Depuis son extradition du Mexique en janvier, le baron de la drogue Joaquin « El Chapo » Guzmán – qui est probablement milliardaire – affirmait ne pas avoir les moyens d’embaucher ses propres avocats. Mais il semble que le leader du cartel Sinaloa soit enfin prêt à se séparer de ses avocats commis d’office.
Selon des documents judiciaires déposés ce lundi (une semaine avant sa prochaine comparution) Guzmán aurait « signé des mandats de représentation en justice avec des avocats du secteur privé ». Cependant, les nouveaux avocats semblent peu disposés à prendre le dossier en charge officiellement tant que le gouvernement ne s’est pas engagé à ne pas demander une « confiscation des frais juridiques » ou de « l’argent qu’El Chapo utiliserait pour payer ses factures ».
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Les documents remplis par les avocats actuels d’El Chapo (Michelle Gelernt et Michael K. Schneider) demandent à la cour de fixer une date limite avant laquelle le gouvernement doit annoncer s’il souhaite s’en prendre à l’argent qui devrait financer la défense judiciaire d’El Chapo. Le Département de la Justice essaye déjà de confisquer 14 milliards de dollars au narcotrafiquant, la prétendue valeur des 250 tonnes de cocaïne qu’il est accusé d’avoir fait importer aux États-Unis.
Ce document n’identifie pas les nouveaux avocats, mais indique qu’ils prévoient de déposer « des avis de comparution provisoires » en attendant que le problème d’argent soit réglé. Gelernt et Schneider n’ont pas souhaité commenter.
John Marzulli, porte-parole du bureau du procureur des États-Unis du district Est de New York, a refusé d’indiquer si les procureurs prévoient de demander la confiscation des frais judiciaires.
Selon un article du Wall Street Journal paru le mois dernier, le favori pour représenter El Chapo est Jeffrey Lichtman, un avocat de New York, spécialiste du droit pénal, qui avait déjà obtenu l’acquittement du chef mafieux, John Gotti.
Étant donné la complexité du dossier, il est possible que Guzmán embauche plusieurs avocats spécialistes de différents domaines.
Représenter Chapo n’est pas une tâche facile : son dossier est massif et complexe. Le gouvernement possède une montagne de preuves contre le baron de la drogue, et la divulgation de ces informations durant les procédures préalables au procès est toujours en cours, avec des avocats et procureurs qui luttent au rythme des révélations et envers les restrictions imposées à El Chapo et à sa défense pour des raisons de sécurité.Les rencontres prennent place dans une petite pièce bordée d’un mur en plexiglas et de cloisons en métal visant à séparer Guzmán et son équipe de juristes.
Après l’arrivée d’El Chapo aux États-Unis et sa demande d’attribution d’un avocat commis d’office, les procureurs avaient demandé une « enquête extensive » sur sa situation financière « afin de vérifier que les contribuables américains ne financent pas inutilement la défense de Guzman, milliardaire et chef du cartel Sinaloa, l’organisation de narcotrafic la plus grande et la plus prolifique du monde ».
Guzmán a été représenté par plusieurs avocats au Mexique ces dernières années, mais il n’avait jusqu’ici le droit de ne voir personne à part ses avocats commis d’office. La demande déposée ce lundi indique que « certains membres de la famille de Monsieur Guzman » ont récemment obtenu une autorisation pour « des visites non juridiques », en cours de programmation.
Pour le moment, l’identité des nouveaux avocats de Chapo reste un mystère, mais les personnes qui récupéreront le fameux dossier voudront certainement la garantie qu’elles puissent être payées. Elles auront aussi des prédécesseurs difficiles à égaler : les avocats commis d’office ont diligemment lutté pour El Chapo, et récemment affirmé que les charges devaient être rejetées, car son extradition était inappropriée et basée sur les témoignages de témoins peu fiables.
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