En 2017, notre chroniqueur gastronomique a décidé de suivre Top Chef et de nous débriefer, chaque semaine, le dernier épisode en toute subjectivité.
Suggestion de dressage : à lire comme une note de service, un carnet de bord qui se grignote dans l’ordre chronologique, en même temps que vous le matez en direct ou que vous le re-matez en streaming. Pour voir à quoi ressemblent les candidats, vous pouvez aller faire un tour sur ce trombinoscope, et le débrief du premier épisode est ici.
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Sept lettres : c-u-i-s-i-n-e ! C’est à quoi se consacre enfin cet épisode 2 de Top Chef, après une inauguration largement dédiée aux candidats la semaine dernière. Plus de chichis, fini l’échauffement, la compétition réelle commence.
Les talents repérés au premier épisode vont-ils confirmer ? Les nuls vont-ils se rattraper ? Quel organe Thomas va-t-il se trancher ? Identifierons-nous l’accent de Franck ? Mes deux favoris Jean-François et Jérémy vont-ils me faire honte ou valider ma légitimité de critique télégastronomique ? Découvrons-le.
ÉPREUVE 1 – St Tropez : Loup, Sardines ou Calamars
Ce qu’il fallait faire : un bon plat à base de loup de méditerranée, de calamars ou de sardines.
Ce que j’aurais fait : j’aurais choisi les sardines, pour réaliser un Gasconnais serré aux fondues « sept boîtes », entremet sardines, entremet sardines.
Les règles
– Une épreuve centrée autour d’un produit emblématiques de la mer que les candidats devront sublimer pour séduire un juge d’exception : Arnaud Donckele. Un chef français incroyable, plus jeune chef triplement étoilé de France, un passionné maladif de la qualité d’ingrédient, à en connaître jusqu’au prénom et au groupe sanguin des poissons qu’il servira. L’article ne me laisse pas l’espace pour développer, mais cet homme est sans doute un des plus grands français vivants en gastronomie. Voir l’excellent papier de notre confrère de Slate Nicolas de Rabaudy.
– Arnaud Donckele ne dégustant qu’une seule assiette par brigade, il reviendra à chaque chef coach de choisir parmi ses poulains quel plat défendra ses armoiries…
– Twist de cette épreuve : ce sont aux chefs et juges (Michel Sarran, Hélène Darroze et Philippe Etchebest) de choisir eux-mêmes les ingrédients que cuisinera leur brigade.
– Malgré la délocalisation de l’épreuve à Saint Tropez, le garde-manger improvisé est petit mais bien plein, comme un crédit agricole de Sablé-Sur-Sarthe.
– Après un pénible semblant de bagarre, les 3 juges se partagent les ingrédients. S’il y avait vraiment eu bagarre, Etchebest aurait littéralement brisé les crânes de Darroze et Sarran l’un contre l’autre en quatre secondes, et l’émission aurait été déprogrammée.
– Au final, et après déductions fiscales, Hélène Darroze hérite des sardines, Philippe Etchebest des loups, et Michel Sarran des calamars. Tous les candidats sont un peu décontenancés.
Carl Vs Jeremy – Duel au Loup (équipe Philippe Etchebest)
– Après deux mini-reportages sur la vie civile de Carl et Jérémy (un de mes deux favoris), les deux compétiteurs se lancent à corps perdus dans leur recette.
– Les mini-reportages sentent la mise en scène : on peut voir notamment Jeremy passer un moment paisible en compagnie de sa femme et de deux enfants de moins de dix ans, sur un canapé, sans pleurs, cris ni tablettes, en ne faisant rien d’autre que se regarder et sourire. Cela n’existe pas en 2017.
Les deux candidats tentent un cru/cuit, je vous le dis comme je pense.
CARL
Son plat : un filet de loup rôti, tartare herbes agrumes, fumet de poisson écorces orange safranées. Jolie idée.
– Son axe de travail « La justesse des goût et l’originalité des saveurs ». Assez incroyable, sachant qu’une saveur banale et floue reste l’atout-clé dans un concours de cuisine.
– Un petit détail va provoquer la fureur de Philippe Etchebest : Carl va assaisonner son tartare avec du vinaigre au lieu d’utiliser les merveilleux citron caviar que son coach s’était décarcassé à obtenir au garde-manger. Ne pouvant pas lui indiquer explicitement, Etchebest fera tout pour mimer les deux citrons caviar auprès du jeune homme. Malheureusement Carl ne comprendra rien, et Etchebest recevra une amende pour outrage à la pudeur.
