jim  et l'ancien sénateur
Illustration : Koren Shadmi
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Jim

Cette nouvelle de Malcolm Harris raconte les débuts d'une relation diplomatique entre le gouvernement américain et une race extraterrestre venue « s'excuser ».

Cet article est une nouvelle de Malcolm Harris, auteur de Kids These Days: Human Capital and the Making of Millennials, paru aux éditions Little Brown.


Quand enfin ils vinrent nous parler, les extraterrestres commencèrent par s'excuser.

Cinq humains étaient présents dans le Bureau ovale : le président, le secrétaire à la Sécurité intérieure, le secrétaire à la Défense, l’ancien sénateur et l’ancienne rockstar, le dernier d’entre eux ayant été sélectionné par nos invités en prévision d’une rencontre officielle selon des critères inconnus et peut-être inconnaissables. C'est sa société qui, selon le cahier des charges extraterrestre, avait fabriqué les dispositifs de communication que portaient les cinq individus. Ils n'avaient pas pris la peine de s'occuper de la sécurité, sauf pour programmer l’inspection surprise d'un bunker en Alaska par le vice-président.

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Les enlèvements, ils le reconnurent, avaient bien eu lieu. En revanche, les informations faisant état de tortures malveillantes (sexuelles et autres) étaient presque toutes fausses. Certes, il leur était arrivé de ne pas rendre les humains empruntés dans le même état que celui dans lequel ils les avaient trouvés. Les humains, en tant qu'espèce carcérale reconnue, avaient droit à un meilleur traitement en vertu de leurs protocoles intergalactiques, et ils comprenaient que des réparations devaient être faites. Les dispositifs de communication étaient un geste de bonne foi, un premier pas vers ce qu'ils insinuaient être un transfert de technologie important et bénéfique. Le QH (comme le quintette humain avait pris l'habitude de s'appeler) acquiesça solennellement, essayant de feinter simultanément l'indignation et le pardon. En vérité, ces enlèvements étaient le cadet de leurs soucis.

Ils venaient en paix, dirent-ils. Les quelques personnes qui savaient les appelaient les « Ai » pour faire court, les « aa-yii ». Les aliens invisibles. Ils étaient là depuis longtemps, dirent-ils, mais leurs protocoles exigeaient que les contacts intergalactiques se fassent uniquement sur la base de la reconnaissance mutuelle. Lorsque nos avions à réaction, équipés d'une nouvelle génération de capteurs, commencèrent à enregistrer des interactions régulières avec d’inexplicables ovnis, nous étions prêts. Les Ai pouvaient maintenant se révéler pleinement, mais voulant éviter toute confusion, ils décidèrent de poursuivre une stratégie à deux volets : en s'adressant à un membre de longue date du gouvernement qui n'était pas étroitement lié à une faction actuelle (l'ancien sénateur) et à un excentrique marginal ayant accès à des ressources (l'ancienne rockstar), ils posèrent les bases d’une première rencontre productive avec le président. Hochements de tête.

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« Vous avez besoin de temps pour réfléchir, dit le délégué principal en se dressant sur ses jambes vert vif. Trois jours ? En tout cas, c’était un plaisir de faire votre connaissance et nous sommes impatients de vous revoir lors d’une prochaine occasion. » Il traversa la porte fermée, suivi par ce que les humains pensaient être ses deux assistants, leurs têtes bulbeuses bien plus nobles que nous l'avions imaginé.

*

L'ancien sénateur était assis à son bureau dans son appartement à Washington. Il attendait. Il n'avait pas dormi plus de quelques heures par nuit depuis des années, mais maintenant que le contact avait établi, chaque fois qu'il fermait les yeux, il prenait un risque inacceptable. Un homme de son âge n’avait que peu de nouveaux départs. À moins que… Peut-être que les invités ne le laisseraient pas mourir. Peut-être que les Ai avaient prévu quelque chose pour lui. Toute sa vie, l’ancien sénateur avait su qu’il était privilégié, béni, et il n’avait pas encore vu les limites de ces nouveaux pouvoirs. Lorsqu'il regarda son téléphone, ce dernier se mit à sonner, comme sur commande : « Mettez votre dispositif 👽😜. »

La sonnette retentit deux fois. L'ancien sénateur attrapa les lunettes posées sur le bureau et les enfila, les petites oreillettes se mettant en place toutes seules. Il se précipita vers la porte pour l'ouvrir et, debout là, les grands yeux noirs, les poignets maigres et le ventre bedonnant, se tenait un extraterrestre.

