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société

En mémoire des ridicules pantalons des policiers de Montréal

Ces infractions aux lois du bon goût nous manqueront.
Graham Hughes / PC

Les policiers de Montréal qui ont passé les trois dernières années à patrouiller en pantalon de camouflage de toutes les couleurs pourraient bientôt les ranger pour de bon. Après une longue bataille au sujet de leur convention de travail et les compressions dans leurs régimes de retraite, la Fraternité des policiers et policières de Montréal a enfin obtenu un accord de principe mettant fin aux moyens de pression et à leurs épouvantables fautes de goût.

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« C'est une bonne entente pour les deux parties, une entente négociée, une entente gagnant-gagnant », a déclaré le président de la Fraternité, Yves Francoeur, par voie de communiqué.

Partout dans la province, les employés municipaux touchés par les compressions budgétaires ont adopté divers moyens de pression et tactiques pour manifester leur mécontentement. Par exemple, on a placardé des ambulances de dizaines d'autocollants multicolores de piètre qualité, car rien n'est plus digne d'une intervention d'urgence pour sauver des vies qu'un véhicule qui a l'air d'être tombé entre les mains d'enfants fous des collages munis d'une réserve inépuisable de colle et de post-it.

Il y a aussi eu une série de manifestations, dont une des plus mémorable au cours de laquelle des pompiers ont saccagé l'hôtel de ville, après quoi six sapeurs ont été suspendus.

Mais le haut fait d'armes de cette sage demeure le port de pantalons clownesques éblouissants à vous faire saigner des yeux et donnant aux gardiens de la paix des allures de Scary Spice dans ses jeunes années. Des pantalons si criards qu'ils ont partiellement détourné l'attention médiatique des funérailles d'un grand homme politique. Des pantalons qui ont permis à au moins une personne de contester avec succès une contravention. Des pantalons… qui me manqueront, pour être honnête.

Pour commémorer cette époque, voici mes trois grands moments préférés de ces pantalons, sans ordre particulier.

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Un chauffeur de taxi avec pantalons de camouflage accusé d'avoir personnifié un policier

Au plus fort du bras de fer entre les chauffeurs de taxi et Uber, un héros s'est proclamé shérif des chauffeurs de taxi. Son uniforme se composait d'une casquette rouge anti-Uber, d'un manteau noir orné d'une étoile et de pantalon de camouflage. N'importe où ailleurs, tout ce dont on peut être accusé de personnifier dans cet accoutrement, c'est un chasseur d'orignal. À Montréal, on juge que vous essayez de passer pour un flic.

Hassan Kattoua a aussi été accusé de tentative d'intimidation à l'endroit des chauffeurs d'Uber. Il aurait lancé des œufs et de la farine sur leur voiture.

Un homme évite une contravention de 1293 $ parce que la femme en pantalon de camouflage rose qui l'a arrêté n'avait pas l'air d'une policière

C'était à Laval, mais des moyens de pression similaires en sont à l'origine. Un homme qui a reçu une contravention pour avoir mis en danger la vie d'une policière l'a contesté devant les tribunaux, affirmant que la femme n'avait pas l'air d'une policière. Marc-Olivier Caron, qui aurait circulé à une vitesse supérieure à la limite et ne se serait pas immobilisé quand une femme à pantalon rose et chapeau rouge qui se trouvait sur le trottoir s'est avancée dans la rue et lui a fait signe de s'arrêter.

La policière Nathalie Dagenais, qui menait une opération radar, lui a donné une contravention salée et il a gagné sa cause en soutenant qu'on ne pouvait pas l'accuser d'avoir mis en péril la sécurité d'une policière parce qu'il n'avait pas vu qu'il s'agissait d'une policière.

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Il a gagné.

Des policiers sèment la polémique pour avoir porté des pantalons ridicules lors de funérailles d'État

On serait tenté de croire que les funérailles d'un grand politicien seraient l'occasion pour des policiers d'enterrer temporairement la hache de guerre et de porter un uniforme décent, mais non. En juin 2015, les policiers de Montréal ont soulevé l'ire dans, semble-t-il, toute la province après avoir choisi de porter leurs pantalons excentriques pour assurer la sécurité aux funérailles de l'ancien premier ministre du Québec Jacques Parizeau. Les gens étaient en colère.

Au moins, aux funérailles de René Angélil quelques mois plus tard, on a vu que la leçon avait été retenue.