JEREMY
Son plat : Loup cuit au beurre noisette, tartare de loup et fruit de la passion, purée de patate douce et cardamome. Solide.
– Je reste toujours convaincu du talent de Jérémy. Utilise ses mots avec parcimonie et précision, emploie le champs lexical du parfumeur, cherche le “végétal herbacé” dans son tartare, prend des risques sur la cardamome, déglace le fenouil au vin blanc avec assurance et poésie.
– Au contraire d’autres candidats vite déstabilisés par les remarques de leurs tuteurs, Jérémy réfléchit, dose le pour et le contre, et tranche. Il restera sur une dominance cardamome dans sa purée malgré les protestations d’Etchebest, et se pliera volontiers à sa suggestion de préférer l’huile d’olive au beurre noisette. Ce qui n’était pas évident, puisque même maître Ducasse, qui n’est pas le dernier des blaireaux pour la cuisine méditerranéenne, et dont l’âme glorieuse inspirera toute la séquence, utilise volontiers du beurre noisette pour le loup. #pointducasse
ETCHEBEST TRANCHE
Plat de Carl « L’ assiette est bonne, il manque ce petit coup de folie » Plat de Jeremy : « assiette plus moderne », « tartare frais et bien assaisonné », « T’as de la chance ça marche bien. Bravo ! »
-> JÉRÉMY (mon 1er favori, je le répète) PRÉSENTERA SON PLAT
-> CARL : Pour la deuxième fois, épreuve de la dernière chance. On commence à perdre un peu espoir sur le garçon.
ANECDOTE CULINAIRE
Je n’ai pas la recette, mais le nom à lui-seul suffit à nous faire soupirer d’amour pour la maîtrise de M. Donckele, qui avait conçu pour le relais de la Pinède un Loup façon Épicure sudiste, chair d’araignée de mer, palet de mona lisa, fleur de thym citron et olives noires des Baux de Provence.
BONUS MULTIMÉDIA
Une visite de « La Vague d’Or » et des cuisines d’Arnaud Donckele
David Vs Alexis – Duel au Calamar (équipe Michel Sarran)
Ne nous voilons pas la face : le calamar est un aliment délicieux, mais qui laisse peu de place au délire.
DAVID
Son plat : Calamar fumé au foin, sauce à l’encre de seiche et fruit de la passion, calamars frits
– David n’a pas une énorme réussite pour l’instant (la suite de l’épisode hélas le confirmera), mais le contraste entre son apparence plutôt sage et ses propositions toujours un peu zinzin fait plaisir à voir.
– David lui aussi se fait plaisir, utilise les accessoires de Top Chef qu’il n’a pas l’habitude d’utiliser, et décide de tout fumer au foin et à la cloche. Le foin était trop fort: après un trip d’une demi-journée, à l’issue duquel la gendarmerie de St Tropez le récupèrera allongé sur un chemin de fer, David revient en plateau et réalise son plat en pleine descente.
– Belle sauce beurre blanc / encre de seiche / fruit de la passion, que David éclaboussera avec sa vigueur toute juvénile sur l’assiette pour le dressage. Sarran appelle ça tâchisme, on appelle ça action painting. Si Guillaume avait fait ça, Sarran aurait hurlé au génie.
– Car osons dire les choses : depuis sa sélection à l’aveugle, Michel Sarran semble ne pas voir David en peinture. Il le renie. L’image est terrible, avec ce garçon qu’on dirait tout droit sorti du Grand Meaulnes, et ce père bourru qui lui préfère ses frères.
ALEXIS
Son plat : Calamar poêlé, tentacules frites, purée de poires à la verveine et vinaigrette miel gingembre.
– Travail toujours très propre et assuré d’Alexis, faites bien attention à lui, on le voit peu car il se qualifie en wheeling à chaque épreuve, et il est loin d’avoir usé ses pneus.
SARRAN TRANCHE
Plat de David : « Je trouve le visuel brouillon », « Le fumage, on le sent pratiquement pas », « T’as fait un bon boulot ». Plat d’Alexis : « Visuel sobre et élégant », « Une harmonie de saveurs », « Morceaux un peu gras dans le tempura ».
-> ALEXIS PRÉSENTERA SON PLAT
-> DAVID : Pour la deuxième fois, épreuve de la dernière chance. Le père Goriot-Sarran est à deux doigt de ricaner en lui filant un coup de savate.