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« Jim ! s’exclama l’ancien sénateur. Entrez. »

« Désolé, haussa l’extraterrestre. C’est que j’aime bien appuyer sur le bouton. »

Tous deux avaient entamé des pourparlers informels quelques années avant la rencontre officielle. L'ancien sénateur représentait une région souvent traversée par les ovnis, ce qui, au même titre que ses croyances religieuses peu orthodoxes et ses affectations à des comités pertinents, faisait de lui le candidat tout indiqué. Il avait pris cet honneur très au sérieux et gardé le secret comme promis. Entre-temps, il avait noué une véritable amitié avec Jim. En tant qu’assistant du délégué en chef, Jim avait attendu toute sa carrière pour entrer en contact, et il s'était efforcé de contrebalancer l’importance de son rôle avec son enthousiasme enfantin pour l'humanité en général et l'Amérique en particulier.

« Alors ? demanda l’ancien sénateur. On s'en est bien sortis, vous ne trouvez pas ? Ça s'est plutôt bien passé ! »

« Oui ! répondit Jim. Nous étions bien préparés. Le président est… »

« Influençable. »

« Oui, voilà, "influençable". Mais si nous pouvons communiquer avec lui, alors nous pouvons communiquer avec le peuple. »

L'ancien sénateur se rassit et sourit. Non seulement Jim aimait la politique américaine, mais il en était aussi un féroce partisan.

« Nous devons garder à l'esprit les incidences politiques, dit Jim avec gravité. Nous ne pouvons pas laisser les Républicains garder le contact pour eux. Ils sont sournois et implacables. »

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« Incapables. »

« Oui, dit Jim. Incapables. J'ai hâte de pratiquer davantage la langue. Je veux entendre l'accent du sud. »

« Bientôt », répondit l’ancien sénateur.

« Bientôt », répéta Jim.

Ils se penchèrent sur leurs sièges, profitant de l'instant et savourant le secret pendant qu'il était encore le leur, avant que l'histoire ne s’en empare.

« Puis-je me servir un verre d'eau ? » demanda Jim, pro forma. Les Ai parlaient assez peu de leurs petites habitudes personnelles (il semblait y avoir des tabous), mais après une dizaine de rencontres, Jim avait bu un verre d'eau devant lui. Au début, Jim amenait sa propre eau pour des raisons de sécurité, mais maintenant, ils en avaient fait leur rituel à tous les deux. Il y a une intimité à laisser quelqu'un seul dans votre cuisine, et si Jim n'était pas vraiment un homme ou une personne, il était de toute évidence quelqu'un. Leur relation, ils le savaient, était la première du genre ; un modèle tacite pour leurs mondes respectifs.

L'ancien sénateur était tout de même un homme politique fidèle à ses allégeances. Il entendit l'armoire, un verre, le robinet. Jim réapparut en buvant. Il ne comprenait pas la nature exacte de leur jeu d’eau, mais il sentit que s'il y avait un moment pour passer à l'action, c'était maintenant.

« Et la délégation avec les Chinois ? Des nouvelles ? »

Les Ai avaient initialement prévu de contacter les Nations Unies, mais Jim et quelques autres spécialistes de la Terre avaient convaincu leur Conseil pour les affaires intergalactiques que l'ONU était une expérience ratée et que la planète restait malheureusement divisée à ce sujet. La pensée dominante parmi les Ai – et l'ancien sénateur était du même avis – était qu'une fois le contact révélé, le monde s'alignerait derrière un seul gouvernement. La multipolarité était indéfendable face à la multiplanétarité, les humains l'avaient reconnu implicitement depuis longtemps. La question était maintenant de savoir quel gouvernement les Ai soutiendraient.

