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LGBT+

Pink Flamingo, sitting volley et inclusion : les Gay Games ouvrent à Paris

Pendant les huit prochains jours, Paris accueille les Gay Games et devient la capitale du sport pour tous.
© Gay Games Federations

En attendant 2024, Paris va accueillir du 4 au 12 août la 10ème édition des Gay Games ou « mondiaux de la diversité » qui vont permettre à plus ou moins tout le monde – personnes défavorisées, réfugiés, femmes et hommes en situation de handicaps et LGBT – de concourir dans un même événement sportif. Ainsi, les Gay Games promettent de faire de Paris la capitale de l’inclusion dans le sport.

Pour Manuel Picaud, coprésident des Gay Games, la mission de cet événement est d’offrir à tous la possibilité de participer. « Par exemple, nous allons inclure les personnes en situation de handicap, explique Picaud. En cyclisme une personne malvoyante voulait participer, donc on a pu créer un tandem avec une personne voyante. Même chose pour une personne sourde pratiquant le 100 mètres, à qui on va fournir un signal physique pour qu’elle puisse comprendre quand il faut commencer. Il y aura aussi du sitting volley, du volley en fauteuil avec le filet baissé. » Et l’inverse marche aussi, puisque des initiations en fauteuils sont prévues pour les personnes valides.

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Les Gay Games sont aussi l’occasion d’ouvrir certains sports à d’autres sexes, comme l'affirme Christian Bordeleau, nageur homosexuel, participant à la catégorie natation synchronisée – une discipline réservée habituellement aux femmes. « C’est un acte militant que d'ouvrir à tous un “sport de fille“ », se réjouit Bordeleau. « C’est une belle publicité pour la diversité qui j’espère va ouvrir les esprits. C’est assez génial de vivre une compétition sans préjugés et aussi librement. »

Contrairement à une compétition sportive classique, les Gay Games disposent d’un cadre plus malléable permettant à certains sports, comme le Pink Flamingo – un show aquatique chorégraphié – de faire leur apparition. Florian, drag queen et champion de Pink Flamingo, se réjouit de trouver un cadre dans lequel sa pratique du sport ne suscite pas de préjugés et donc d'appréhension. « Avant que je rejoigne Aqua homo [une fédération aquatique parisienne, NDLR] je faisais face à de nombreuses situations embarrassantes dans le sport, explique Florian. Je subissais des regards plutôt malveillants et une gêne ambiante. Résultat : je me sentais frustré et pas forcément légitime. Grâce aux Gay Games, je m’amuse vraiment, je me donne à fond. Je pense que cette compétition sportive a un écho mondial qui va faire avancer les mentalités. »

Si l’appellation Gay Games peut porter à confusion, les hétérosexuels sont évidemment les bienvenus. Fière de porter les couleurs de la diversité, Héloïse Toussaint, 36 ans, va se mêler au show de clôture. « Pour moi, c’est l’occasion de montrer qu’on peut tous, femmes et hommes, pratiquer tous les sports. »

Mais les Gay Games, ce n’est pas que du sport. Pour favoriser la prise de conscience autour de l’inclusion dans le sport, le comité de pilotage de la compétition avait envie de donner une touche de plaidoyer et de réflexion autour de ce thème. Les organisateurs ont donc fait appel au think tank Sport et Citoyenneté pour organiser un cycle de conférences internationales autour du sport et de la diversité pour faire reculer les préjugés.

L’axe des conférences ? Passer en revue toutes les thématiques liées à l’inclusion sociale : les seniors, les réfugiés, en passant par les transgenres et les handicapés. Ce jus de cerveau devrait donner lieu à une série de recommandations adressées à l’Union européenne afin de faire progresser l’inclusion dans le sport. « Par exemple, cette étude pourrait soumettre aux personnes de même sexe d’être éligible au JO d’hiver en patinage artistique », ajoute Maxime le Blanc, en charge des Affaires européenne au sein du think tank Sport et Citoyenneté.