Devant mes yeux ébahis, une énorme structure métallique en forme de bol s'étale à mes pieds sur des centaines de mètres, dans le brouillard. Pour quiconque possède un peu d'imagination, elle pourrait passer pour un wok géant tombé du ciel.« Il est sublime. Je n'avais jamais vu de poêle à frire aussi grosse de toute ma vie », ironise M. Fu, un militaire de 60 ans spécialisé dans l'approvisionnement. Debout sur une plate-forme en bois surplombant le Radiotélescope sphérique de cinq cents mètres d'ouverture, aka FAST, il parcourt du regard la province de Guizhou, située au cœur de la Chine rurale.« Il est vraiment à la hauteur de sa réputation », ajoute-t-il, tandis qu'une petite bruine trouble ses verres de lunettes.M. Fu est l'un des 50 touristes à parapluie qui se sont déplacés ce jour-là afin de visiter FAST, sous la pluie du mois de mai. Le radiotélescope chinois a été conçu pour cartographier l'espace et capter de potentiels messages en provenance de créatures extraterrestres, deux des nouvelles ambitions spatiales de la Chine. Évidemment, il n'a pas tardé à attirer la curiosité des citoyens de tout le pays.« J'aimerais pouvoir demander aux aliens de me décrire leur planète », explique M. Fu, essuyant ses lunettes afin de mieux voir la colossale installation. « Mais j'ai du mal à imaginer à quoi eux-mêmes pourraient bien ressembler. »Non loin de là, Liu Qingwen, un garçon de 10 ans venant de Guiyang, la capitale de Guizhou, semble moins enthousiaste que son aîné à l'idée d'être confronté avec des extraterrestres. « Je ne voudrais même pas leur adresser la parole », affirme-t-il, intimidé. « Ils sont une menace pour les humains. »Lire la suite sur Motherboard.
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