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Je suis ce barman qui a couché avec sa boss mariée (et qui a fini au chômedu)

cocktail

Bienvenue dans Cuisine Confessions, une rubrique qui infiltre le monde tumultueux de la restauration. Ici, on donne la parole à ceux qui ont des secrets à révéler ou qui veulent simplement nous dire la vérité, rien que la vérité sur ce qu’il se passe réellement dans les cuisines ou les arrière-cuisines des restaurants. Dans cet épisode, un jeune barman nous raconte comment il a dépassé les limites des bornes avec sa patronne, et les conséquences de ce batifolage.

Ma boss était canon – une vraie bombe.

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C’était la responsable des cocktails dans le bar où je venais d’être embauché en tant que barman. Je n’avais pas encore masse d’expérience dans le secteur et le restaurant venait d’ouvrir dans un casino de Los Angeles – le genre d’endroit où les « cholos » viennent s’ambiancer un peu avant d’aller voir une star des années 1980 donner de la voix ou un match de boxe de Manny Pacquiao. Mon seul job c’était de leur servir de la mauvaise bière et des vodka-tonics.

Pour les meufs qui bossaient là, il y avait un uniforme : un t-shirt d’arbitre ultra-moulant, une mini-jupe noire et rien d’autre. C’était le « dress code » de la gent féminine, même pour ma boss. Dès le premier jour, elle m’avait tapé dans l’œil. Ça a commencé par un déjeuner où l’on s’est assis l’un à côté de l’autre avant d’enchaîner avec des dîners après le service au restaurant de fruits de mer en face du taf. Une nuit, on a conclu l’affaire sur la banquette arrière de ma caisse dans le parking de ce même restaurant. Alors que sur le moment, tout semblait si génial et naturel, j’étais loin de me douter que coucher avec sa boss, c’était faire une croix définitive sur son boulot.

Je l’ai emmenée dans une chaîne de fondue, en mode cador romantique.

J’ai compris qu’il se tramait un truc quand j’ai vu qu’elle commençait à faire coïncider nos pauses déjeuner. Si vous avez déjà bossé dans la restauration, vous savez que les « pauses déjeuner » ne riment pas à grand chose : c’est plus une invitation qu’une nécessité. Le plus dingue, c’est quand j’ai appris qu’elle était mariée et que son mec était un shérif pro de ju-jitsu ancien membre d’un gang latino. Ça ne nous a pas empêchés de baiser sur le parking du resto de fruits de mer pendant deux mois. Comme son mari était bien connu dans le quartier, elle était tout le temps parano. Elle pensait qu’il avait demandé aux autres shérifs qui patrouillaient dans le coin de la surveiller quand ils étaient dans le coin.

On a fini par avoir nos petites habitudes, tout en restant parfaitement incognito – à la Solid Snake. On se retrouvait dans les angles morts des ruelles proches du casino pour tirer un coup puis chacun regagnait sa voiture. Le lendemain au travail, on faisait comme si de rien n’était. Conséquence indirecte, j’ai remarqué que toute l’équipe du casino me réservait un traitement de faveur. J’avais les meilleurs horaires de la semaine, tout le monde était incroyablement gentil avec moi. Je pouvais me tromper dans mes commandes ou arriver en retard et personne ne me le reprochait. En cuisine, on me préparait des wings de poulet gratos quand je voulais. La liste des attentions était longue.

Je ne sais pas si c’est parce qu’elle avait trop d’influence sur moi mais les choses ont commencé à dérailler dans ma tête. C’est pour ça que ça s’est fini entre nous. D’abord, elle a voulu qu’on se fasse de vraies petites soirées en tête à tête. On a essayé une fois : je l’ai emmenée manger une fondue chez The Melting Pot, une chaîne de restos spécialisée, en mode cador romantique. On a bien essayé de kiffer l’instant présent mais elle était extrêmement parano et se retournait tout le temps pour vérifier que personne ne la reconnaissait. À ce moment-là, j’ai capté que ce n’était qu’une question de temps avant que son shérif de mec ne nous crame. Je savais que je devais rompre avec elle mais comme j’étais jeune et que je voulais bien faire les choses, je me suis dit que je devais faire ça lors d’un vrai rendez-vous. Je l’ai donc invitée pour un dernier tour de manège.

Elle ne pouvait pas s’arrêter de faire de ma vie un enfer et avait monté tout le monde contre moi. J’ai fini par démissionner.

Post-coïtum, elle a commencé à parler de son mec. Je lui ai dit que ça m’inquiétait parce que j’avais des sentiments pour elle mais je flippais de me faire tabasser par une bande de flics de Norwalk. Elle a compris de travers et pensé que je voulais couper les ponts. Avant de partir, elle m’a hurlé un « j’avais pris tous les risques pour toi ! ». Là, j’ai eu encore plus peur parce que je pensais qu’elle allait tout avouer à son mari. Je me suis bien chié dessus.

Le lendemain, j’ai été accueilli au boulot par un silence glacial. Elle m’a fusillé du regard et n’a fait que me chercher des noises le reste de la journée. Elle me lâchait des « j’ai besoin de ça maintenant et de ci tout de suite ». Elle est allée dauber sur moi auprès de mon autre boss. Elle lui disait que j’étais trop lent à faire les cocktails, alors que c’était faux. Que j’avais bu la nuit avant le service ou que je ne m’étais pas rasé. Que j’étais tout le temps en retard même quand je ne l’étais pas. Même les gars de la sécurité du casino ont commencé à me faire chier alors qu’ils avaient été des crèmes avec moi.

Mon lieu de travail était vraiment très inconfortable. Elle ne pouvait pas s’arrêter de faire de ma vie un enfer et avait monté tout le monde contre moi. J’ai fini par démissionner. Tout ça parce que j’avais couché avec ma boss. Je ne suis pas particulièrement fier de cette histoire, mais je ne suis pas tout seul dans l’histoire.

Je ne suis plus jamais revenu.

Propos rapportés par Javier Cabral

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