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Guy Picciotto n’a rien à cacher

Photo – William Lacalmontie Noisey : Salut Guy. On va parler un peu du présent et beaucoup du passé dans cette interview. Ça te pose un problème ?
Guy Picciotto :

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Tant mieux. Tu en es où aujourd’hui ? Tu fais quoi ? c’est Jem Cohen qui a réalisé le documentaire sur le parcours du groupe C’est ton projet principal ?
Guy Picciotto en 1988 avec Fugazi, dans le documentaire de Jem Cohen. Pourquoi as-tu déménagé à New York ? Il fallait fuir Washington ? L’inspiration est revenue ? Tu retournes à D.C. de temps en temps ? La scène est toujours active ? Elle t’intéresse toujours ? Revenons en arrière. Vraiment loin. C’est quoi le premier riff dont tu te souviens ? En grandissant à DC au début des années 80, c’était possible de passer à côté du hardcore ? Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce mouvement à la base ? Quand est-ce que tu t’es senti prêt ? C’était un peu ce que tout le monde faisait à l’époque…
La musique de Rites of Spring était une réaction à la manière dont le hardcore avait évolué ou juste un truc instinctif ? Est-ce que tu penses qu’à ce moment-là, et plus tard avec Fugazi, le public ne vous a pas, parfois, pris trop au sérieux ? C’est une image que vous avez cependant cultivé en revendiquant pas mal de trucs que plein des gens pouvaient trouver chiants et pas drôles : le refus de merchandising, d’interviews dans des magasines qui publiaient des pubs pour le tabac, l’interdiction du stage diving aux concerts… Un extrait du concert de Fugazi improvisé devant la Maison Blanche en janvier 1991 Le terme « hardcore », c’est quelque chose qui vous tenait à cœur ou c’était juste une étiquette ? Hardcore ‘81 Ce que tu dis résume parfaitement une des spécificités de la scène de D.C., qui a réussi à entretenir une évolution constante, tout en conservant ses acteurs, qui se remettaient constamment en question. Minor Threat au départ, puis le Revolution Summer, puis Fugazi, puis la suite qui partait à nouveau dans une autre direction… À ma connaissance, la scène de Washington est la seule à avoir su entretenir cette « évolution dans la révolution ».
Aujourd’hui, même en t’étant affranchi de tout ça, tu continues à te réinventer. Tu joues avec un joueur de laouto crétois… On est assez loin des larsens de Fugazi… Tu dis que tu as peur de dire oui. Il y a une chanson de Fugazi dans laquelle on entend qu’il faut apprendre à dire non. Le NON est super caractéristique de la scène de D.C. Mais est-ce qu’à un moment, il ne faut justement pas apprendre à dire oui ? Photo – William Lacalmontie Aujourd’hui, c’est quoi une valeur qui fait sens ? le Centquatre Fugazi, c’était une expérimentation à la base ? Vous étiez une putain de bande de hippies ! Ian McKaye, c’est devenu un frère pour de bon en 20 ans de partage ?
Le dernier concert de Fugazi à ce jour, en avril 2002 à Londres. Comment ça s’est terminé ? Alors c’est une pause ? Long silence Mais Fugazi n’est pas le genre de groupe qui prend une pause… Mais est-ce qu’il ne s’agissait finalement pas d’une nouvelle révolution personnelle nécessaire ? Tu écoutes quoi aujourd’hui ? Bon pour finir avec 2015 dès le mois d’avril, c’est quoi le meilleur album de l’histoire de la musique ? Bon ben les trois meilleurs albums de l’histoire de la musique alors… Generic Guy Picciotto se produira ce soir et demain soir au Centquatre à Paris avec We Have An Anchor, dans le cadre du festival Sonic Protest. Le projet réunit, outre Guy Picciotto, des membres de Dirty Three et Godspeed You! Black Emperor, qui joueront sur un film de Jem Cohen. Le concert de ce soir, 2 avril, est complet mais il reste encore des places pour celui de demain, 3 avril.

Une formation réduite du projet (avec Jim White et George Xylouris) se produira le 6 avril à Nantes, à Stereolux, sous le nom Gravity Hill : Sound + Image.