête humaine, il est urgent de réussir à contrôler ce risque.
Ici, les chercheurs ont réussi à limiter ce problème en ayant recours à trois rats au lieu de deux. En premier lieu, ils sont attaché les vaisseaux sanguins de la tête du donneur aux vaisseaux sanguins d’un rat “pourvoyeur de sang”, dont les battements cardiaques ont permis de propulser continuellement le précieux liquide dans le cerveau du donneur, préservant ses fonctions cérébrales. Une fois que la petite tête a été installée au-dessus de celle du receveur, les vaisseaux sanguins de l’un et l’autre ont cette fois été attachés ensemble. Aucune perte de sang significative n’a été détectée sur les électroencéphalogrammes du donneur tout au long de la procédure. L’équipe peut donc s’en vanter : ça y est, nous savons comment concevoir un animal à deux têtes en évitant un bain d’hémoglobine fatal.
Voilà une excellente nouvelle pour tous ceux qui, dans l’avenir, envisageront de changer de corps parce que l’ancien ne leur plait plus.