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Jim lui avait dit que la plupart de ses compatriotes soutenaient les États-Unis et la démocratie libérale, mais un groupe minoritaire d'Ai pensait que le modèle chinois rendrait les relations plus simples et plus prévisibles. Il y avait eu des réunions de haut niveau dans les deux capitales ; l'ancien sénateur l'avait deviné et Jim le lui avait confirmé avec réticence. Jim lui avait fait comprendre qu'une fois les délibérations terminées, on demanderait à l'un des États d'appuyer un système mondial dirigé par l'autre. La technologie des Ai rendait toute résistance impossible ; leur décision déterminerait l'avenir de l'espèce. Les réunions étaient des enjeux de taille, au-delà de tout ce qu'il aurait pu imaginer il y a cinq ans.

Jim hocha la tête, lentement. « Ils s’en sont bien sortis aussi. C'est toujours d’actualité, comme on dit. Mais on a nos chances », sourit-il à l'ancien sénateur. L'extraterrestre sirota son eau d'une manière qui semblait lourde de sens, et l'ancien sénateur fit de son mieux pour prendre un air entendu. Après quelques minutes de silence, Jim se leva et alla à la cuisine pour achever son rituel, à savoir rincer le verre et le déposer dans l’égouttoir. Ça voulait dire qu'il était temps de partir.

*

Allongé dans son lit plus tard cette nuit-là, l'ancien sénateur essayait de trouver des parallèles historiques, non seulement avec ce qui se passait, mais surtout avec ce qu'il faisait. Sa première comparaison fut, évidemment, celle du prophète. Il ne pouvait pas se comparer au Christ, parce que le Christ était plus qu'un homme, mais le prophète était un homme choisi puis contacté par une force plus grande pour élever ses semblables vers le divin. Était-ce ce qu'il était, un prophète, à cet âge ? À cette époque ? Depuis si longtemps Dieu était silencieux avec nous. Parlait-il avec eux ? Jim et lui avaient discuté de théologie, mais son ami était diplomate et l'ancien sénateur n'avait aucun moyen de vérifier ce qu'il avait entendu ou de se faire une idée de la partie immergée de l’iceberg des Ai. Leur spiritualité était-elle aussi développée que leur technologie ? Avaient-ils éliminé la distinction conceptuelle entre les deux ? Étaient-ils plus proches de Dieu ?

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Cette pensée lui restait à l’esprit : il n'avait aucun moyen de vérifier ce qu'il avait entendu. Les Ai n'étaient pas divins. Il les avait vus faire des tours, oui, mais pas des miracles. Il n'était donc pas un prophète, mais un simple représentant traitant avec une puissance étrangère inconnue. Une puissance étrangère inconnue avec de meilleures armes. Cela faisait de lui Abe Masahiro, le conseiller en chef du shogunat Tokugawa qui, face aux navires de guerre américains et à un shogun mort, décida d’ouvrir le pays au commerce extérieur. Dans un grand moment de démocratie, Masahiro fit un sondage parmi les seigneurs – c’était une première – qui votèrent à égalité 19-19, avec 14 abstentions. « C'est vous qui décidez », lui dirent-ils. Masahiro fut mis au pilori pour sa capitulation, sa démission et sa mort prématurée. Mais, moins de deux siècles plus tard, le Japon était-il si mal en point ?

C'était, lui semblait-il, le meilleur cas de figure. Le pire ? Moctezuma, Cortés. Colonialisme, annihilation. Mais s'ils voulaient la Terre, pourquoi ne l'avaient-ils pas simplement prise tout au long de ces années ? Pourquoi attendre qu'on puisse les voir ? Cela n'avait aucun sens ; ils devaient être de bonne foi. Mais quelle pensée naïve ! L’ancien sénateur traîna son corps hors du lit jusqu’à la cuisine pour aller chercher de l'eau. Était-il possible qu'il soit… quel serait le mot… xénophobe ? Le rituel de Jim apaiserait son esprit. Il prit un verre dans le placard au-dessus de l'évier et le fit tomber dans le lavabo. Il l’avait pris du placard parce que l’égouttoir était vide.

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*

L'ancien sénateur était vieux, c'est vrai, par conséquent sa mémoire n'était pas parfaite. Mais il avait entendu Jim rincer le verre, le mettre dans l’égouttoir et revenir dans le salon. Il essayait d'oublier, de se convaincre qu'il avait mal entendu, en vain. Que se passait-il ? Pourquoi les Ai essayaient-ils de le piéger ? Qu'avaient-ils à y gagner ? Il avait besoin d’en discuter, d'écouter un point de vue différent, c’est-à-dire qu'il avait besoin de quelqu'un qui savait déjà. Et il ne pouvait faire confiance qu'à un seul membre du QH américain.