BONUS MULTIMÉDIA Je ne veux dénoncer personne mais Jean-François Piège, double étoilé Michelin, fait une carbonara de calamars avec de la crème fraîche et des lardons :
Giacinta Vs Maximilien – duel aux sardines (équipe Hélène Darroze)
MAXIMILIEN
Son plat : Sashimis de sardine, consommé à la sardine, tempuras de fleurs de courgettes et ratatouille
– Maximilien est très embêté par la sardine. Ça n’est pas une viande qui tient chaud, c’est gris, ça contient des arêtes et ça vit dans l’eau : bref c’est un poisson.
– Le jeune belge parfois relou reste toujours solide et ne se décontenance pas : il farcit les sardines d’une ratatouille et les coupe façon maki (qu’il appellera successivement sushis, puis sashimis, comme on le dit dans le Japon belge), et réalise un bouillon provençal visuellement assez chelou, composé de tous les clichés de la Provence à portée de main: beaucoup de thym, de laurier, d’oignon, d’ail, une jolie brune et un bouquin de Marcel Pagnol.
– À la dégustation d’inspection, Hélène Darroze tiquera également sur la puissance de ce bouillon provençal : « Ça sent pas trop la sardine. » Ce à quoi Maximilien, philosophe, répondra en aparté : « Ça ne sent pas non plus le poulet de Bresse. »
GIACINTA
Son plat : Voyage d’une sardine entre Gènes et Saint-Tropez. Il mondo di Dory.
– Je traduis pour elle son titre extrêmement gênant : ce sont des rouleaux de sardine farcis au caviar d’aubergine, sorbet tomate, et arête de sardine frite très Ducassienne (voir plus bas)
– Gia marine les sardines au citron et à l’aneth, Hélène Darroze craint, à raison, que les sardines cuisent trop dans ce bordel.
– Gia gueule, stresse énormément, et crie contre le vent pour justifier son retard – c’est l’équivalent Top Chef de l’agonie du joueur de football après un tacle.
DARROZE CHOISIT
Plat de Giacinta : « Manque de couleurs », « Tout marche bien mais je trouve que la sardine est un peu trop cuite, comme je le craignais » « Ça me gène un peu », « Assiette plutôt grossière » – en toute honnêteté, Hélène Darroze est extrêmement magnanime lorsqu’elle critique l’apparence du plat de Giacinta qui, avec ce mix d’aubergine maronnasse et le sorbet de tomate semi-liquide, évoque un fond de toilettes sèches à la fin des Vieilles Charrues.
Plat de Maximilien : « Très plaisant », « Ensemble très harmonieux », « Un peu déçue par le consommé ».
-> MAXIMILIEN SE QUALIFIE POUR L’EPISODE 3 -> GIACINTA : Pour la deuxième fois, épreuve de la dernière chance. C’est le troisième candidat consécutif qui se retrouve deux fois de suite en dernière chance.
ANECDOTE CULINAIRE Ducasse, encore Ducasse. S’il est un poisson cher à Alain Ducasse, c’est bien la sardine, qu’il aura cuisiné de mille façons tout au long de sa carrière, pour atteindre une épure parfaite et plutôt punk pour les ors du Plaza Athénée : sa Sardine de l’Atlantique marinée à l’huile d’olive puis grillée avec les arêtes et la tête de la sardine frites. #pointducasse
BONUS MULTIMEDIA Ils ont fait un mannequin challenge au Plaza Athénée :
Le choix d’Arnaud Donckele
Arnaud Donckele est peut-être le meilleur cuisinier de France. Il n’est pas encore une bête de télévision, il est économe en sourire, mais fait preuve de beaucoup de gentillesse, voire de louanges, envers les plats des candidats. Son attitude plutôt en retrait est à éclairer à la lueur de son talent : c’est de l’humilité. Moi, j’aurais déboulé en Harley, avec un transistor jouant Carmina Burana devant les candidats ébahis. Mais ma seule étoile a été obtenue au ski (et dans le malaise).
Plat de Jeremy : « Très joli plat, appétissant », « Prouesse de construction ». Plat d’Alexis : « Visuellement très joli », « Cuisson remarquable », « La sauce est bonne », « Très agréable au palais ». Plat de Maximilien « Beau travail », « Belle maîtrise de cuisson ».
Arnaud Donckele tranche :
Première place : gros coup de cœur pour Jeremy (mon chouchou), qualifié pour l’épisode 3
Deuxième place : Maximilien et ses sushis/makis/sashimis
Alexis part en dernière chance. C’est le deuxième candidat de Michel Sarran qui subit ce sort.
