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Procès du curry tueur : le restaurateur plaide non coupable

Emporté par un curry à emporter. Paul Wilson est mort des suites d'une réaction allergique parce qu'un restaurateur avait caché la présence de cacahuètes dans son plat.
Foto via Flickr-brugeren Shoshanah

Le curry, c'est mortel. Mais pas au sens propre du terme.

Enfin sauf quand on est grave allergique aux cacahuètes et qu'un restaurateur oublie de préciser qu'il en met plein dans le sien.

Paul Wilson, 38 ans, gérant de pub à Helperby dans le North Yorkshire, est mort des suites d'une réaction allergique à un curry « amélioré ». Au lieu d'utiliser de la poudre d'amande comme dans la recette classique du plat, Mohammed Zaman se servait d'un mélange de différentes noix réduites en poudre pour faire des économies. Mélange qui contenait notamment des cacahuètes.

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Le propriétaire du Indian Garden est aujourd'hui poursuivi pour homicide. Selon l'accusation, le restaurateur avait pleinement conscience des dangers que pouvaient représenter l'allergène pour certains de ses clients. Il aurait même été prévenu par son grossiste. En vain. Même après la mort de Wilson, Zaman a continué d'utiliser son alternative à bas prix.

Le dossier contre le restaurateur révèle aussi qu'il ne prenait pas la peine d'avertir ses clients de la présence de cacahuètes. Paul Wilson, qui avait stipulé qu'il était allergique, a reçu son dernier repas emballé avec la mention « sans cacahuète ».

Avant Paul Wilson, une jeune fille de 17 ans avait déjà failli mourir après avoir avalé quelques bouchées de son curry piégé.

S'il est presque impossible de tuer quelqu'un avec les épices d'un curry – une overdose de piment est possible à partir d'un kilo de poudre de piments extra-forts – il ne suffit que de quelques traces d'arachide pour provoquer un choc anaphylactique mortel à un individu allergique.

« Mohammed Zaman a été prévenu à plusieurs reprises qu'il mettait en danger la santé et même la vie de ses clients », a déclaré Richard Wright, Procureur de la Couronne, devant le jury convoqué pour le procès selon Press Association. « Mais, malheureusement pour Paul Wilson, Mohammed Zaman n'a jamais écouté ces avertissements. »

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Et pour être averti, on peut dire que Zaman l'avait été. Avant Paul Wilson, une jeune fille de 17 ans avait déjà failli mourir après avoir avalé quelques bouchées de son curry piégé. Heureusement pour elle, un EpiPen lui avait sauvé la mise.

« Pour l'accusation, une attitude si cavalière et imprudente est la marque d'une inconscience absolue, » a déclaré Wright à la Cour. « Les preuves montreront comment Mohammed Zaman privilégie les bénéfices au détriment de la sécurité de ses clients. Cet homme rognerait sur n'importe quel bout de chandelle. »

Zaman est donc poursuivi pour homicide involontaire par négligence criminelle, obstruction à la justice et pour six autres chefs d'accusation liés aux normes sanitaires. La défense doit maintenant plaider la cause du restaurateur qui rejette toutes les charges retenues contre lui par la Cour. Le procès devrait durer trois semaines.