Les vidéos de Patrick Burensteinas ont été vues des centaines de milliers de fois sur YouTube. Il a collaboré avec France 2 sur l’écriture de plusieurs scénarios. L’inénarrable Stéphane Bern l’a sollicité dans le cadre d’une émission consacrée à Casanova. En effet, le maître vénitien de la séduction et Patrick Burensteinas partagent une passion commune : l’alchimie.
Spécialiste de cette science occulte que certains définissent tantôt comme une discipline noble tantôt comme un tas de superstitions moyenâgeuses, M. Burensteinas n’est pas un sceptique de nature. Selon lui, l’alchimie permet de trouver sa lumière personnelle, de corréler l’homme et la matière et, bien sûr, de transmuter les métaux en or. Mais l’étendue de ce qu’il définit lui-même comme un Art englobe également une « technique thérapeutique vibratoire », la Trame, qu’il a inventée dans les années 1980 afin de « bousculer le corps ».
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C’est à l’âge de 13 ans que Patrick Burensteinas a débuté sa quête quasi-mystique. Des décennies plus tard, il nous accueille dans son bureau surchargé. Plusieurs bibliothèques laissent entrevoir des dizaines de livres anciens, dont une édition vieillie du Seigneur des Anneaux. Une musique d’ambiance, fusion de Hans Zimmer et d’Era, est à peine audible. Vêtu d’un jean et d’un t-shirt noir, Patrick Burensteinas accepte de répondre à mes questions.
VICE : Qu’est-ce qui vous passionne dans l’alchimie ?
Patrick Burensteinas : En fait, c’est une porte vers la connaissance du fonctionnement de l’univers. Je me suis intéressé très tôt aux hyperchimistes de la fin du XIXe siècle, qui tentaient de comprendre le fonctionnement de l’âme et qui affirmaient que l’être humain pouvait interagir avec la matière sans la toucher. Dès mes premières lectures, j’ai trouvé ça génial.
Vous parlez de la matière comme d’un élément essentiel. Pourquoi ?
Parce qu’elle est vivante et que je suis en interaction permanente avec elle. Rappelez-vous du principe d’incertitude : le simple fait de regarder un objet le modifie. Cela confirme les propos des hyperchimistes.
J’ai toujours pensé qu’être soumis à l’univers était une chose terriblement ennuyeuse. Il suffit de croire à la possibilité de le modifier pour que tout change.
Pourquoi les gens associent-ils l’alchimie à la sorcellerie ?
Vous savez, il y a seulement quelques siècles, tout le monde pensait que la Terre était plate. Celui qui osait affirmer autre chose était taxé de fou. La vérité et la conviction du plus grand nombre ne sont pas synonymes, loin de là.
Vous n’avez jamais douté des pouvoirs de l’alchimie ?
Bien sûr que si. J’ai d’abord considéré ce thème comme étant le produit d’un fatras de superstitions moyenâgeuses. J’ai donc voulu prouver par l’expérience que l’alchimie était une escroquerie. Pour ce faire, j’ai essayé de rendre transparent un métal, une action normalement impossible – sauf que j’y suis parvenu.
Vous avez mis au point une technique médicale, la Trame. Pouvez-vous m’en dire plus ?
J’ai imaginé la Trame dans les années 1980. Je suis parti du constat que ce qui s’applique à la matière doit aussi s’appliquer à l’être humain. Il faut bien comprendre qu’une maladie est la conséquence d’une résistance au passage de l’information à travers l’organisme.
Je m’explique. Dans votre corps, il y a des milliards de cellules, chacune ayant une raison d’exister. Parfois, certaines cellules se mettent à vivre leur vie de façon autonome, ce qui donne naissance à des maladies – des cancers par exemple. La Trame s’intéresse à la remise en place de ces cellules indépendantes.
OK. Et comment se passe cette guérison ?
J’ai dénombré 16 gestes spécifiques, fonctionnant le long de trois axes corporels. Le but de la Trame est de faire en sorte que le corps se reconstruise de lui-même – ce qu’il fait déjà sans intervention humaine.
Prenons un exemple : s’il vous manque le foie et un bras, le corps va recréer un foie mais jamais un bras, parce qu’il fonctionne stratégiquement. On peut tout à fait vivre avec un bras en moins.
Comment peut-on expliquer le regain d’intérêt actuel pour l’alchimie ?
Vous savez, les problèmes économiques sont omniprésents. La réponse pourrait venir du champ politique, mais ce n’est pas le cas. Face à cela, la religion et l’identité ont leur mot à dire. De son côté, l’alchimie est une aventure donnant des réponses. Cette réalité attire forcément des individus en quête de sens.
De plus, l’alchimie s’inscrit en opposition face à une science déconnectée des problèmes. En Afrique par exemple, on envoie du lait en poudre aux populations ayant de graves carences en calcium. C’est une aberration. Ce lait en poudre se retrouve sur le marché noir, coûte une fortune, alors qu’il pourrait être remplacé par du calcium provenant de coquillages et de vinaigre. Cette méthode traditionnelle est connue de tous les alchimistes – elle ne coûte rien et répond à un réel problème.
Quelle est la force principale de l’alchimiste ?
Sa capacité d’émerveillement. L’alchimiste décèle la beauté partout où elle se cache ; il cherche l’intensité du moment présent.
Possédez-vous la pierre philosophale ?
Je ne répondrais pas à cette question. On cache toujours le résultat de sa quête – c’est une chose intime, comme le fait de croire en Dieu. Aucun sage ne peut affirmer qu’il est sage. À l’instant où il le dit, il ne l’est plus.
OK. Pouvez-vous au moins nous dire si vous pouvez fabriquer de l’or ?
Oui, je peux le faire, mais je peux également créer un arbre. Un alchimiste peut tout faire, l’or ne le fascine pas. Malgré tout, ça reste le métal le plus proche de la lumière, et la lumière est l’une des quêtes principales de l’alchimiste.
Êtes-vous heureux dans votre quête ?
Oui, je le suis. J’ai des enfants, avec qui j’échange avec bonheur. Mon objectif est de transmettre cette félicité aux autres. Ce trop-plein de bonheur, je me dois de le déverser ailleurs.
D’accord. Merci Patrick.