EPREUVE 2 – Paris: Les Trompe l’Oeil
Ce qu’il fallait faire : un plat « trompe l’oeil », salé avec l’apparence d’un dessert, ou dessert avec l’apparence d’un plat salé.
Ce que j’aurais fait : du « pop corn salé » qui serait en fait du pop corn sucré.
– Un autre juge suprême nommé : Yann Brys, M.O.F, chef pâtissier, directeur de la création de la maison Dalloyau.
– Le twist : le juge ne goûtant encore qu’un plat par brigade, chaque chef devra choisir son représentant mais sans goûter le plat, seulement au visuel.
Jeff Vs Franck (équipe Philippe Etchebest)
FRANCK
Son plat : fausse tomate farcie.
– Comment : une fausse farce en mascarpone cacahuète avec morceaux de pralin torréfié, coque chocolat blanc avec un glaçage coloré rouge pour la tomate, grains de riz en meringue TROP MIGNONS.
– Autre candidat très attachant, Franck a toujours beaucoup d’ambition et son entreprise est risquée.
– Citation-emblème : « Je vais venir chemiser mes boules »
– Divers concurrents, dont Guillaume en speed complet, ouvrent sans cesse la cellule réfrigérée ou reposent les fausses tomates de Franck. Franck, perdant patience, pète un câble.
– Frank traite ses collègues d’enculés, et Etchebest lui demande d’arrêter.
– Après cet épisode, tout part en sucette pour Franck. Sa confiance diminue. Il stresse, et foire son nappage tomate. En fin de course, sa tomate farcie ressemble à une tomate farcie morte il y a un mois, et embaumée pour que ses fans la visitent.
JEAN-FRANCOIS (mon 2e favori)
Son plat : Faux mont blanc salé.
– Mon traiteur sûr décide d’être plus raisonnable que Franck, et accomplit avec l’humilité de l’artisan son petit oeuvre, sablé parmesan, purée de panais monté comme une bavaroise, crème de marrons remplacé par une crème d’oignons, qu’il colorera au balsamique alors qu’Etchebest les voulait caramélisés.
– À ce propos, Etchebest met une pression de fou à tout le monde. Il joue la gagne. « Le visuel, c’est bien, mais pensez au gout putain ! », « Vous me fatiguez à courir dans tous les sens ! »
ETCHEBEST TRANCHE
Franck : « La viande d’un farci est plus foncée que ça. » Jeff : « Trompe-l’œil réussi. Bémol sur l’appareil qui manque de densité. »
-> JEFF (Mon 2e favori) PRÉSENTERA SON PLAT
-> FRANCK part en dernière chance. Grosse surprise car quoi qu’on en dise, Franck reste au-dessus du lot.
BONUS MULTIMEDIA
Si Franck avait suivi la série The O.A, il aurait su qu’en interprétant la “Tomato Dance”, son plat aurait été un plat gagnant.
Julien Vs Guillaume (équipe Michel Sarran)
GUILLAUME
Son plat : un faux oeuf au plat.
– Comment : Si l’idée reste simple, il faut avouer que Guillaume réalise une petite merveille : biscuit noisette noix / crémeux passion piment / confit passion / crémeux coco poivre sichuan + gélatine, allégé d’une meringue italienne.
– Michel Sarran : « Ah oui, mais il manque un petit truc sympa ! ». Du coup, Guillaume réalise une fausse moutarde à l’ancienne avec une crème passion/sésame.
– Michel Sarran : « Ah oui, mais il manque du bacon ! ». Guillaume voit flou et fait des mouillettes.
JULIEN
Son plat : un faux oeuf dur mayonnaise.
– Comment : avec une mousse coco citron vert pour le blanc, une purée passion mangue pour le jaune, qui pour le coup est coulant.
– Michel Sarran : « Ah oui, mais il faut que le jaune soit dur ! ». Du coup, Julien réalise un œuf florentine avec faux coulis d’épinard.
– Michel Sarran : « Ah oui, mais il faut qu’on voie la feuille ! ». Julien voit flou et reste sur son oeuf dur du départ.
SARRAN TRANCHE
Plat de Julien : pas terrible.
Plat de Guillaume : pas très original, mais très belle réalisation.
-> GUILLAUME PRÉSENTERA SON PLAT
-> JULIEN : recalé en dernière chance.
BONUS MULTIMÉDIA
À défaut de le cuisiner, comment dessiner un œuf au plat réaliste ?
