Le club C12 sous la Gare Centrale
PHOTO de droite : JEREMY GERARD
Culture

Clubber puis tout cleaner : la double vie du C12 sous la Gare Centrale

« Je pense que la plupart des gens qui passent dans la galerie en journée ne se rendent pas compte que cet espace accueille des milliers de ravers tous les week-ends. »
Souria Cheurfi
Brussels, BE

On a 3x2 Combi-tickets à faire gagner pour le week-end d'anniversaire du C12. Envoyez-nous un DM sur Instagram et dites nous pourquoi vous voulez vraiment y aller.

Ça fera bientôt deux ans que vous êtes nombreux·ses à passer vos week-ends au rythme des line-ups techno et house du C12. Depuis son ouverture en février 2018 par Tom Brus, Kevin Huerta van Ellinkhuizen et Mathieu Serra, le lieu a bien évolué et s’est imposé dans la vie nocturne bruxelloise et belge. On y avait d’ailleurs organisé notre première VICE Party.

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Pour en savoir plus sur les spécificités de ce lieu situé sous la Gare Centrale, VICE s’est entretenu avec Tom, le directeur artistique du club, qui s'apprête d’ailleurs à célébrer les deux ans de sa deuxième maison le week-end prochain.

VICE : Hey Tom. Comment le C12 a atterri sous la gare centrale ?
Tom : Avec notre collectif ‘Deep in House’, on est spécialisés dans l’organisation d’événements house/techno dans des lieux atypiques tels que l’Atomium, Tour & Taxis, ancien centre de tri postal, anciennes usines… Les propriétaires actuels de la Galerie Horta nous ont contactés pour y organiser le Nouvel an 2017 et c’est à ce moment-là que notre collaboration a commencé.

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Photo de droite : Jeremy Gérard

À quoi étaient destinés ces locaux à la base ?
À la base, cet espace était destiné à devenir un centre commercial mais la galerie n’a jamais vraiment rencontré la fréquentation espérée et s’est rapidement vidée de ses locataires. Ensuite les propriétaires se sont succédés jusqu’à ce que les actuel·les en prennent réellement possession.

Et là, le projet est permanent ?
En 2018 le projet était clairement éphémère. On pensait ne pouvoir rester ici que quelques mois. Mais les projets de réaffectation de la galerie ont pris du retard, donc on a pris la décision de professionnaliser la structure et de voir plus loin. Aujourd’hui notre objectif est de rester ici le plus longtemps possible car on aime beaucoup cet espace pour sa situation et les possibilités qu’il offre.

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La Galerie Horta

Pourquoi le nom C12 ?
Comme je te l’ai dit, à la base cette galerie devait devenir un centre commercial. Sur les plans de la galerie, chaque espace est nommé C1, C2 et ainsi de suite. L’espace dans lequel se trouve le dancefloor principal y était nommé C12, du coup on a décidé de garder ce nom car il est court, facile à retenir et fonctionne dans toutes les langues de notre cher pays.

« Chaque week-end, on doit tout réinstaller. Et le lendemain matin, tout doit être super propre, comme si rien ne s’était passé la veille. »

D’un point de vue logistique, comment vous gérez la fermeture du club et l'ouverture de la galerie de la gare chaque matin ?
C’est la plus grosse contrainte de ce lieu. Chaque week-end, pour chaque événement, on doit réinstaller tout le mobilier qui se trouve dans le hall de la galerie. Et le lendemain matin, tout doit être super propre, comme si rien ne s’était passé la veille. Ça nous demande beaucoup d’organisation et de frais de logistique. Heureusement, avec le temps, on a perfectionné notre organisation.

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Vous venez d'organiser une rave de 24 heures pour le Nouvel An. Ça implique que vous avez fermé la galerie pendant 24 heures… Ça a été bien accueilli ?
En fait le 1e janvier est le seul jour de l’année ou les autres occupants de la galerie sont fermés. Donc on a juste dû trouver un terrain d’entente avec les gérants de l'exposition ‘Monet Immersive Experience’. Ils se sont montrés conciliants et nous ont même permis d’utiliser leur exposition pendant toute la durée de notre événement et d’y installer notre chill out immersif. Donc au final, l’événement a été bien perçu par les participant·es.