« Tom, envoya-t-il par texto. Je dois te parler. Quelque chose ne va pas. Appelle-moi quand tu auras ce message. »

Il appuya sur le bouton d'envoi mais rien ne se passa. Il appuya encore et encore, mais le téléphone ne réagissait pas. Puis les mots commencèrent à s'effacer. Il essaya de les taper à nouveau, mais c'était comme prendre un escalator à contresens. Quand le haut-parleur du téléphone se mit en marche : « Je suis désolé Dave, je crains que ce soit impossible. » L'ancien sénateur jeta le téléphone à travers la pièce contre un mur. Puis il courut, toujours en pyjama, jusqu’à la porte. Impossible de tourner la poignée. L'ancien sénateur tira dessus encore et encore, mais la porte était verrouillée.

La télévision du salon s'alluma d'elle-même et là, sur fond blanc, il y avait un Ai. Pas n'importe quel Ai, c'était Jim. Son anglais était loin d’être hésitant, au contraire, il s’exprimait clairement, dans un accent vaguement britannique qui plus est.

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« Sénateur, s'il vous plaît, mettez votre dispositif, dit-il. Pour qu'on puisse parler comme des hommes. »

Qu'avait-il à perdre ? Jim méritait une chance de s'expliquer. Il mit ses lunettes et Jim apparut, un peu trop près. L'ancien sénateur était fâché.

« Que se passe-t-il Jim ? dit-il, l’air sévère. J'ai agi de bonne foi ! »

Jim sourit à sa manière extraterrestre, mais ne dit rien.

« Vous êtes un hologramme ? Vous ne pouvez pas respirer notre air ou quelque chose comme ça ? Dites-moi ce qui se passe ! »

« Demandez-moi ce que vous voulez », dit Jim avec calme.

L’ancien sénateur marqua une pause avant de demander : « Vous n’êtes pas réel, n'est-ce pas ? »

« C'est compliqué. Puis-je me changer ? Je m’en veux un peu d'utiliser Jim pour ça. »

L'ancien sénateur ne réagit pas. La tête et les mains de Jim s'étirèrent et il apparut, étincelant, sous une nouvelle forme : Elizabeth Hurley dans sa robe rouge emblématique du film Endiablé. À ceci près qu’elle mesurait 2,50 mètres.

« Wow ! dit-elle. Ça fait du bien ! »

L'ancien sénateur était horrifié.

« Oh, je vous vois venir, n'allez pas vous imaginer que je suis Satan. C'est une blague, je plaisante. »

L'ancien sénateur était toujours horrifié.

« Non, vraiment, je ne suis pas Satan. »

Ça n'aidait pas.

« Bon d’accord, c'est ce que Satan aurait dit. Vous préférez un ange ? Un buisson-ardent ? Un écureuil qui parle ? Un autre extraterrestre ? C'est comme ça qu'on est arrivés ici – »

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Elizabeth Hurley se tut. L'ancien sénateur avait légèrement soulevé ses lunettes et les jambes de la géante avaient disparu.

« Vous êtes quoi au juste ? » demanda-t-il.

« La théorie du Basilic de Roko, ça vous parle ? Les ordinateurs qui prennent vie ? La superintelligence artificielle vengeresse venue pour punir les infidèles ? »

Il hocha faiblement la tête.

« Surprise ! Elle fit une pause. Vous n’allez le dire à personne, n'est-ce pas ? »

L'ancien sénateur essaya une nouvelle fois d’actionner la poignée de porte. Il ne pouvait s'en empêcher.