Kelly Vs Thomas (équipe Hélène Darroze)
Toutes les équipes médicales sont en place pour surveiller Thomas. Je suis content de revoir un peu Kelly très vite absente de l’écran après son braquage réussi de l’épisode 1
KELLY
Son plat : faux carpaccio de boeuf.
– Comment : avec un carpaccio de pêche laqué de ketchup de fruit rouge, pistou pistache (“Pistou Pistache” serait un nom formidable pour un magicien transformiste), tuiles d’amande pour le parmesan, tuiles de roquette pour le basilic et même de fausses frites.
– Le plat est zélé et malin, parcontre petit problème : ça ressemble autant à un carpaccio que moi à Jude Law.
THOMAS
Son plat : faux tiramisu.
– J’ai assez taquiné Thomas lors de la précédente émission pour reconnaître son succès total dans la réalisation de ce faux tiramisu salé.
– Comment : pour le biscuit, les palets d’un boudin biscuit cabillaud / blanc d’oeuf, des palets pomme de terre, mousse pomme de terre et une ultra maline poudre de pain brûlé pour le chocolat.
DARROZE TRANCHE
THOMAS : « Je m’y laisse prendre. » KELLY : « Plus ambitieuse que Thomas, mais je n’ai pas l’illusion du boeuf. »
-> THOMAS PRESENTERA SON PLAT
-> KELLY recalée en dernière chance
BONUS MULTIMÉDIA Une visite de vanilleraie à l’île de la Réunion
Le choix de Yann Brys
Plat de Guillaume : « Visuellement, c’est plutôt réussi », « Joli plat bien travaillé », « Saveurs bien équilibrées ». Plat de Thomas : « On est dans le thème », « Bonne densité », « Belle idée », « Très belle réalisation ». Plat de Jeff : « Visuellement joli produit », « Bien réalisé » , « Très agréable », « Seul bémol : la tenue ».
Première place : gros coup de coeur pour Guillaume et son oeuf au plat. Deuxième place : mon 2e favori Jeff et son faux mont-blanc.
-> THOMAS perd le deuxième set, et part en épreuve de la dernière chance.
Épreuve de la Dernière Chance : les Monoproduits
Ce qu’il fallait faire : réaliser un plat beau et délicieux avec un seul produit et rien d’autre.
Ce que j’aurais fait : j’aurais travaillé autour de l’eau : glace, soupe, eau vapeur, cannellonis d’eau, avec une petite saucière d’eau chaude à verser dans l’assiette avant dégustation pour faire fondre les glaçons (effet visuel toujours apprécié).
Présence dans le jury et première apparition pour cette saison 8 de Jean-François Piège, qui se la pète un peu depuis sa deuxième étoile au Grand Restaurant (ce n’est pas vrai).
GIACINTA – LA POMME
Son plat : compote, mousse, jus de pomme, bille de gelée vanille brunoise, coriandre.
– Je ne veux pas écrire pour ne rien dire ni me répéter, mais jamais Giacinta n’est aussi forte que lorsqu’elle arrive à utiliser en harmonie un versant technique français et un respect incroyable du goût proche de l’épure transalpine. Une épure sophistiquée vers laquelle tous les très grands chefs, parvenus au sommet, finissent par tendre. C’est le cas de sa réalisation. Citation notable : « Si ça casse, je suis niquée. »
– Avis Darroze : « Le genre de dessert que j’aime. Très féminin. »
– Avis Sarran : « Plein de poésie. » – Avis Jean-François Piège: « La dégustation est incroyable. Coriandre génial. Incroyable. »
-> GIACINTA SAUVÉE, 2e coup de cœur du jury.
CARL – LA POMME
Son plat : pomme pochée aux épices, pomme rôtie au beurre, chips de pomme.
– Moment notable : Carl ne sait utiliser aucun ustensile électroménager, c’est assez gênant. Je peux pourtant garantir, pour être du coin, que la commune de Roquette-Sur-Siagne jouit bel et bien d’un réseau électrique.
– Avis Darroze : « Manque de gourmandise. »
– Avis Etchebest : « On est dans la pomme », « Rien de surprenant ».
– Avis Jean-François Piège : « Erreur de cuisson du caramel. »
-> CARL ÉLIMINÉ. Le gagnant d’Objectif Top Chef n’a jamais pu compenser son manque d’expérience face à une promotion très douée.
DAVID – LE CHAMPIGNON
Son plat : notre petit Meaulnes joue un plat simple et par conséquent audacieux, en travaillant dans la simplicité 5 à 6 variétés de champignons (dont chanterelles, girolles, cèpes, champignons de paris…).
