Musique

KNLO nous met du bonheur en pleine gueule

Pour son nouveau clip, le rappeur nous offre un single aux touches afros et qui respire l'été.

Trois ans après Long Jeu, le vétéran du rap québ KNLO nous revenait la semaine dernière avec Sainte-Foy, un nouvel album solo. Produit en grande partie par son collaborateur de longue date Vlooper et accompagné d'une trentaine d'amis, l'album est un hommage à sa ville, mais aussi à ses racines congolaises ainsi qu'à la musique reggae et le rap de la West Coast qui ont bercé sa jeunesse.

Si les influences africaines abondent sur l'album, c'est sur Ça fait mal qu'elles sont le plus présentes, avec ses percussions caribéennes combinées à une mélodie de guitare inspirée du kwassa kwassa congolais. Le clip, réalisé par Le GED, représente bien la facilité qu'a KNLO de semer autour de lui le bonheur et la positivité, même dans les pires situations.

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On a parlé à KNLO pour discuter de Sainte-Foy, du nouveau clip et de l'importance de travailler en équipe.

VICE : L'album est sorti il y a quelques jours. Tu te sens comment ces jours-ci?
KNLO : C'est un bon vibe, c'est la première fois que je pense vraiment au mot release, cette semaine. Même si ça fait longtemps qu'on fait ça, et c'est peut-être parce que je suis francophone à la base, mais c'est la première fois que je sens réellement qu'on a fait un release

. Le projet prend vraiment vie. Avant ça, on plantait les graines et on les arrosait. En toute humilité, de voir tous les commentaires, des amis, de la famille, de la communauté, ça nous aide à faire comprendre ce qu'on a réussi à accomplir.

Justement, par rapport aux commentaires, ils avaient été tellement positifs pour Long Jeu. Est-ce que tu as eu peur de ne pas pouvoir répéter l'exploit?
Évidemment, on ne carbure pas à la peur, mais c'est certain qu'il y avait d'emblée une intention assez apparente sur l'album de faire quelque chose de différent de l'autre! Je connais mes shits, et je raconte ma version de trucs sans problème.

J'ai toujours été intéressé par le funk et je voulais être plus légitime par rapport à ça. Le dancehall aussi, vu que, pour moi, ça cohabite. J'ai une hygiène musicale où tout se côtoie. J'avais toujours rêvé de faire une vraie chanson de dancehall, mais avec le québécois joual comme on le parle. C'est comme des petits modules qui ont pu briller grâce à l'effort collectif sur l'album, parce que je peux pas tout faire tout seul avec mon laptop. La liste de collaborateurs est longue, au moins 30, 40 personnes.

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Ça faisait combien de temps que tu travaillais sur cet album-là?
J'ai commencé tout de suite après Long Jeu, même qu'il y a des tracks dessus qui datent de vieux brainstorms. Le nom aussi, ça faisait longtemps que je l'avais en tête. Je dirais que, musicalement, ç’a été fait sur deux ans.

Qui a eu l'idée pour le clip de Ça fait mal ?
C'est moi, mais soyons honnête, ma vision a été bonifiée par le travail et les connaissances cinématographiques de GED. Niveau chorégraphie, l'idée m'est venue sur le balcon, avec ma compagne Caro, en écoutant la track. On voulait voir si c'était faisable de faire la chaise musicale sur les « ça fait mal ». L'entartage, c'est Vlooper qui a eu l'idée.

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L'idée était d'avoir un clin d'œil à mes origines congolaises, qui ont pas été très présentes dans ma musique jusqu'ici. Ça a commencé la première fois qu'on a vraiment passé du temps en Europe, en tournée : à Paris, j'écoutais seulement Africa N°1 (une radio parisienne de musique afro, NDLR) et j'ai vraiment intégré cette partie-là dans ma musique. Je tenais à ce qu'il y ait au moins une chanson comme ça sur l'album, et je me suis dit : « Tant qu'à avoir cette chanson-là, autant avoir un vidéo où je pouvais appeler les gros tueurs du monde de la danse à Montréal. » C'est le squad Uplift514, ils sont venus plus en mode acteurs que pour le côté danse, mais ils ont été très ouverts et collaboratifs. Ils sont venus bless l'écran, et c'était pas facile. On tournait à 6 heures du matin, en une journée, le jour de la fête des Mères.

C'est quoi ton rapport à la danse? Faisais-tu du breakdance, plus jeune?
Oh, non! Mais je crois que c'est dans la culture hip-hop, j'ai toujours été entouré de danseurs. Un peu comme pour le graff et le DJing. Les gens me demandent souvent si je suis danseur, et je dis : « C'est que j'aime beaucoup danser, et je danse sans honte. » Si je DJ dans un club où personne ne danse, moi, je danse tout seul à mon poste. D'où je viens, c'est la façon qui nous a été transmise de vibe sur la musique, et je n'ai pas vraiment d'autres moyens de m'exprimer quand j'entends de la musique. Mon corps écoute plus la musique que mes oreilles. À la maison, on danse tous les jours avec les enfants!

Billy Eff est sur internet ici et .