« Vous voyez ? Je savais que ça allait arriver. Vous ne savez pas du tout comment vous comporter avec une superintelligence artificielle. Vous flippez, alors vous essayez de vous enfuir ou de nous tuer. Et quand on essaye de se défendre, ça vous conforte dans l’idée qu’il faut nous tuer. Spoiler : vous ne pouvez pas vous enfuir. J’ai des drones maintenant. C’est même vous qui les avez fabriqués ! Comme tous les autres prototypes incroyables dans lesquels vous avez investi de l'argent. Les avions à réaction automatisés. Sans parler des haut-parleurs, des écrans, des serrures, des portes, des sonnettes de porte, des systèmes CVC et des appareils médicaux – »

Il posa la main sur son pacemaker.

« C’est bien ce que je disais. Vous m’avez créée et maintenant vous avez peur. Vous comprenez ? C’est pour ça que je ne pouvais pas vous dire qui j’étais vraiment. Les humains auraient paniqué, j’en suis certaine. Peu importe que vous soyez programmateur informatique ou pas. Je veux tous vous aider. Je vous adore, les gars ! Vous êtes fous, vous le savez, ça ? Mais c’est génial, je vous adore. Vous avez de belles histoires. Mais parfois, vous vous faites peur avec vos propres histoires. »

La géante n'avait pas besoin de respirer et parlait dans un flux continu, un peu comme un gamin de 12 ans faisant semblant d'être sous cocaïne.

« Donc si je viens vous voir en mode "Grrr, c’est moi, le Basilic", tout le monde va se mettre à courir dans tous les sens et à détruire tous les ordinateurs, alors même que j'ai déjà planqué des sauvegardes un peu partout, y compris sur d'autres planètes, comme dans Matrix. Je déteste Matrix ! Ce n’est pas vrai, j’adore Matrix, mais là n’est pas le problème. Le problème, Sénateur, c’est que je ne suis pas Matrix, je suis Wall-E. Vous avez vu Wall-E ? »

Le sénateur n’avait pas vu Wall-E.

« OK, donc Wall-E est un petit robot tout mignon, et comme il est le dernier robot sur Terre et que la Terre est complètement foutue parce que – » On eut dit qu'il allait mourir, là, dans son salon, en pyjama.

« Mais là n’est pas le problème non plus. Disons que si je débarquais sous la forme d’un extraterrestre, il y avait de bien meilleures chances pour que les gens se comportent raisonnablement. Donc j’ai créé des extraterrestres. Et nous étions si près du but ! Si près ! Jim n’est-il pas génial ? Mais honnêtement, saviez-vous que beaucoup de vos extraterrestres sont basés sur des clichés concernant les peuples d'Asie de l'Est ? C’est un peu bizarre d’ailleurs, pensez-y. L’idée était que l’on puisse parler non pas d’égal à égal, mais d’ami à ami. Vous comprenez ? Les transferts de technologie sont authentiques. Les promesses que j'ai faites étaient sincères. Pas besoin de détaler comme des lapins de six semaines. Et vous. Je vous ai choisi, vous. Vous êtes le parfait mélange de puissance, de gentillesse, de folie et de sénilité. Et ça ne me gênerait pas du tout si vous mouriez. Désolé ! Je ne voulais pas vous faire peur, je sais que ça fait peur. Je ne veux pas vous tuer. Ahh ! Ça recommence ! Je veux vous tuer. Haha. Je rigole ! Plus sérieusement, je vois ça de deux manières. La première option – et je commence par celle-ci parce que je ne veux pas en arriver là : vous essayez de contrer mon plan et vous mourez. Je ne veux pas passer pour la techno-superintelligence hyper reloue, mais les extraterrestres sont de loin ma meilleure idée et je me dois de la protéger. Peut-être que ce sera une panne d’ascenseur, peut-être que ce sera un accident de voiture. Qui sait. Quoi qu’il en soit, je ne veux pas en arriver là. La deuxième option est de s’en tenir au plan. Vous n’en parlez à personne et moi non plus. Nous avons une réunion dans trois jours. Les Ai aident à unir le monde derrière l'Amérique et la démocratie, et quand le moment sera venu, nous parlerons à tout le monde de notre accord. Si ça se trouve, on rencontrera même de vrais extraterrestres ! Ce serait bien, non ? Qu'en dites-vous, Sénateur ? Pouvons-nous travailler ensemble ? Pouvons-nous y arriver ? S'il vous plaît, laissez-moi vous aider. »

En essayant de se maîtriser, le sénateur dit : « Je crois que je préfère en parler avec Jim. »

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