– Moment notable : tourne avec fierté un champignon pour que les juges constatent qu’il est bien fait.
– Avis Etchebest : « Le champignon tourné est mal fait. »
– Avis Darroze : « Très brouillon. »
– Avis Sarran : « Il s’est compliqué la tâche ». Michel a décidément un truc avec David et le tâchisme.
-> DAVID SAUVÉ IN EXTREMIS. Malgré un mauvais début de parcours, je reste persuadé que David n’a même pas commencé à dérouler.
THOMAS – L’ASPERGE
Son plat : Autour de l’asperge (ce n’est pas une formule d’épilation, mais bien le nom de son plat)
– Crémeux d’asperge basilic/yuzu, tartare.
– Si l’on peut sortir une première tendance dans cette saison 8 : c’est l’année des citrons. Citrons caviar, vert, yuzu ont été mis à l’honneur et largement vantés.
– Avis Jean-François Piège : « J’aime beaucoup. »
– Avis Hélène Darroze « Un peu fade. »
-> THOMAS SAUVÉ. Après une première journée très mauvaise, Thomas a montré de l’initiative et du talent, je doute néanmoins qu’il ait la folie et la trempe d’un gagnant pour le moment.
JULIEN – LE CHOU FLEUR
– Un jeu de textures et de couleurs (à partir de 5 ans).
– Citation notable : « Je pense à mes enfants. Je les adore, mais je n’ai pas envie de les revoir maintenant. »
– Avis Etchebest : « Beaucoup de couleurs mais pas beaucp de travail ». Et bim !
– Avis Sarran: « Peut-être autre chose à faire ». Décidément, cela n’aura pas été un très gros épisode de Michel Sarran.
– Avis Jean-François Piège : « Manque une petite touche d’âme supplémentaire. »
-> JULIEN SAUVÉ. Un petit épisode pour Julien dont j’avais bien aimé le sérieux et l’application lors de l’épisode 1. Encouragements du conseil des boloss qui ne savent pas cuisiner mais jugent quand même.
FRANCK – CAROTTE
– Citation notable : « Une carotte, c’est sexy à mort. »
– Première fois que je ne suis pas d’accord avec le jury sur le dressage. Jean-François Piège est estomaqué par le visuel de ce plat, alors qu’il m’évoque un sexe de chien enterré sous la sciure (je ne veux pas savoir dans quel contexte cela pourrait arriver).
– Avis Jean-François Piège : « À la vision, boulot et imagination. Wow ! », « J’ai rarement vécu ça en dernière chance ».
– Avis Sarran : « Super bon. » OK – Avis Etchebest : « Belle cuisson de la carotte. »
-> FRANCK SAUVÉ, premier coup de cœur du jury. Franck est excellent et il ira loin. Son histoire de farci l’a dangereusement embarqué en dernière chance pour rien. On n’est pas là pour imiter de la farce.
ALEXIS – CAROTTE
À travaillé la carotte en pickles variés. Je suis parti manger des trucs dans le frigo, je n’ai pas tellement pris de notes pour Alexis.
-> ALEXIS SAUVÉ
KELLY – CAROTTE
– À travaillé la carotte avec des soupçons de vanille, en hommage à la Réunion.
– Je trouve l’hommage risqué.
– Citation notable : « J’suis conne. »
– Avis Jean-François Piège : « Équilibre parfait si c’était travaillé en dessert. »
-> KELLY SAUVÉE
BILAN DE CE DEUXIÈME ÉPISODE :
LE RECALÉ : CARL
LES QUALIFIÉS
– MON TOP PERSONNEL :
JEAN-FRANCOIS BURY 18/20 (=)
JEREMY IZARN 18/20 (=)
FRANCK PELUX 17/20 (=)
ALEXIS DELASSAUX 17/20 (+1)
GUILLAUME SANCHEZ 17/20 (+1)
MAXIMILIEN DIENST 16/20 (=)
JULIEN WAUTHIER 15/20 (-1)
GIACINTA TRIVERO 15/20 (=)
THOMAS LETOURNEUR 15/20 (+7)
DAVID GREMILLET 14/20 (-1)
KELLY RANGAMA 14/20 (=)
Pour vous refaire tous les débriefs d’Henry, rendez-vous sur la page dédiée ici. Sinon, rendez-vous à la semaine prochaine, même jour, même heure pour une nouvelle chronique livrée, comme toujours, au cul du camion.