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Les joies de ne pas savoir pourquoi on meurt dans "Battlegrounds"

Le sifflement d'une balle. Une petite gerbe de sang. Et puis plus rien, ni personne. Vous ne saurez jamais d'où c'est venu, et c'est pas plus mal.

Cet article est apparu originellement sur Waypoint.

Je rampe parmi les hautes herbes, escaladant laborieusement une colline. Par-delà la crête, on distingue quelques maisons, qui pourraient être l'endroit idéal où me planquer et me poser un peu. Alors que je jette un oeil à mon inventaire en quête de soins, j'entends une déflagration à proximité. Moins d'une seconde plus tard, je suis mort. Impossible de savoir d'où (et de qui) est venu le tir fatal. Tout ce que je sais, c'est qu'il y a une seconde j'étais encore vivant, et que ce n'est plus le cas. Plus de 20 minutes de préparation, de planification et d'avancée méticuleuse viennent de voler en éclats.

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C'est comme ça que ça se passe dans Battlegrounds, un monde brutal qui punit plus qu'il ne cajole, et qui prend un malin plaisir à semer la confusion dans l'esprit du joueur. Votre seule option, c'est de recommencer.

Un peu plus tard, je décide d'être un peu plus agressif en débarquant dans une base militaire, en sachant très bien que je n'y serai pas seul. Tout le monde se retrouve dans la même situation au début d'un match - pas d'armes, pas d'armure. Sachant cela, au moment où j'atterris, je remarque un autre joueur qui court non loin de moi. Je me précipite vers lui, bien décidé à éliminer un adversaire le plus vite possible. Je n'ai pas de flingue, mais ce n'est pas grave ; j'ai mes poings. Je le prends par surprise, et en pleine panique, il a un temps d'hésitation qui me permet de lui adresser les quelques coups de poing nécessaires pour le mettre K.O. Un cri bestial sort de ma bouche, aussitôt recouvert par le bruit perçant d'une balle tirée d'on ne sait où. Une fois de plus, je suis mort.

D'où est venue la balle fatale ? Aucune idée. D'un mec derrière moi ? Peut-être. Va savoir.

J'ai l'habitude de jouer à des jeux multijoueurs bâtis autour de l'idée d'humiliation. Quand un autre joueur vous tue dans Halo, vous avez droit à un replay. Parfois, c'est instructif pour celui qui est mort - "Oh, je ne savais pas qu'on pouvait se planquer là !" - mais on ne va pas se mentir, c'est surtout pour humilier. Battlegrounds ne fait rien de tel. Il n'y a que de l'obscurité.

Parfois, le joueur qui vous a tué vient piller votre cadavre, mais c'est rare. Le plus souvent, il ne se passe rien. Vous n'étiez qu'un obstacle, rien de plus.

Cette absence totale d'information a un côté réconfortant, quelque part. Si je perds un combat en face à face avec un joueur adverse, c'est énervant ; ça veut dire que je suis plus nul que lui. Mais si je suis en train d'avancer lentement à travers un champ de blé et qu'un mec parvient à me sniper de loin, c'est clairement que je n'avais aucune chance. Et au moins, je peux simplement l'accepter et passer à autre chose.

Et même si Battlegrounds ne vous dit pas vraiment ce qui vous est arrivé, il y a tout de même des leçons à tirer. Il faut simplement être patient.

Une fois, alors que le match touchait à sa fin, je sentais que j'avais de bonnes chances de finir parmi les meilleurs. J'avais trouvé un bon endroit où me poster, et j'abattais consciencieusement mes ennemis tout en restant à l'abri derrière une porte. Mais dans un moment d'impatience, je me suis mis à regarder tout autour de moi, et j'ai aperçu une maison à proximité qui semblait offrir un bon spot au deuxième étage. Au moment où je traversais la rue, j'ai entendu un son familier dans mon casque. Au moment où vous l'entendez, c'est déjà trop tard. Yep, j'étais mort. Une fois de plus.