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« Faut quand même savoir qu’il y a des chambres d’hôtel juste au dessus de notre dancefloor, du coup on a tout de suite du faire très attention aux nuisances sonores. »

Comment se passe la cohabitation avec les voisin·es et autres commerçant·es ?
De manière générale, je pense pouvoir dire que la cohabitation avec le voisinage se passe très bien. Vu la situation et les bâtiments voisins de la galerie Horta, on a toujours fait attention d’inclure la réduction des éventuelles nuisances au coeur de nos préoccupations, avec succès. La tranquillité, la propreté et l'absence de nuisances sonores étaient une priorité absolue.

Faut quand même savoir qu’il y a des chambres d’hôtel juste au dessus de notre dancefloor, du coup on a tout de suite du faire très attention au bruit. Les premiers mois, certain·es voisin·es pouvaient entendre certaines fréquences et nous faisaient des remarques, tout en étant conciliant·es. Entretemps on a investi dans un traitement acoustique dans la salle et changé de soundsystem et là, c’est nickel.

T’as une anecdote particulière à ce sujet ?
La liste des anecdotes sur le C12 est longue mais tout ce qui se passe au C12 reste au C12.

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Tom Brus (Photo : Maruschka Ndoumbe Eboule)

La galerie accueille aujourd’hui aussi l’Expo Monet. Pourquoi ce changement d’espace ?C’est définitif ?
L’espace où se situe l’Expo Monet (le hall principal de la Galerie Horta), est un espace qu’on utilise assez peu. Les propriétaires de la galerie nous ont soumis l’idée du projet d’exposition car iels voulaient tester la possibilité d’exploiter cette espace qui se prête bien à des expositions, et qui était finalement utilisé par très peu de monde en journée. Ce nouveau projet permet aussi de partager les charges, donc c’est un win-win.

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Le seul point négatif c’est que ce projet a un peu dénaturé le lieu mais on travaille actuellement afin de rendre au C12 son charme initial pendant nos événements. Le point positif, c’est que les gérants sont partants pour qu’on puisse utiliser la salle de leur exposition et leur matériel technique pour certains de nos événements, ce qui offre de belles possibilités. De ce que j’ai compris, un contrat a été signé pour quelques expositions, donc ce projet est là pour un moment je pense.

« Je pense que la plupart des gens qui passent dans la galerie en journée ne se rendent pas compte que cet espace accueille tous les week-ends des milliers de ravers. »

Tu penses que la clientèle se rend compte de la double fonction du lieu ?
Je pense que la plupart des gens qui passent dans la galerie en journée ne se rendent pas compte que cet espace accueille des centaines voire des milliers de ravers tous les week-ends mais aussi des expositions, concerts, performances. Je pense aussi qu’un grande partie des personnes qui viennent au C12 pour nos événements ne savent que cet espace est ouvert en journée et qu’on doit tout installer pour chaque événement et ensuite tout démonter.

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Ça fait maintenant deux ans que vous y êtes. C’est quoi tes meilleurs souvenirs au C12 ?
En terme de programmation, je pense que notre soirée avec Donato Dozzy et Omar S organisée en collaboration était assez incroyable musicalement. Si au début du projet, on nous avait dit qu’un jour on pourrait programmer des line-ups pareils, on aurait eu du mal à y croire ! Je pense aussi à la première Gay Haze et aux premières Bénédiction qui ont eu lieu un dimanche et qui étaient à chaque fois épiques. L’ambiance était survoltée et c’était marrant de voir notre staff rester après leur shift pour faire la fête avec un public qui était souvent assez nouveau pour elleux. On garde aussi un très bon souvenir de la venue de Marcel Dettmann qui est personnellement un de mes coups de coeur techno.

Quel est le programme pour vos deux ans ?
Pour nos deux ans, on organise trois événements (vendredi, samedi et dimanche). Le vendredi sera dédié à la techno avec la dj hongroise Dasha Rush, Neel et lunar convoy. Le samedi sera plus orienté house puisqu’on invite Roi Perez, le résident du Panorama Bar, l’artiste canadienne Peach et nos amis Vieira & Fais Le Beau, les résidents du collectif Gay Haze. On ouvre aussi le C11, notre deuxième salle, où nos résidents Chris Ferreira & Session 4000 joueront toute la nuit. Et on clôture le week-end en célébrant aussi l’anniversaire du label bruxellois Basic Moves, qui fête ses trois ans. Pour l'occasion, on invite la dj russe Vlada, Albee et le boss du label Walrus dans le C11. Y en aura pour tous les goûts.

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