Putain d’urètre pas pratique

Hé les meufs, ça va ? Prêtes à vous vider la vessie ? Oh un instant, j’oubliais : Vous ne pouvez pas. Vous ne pouvez pas parce que vous vous trouvez présentement dans un endroit public et votre urètre n’ira jamais plus loin que l’extrémité de votre vulve. Heureusement pour vous, une équipe de designers a conçu le GoGirl, un entonnoir révolutionnaire qui fera de cette sinistre frustration qu’est l’envie de pisser en public, un mauvais souvenir (et ça ne coûte qu’une trentaine d’euros !).

C’est vraiment dingue que je sois tombée sur ce truc au moment précis où je déblatérais sur la lamentable, nulle et merdique existence des femmes. On se fait constamment violer, on est nulles en maths, on a nos règles douze fois par an, et le pire de tout, on doit s’asseoir pour pisser. Un cauchemar. Mais, les entonnoirs tels que GoGirl et Fenis offrent enfin l’opportunité aux femmes d’avoir un pénis. Spécialement conçus pour les femmes au style de vie tumultueux, ils vous offrent désormais la possibilité de pisser n’importe où, que vous soyez en train de skier, de camper, d’escalader un rocher ou de ne pas avoir le temps de remonter les cinq étages qui vous séparent de chez vous.

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Personnellement, mon style de vie est loin d’être aussi mouvementé, mais oui, j’ai déjà regretté de ne pas être un homme – pas au point de me considérer comme tel, mais au point de sortir de chez moi pour choper cette invention de visionnaires.

Uriner dans un entonnoir n’est pas aussi facile qu’on pourrait le croire. Loin de moi l’idée de me vanter mais j’ai souvent pratiqué le pipi-nature et c’était environ cent fois plus simple que de déverser ma pisse dans ce petit cône mauve. Pour la première fois de ma vie, j’ai eu l’impression d’être atteinte de parurésie (la phobie d’uriner) et mon ego en a pris un coup.

Finalement, j’ai fini par me laisser aller, en prenant bien soin de ne pas baisser mon pantalon. Dégainer son attribut pour uriner est l’apanage du genre masculin – le dégainer tout court d’ailleurs – et une chose que je leur ai toujours enviée. J’ai effectué bien des essais, connu de nombreux échecs, je me suis pissé sur les mains et les vêtements bon nombre de fois avant de trouver la bonne manière de procéder. Alors, si je décide d’intégrer à ma pratique quotidienne un truc aussi révolutionnaire que cet urinoir portable, je dois pouvoir prendre la liberté de garder mon pantalon. Sinon, ce progrès technologique n’apportera rien de nouveau par rapport à ce que j’ai déjà enseigné à mon vagin.

Cool. Donc me voilà en train de pisser en dessous de la croix du mont Royal de Montréal. Pourquoi, demandez-vous ? Parce qu’au cas où vous ne l’auriez pas encore remarqué, si vous demandez à n’importe quelle meuf qui se respecte ce qu’elle ferait si elle devenait un mec le temps d’une journée, elle vous répondra TOUJOURS : « Pisser sur ____. » Et c’est ce que j’ai toujours voulu faire. Je dois admettre que pisser sous une croix géante en gardant mon pantalon est l’accomplissement de toute une vie, mais rien de comparable au fait d’être totalement nue et de chier au beau milieu du Vatican.

Bref, je me suis rendue à un autre endroit pour extérioriser ma frustration de mec refoulé.

Me voilà maintenant en train de faire mes petites affaires avec une vue panoramique sur l’université de McGill, quand soudain…

Oh, oh. Mon urine, aussi chaude qu’un mois d’août, a bifurqué et s’est mise à couler le long de ma jambe, sur mon pantalon. Pour être honnête, on m’avait prévenue des risques que comportait le fait de garder son pantalon en utilisant ce truc, mais comme je l’ai expliqué plus tôt, quel est l’intérêt s’il faut se désaper ? Même si j’ai eu de la chance la première fois, cet outil est putain de pas pratique. Si vous ne vous acharnez pas à positionner l’entonnoir de manière à ce qu’il adhère parfaitement à votre vulve – et qu’il reste dans la même position –, alors vous vous retrouverez très vite recouverte de pisse, comme si vous essayiez de pisser debout sans pisse-debout, en fait (et me dites pas que vous avez jamais tenté le coup).

Au final, cette pissotière portable m’a vraiment énervée et j’ai un bon tas de remarques à adresser aux individus à l’origine de cette création.

Qu’est-ce qu’on est censées faire avec ce truc, sérieux ? Se trimballer avec cet énorme embout en plastique mouillé dans notre sac, comme un patient garderait son bocal rempli d’urine dans les couloirs d’un hôpital ? Pourquoi c’est si compliqué de trouver le bon angle pour faire son affaire correctement ? Pourquoi cette merde coûte 30 putains d’euros ? Qui sont les femmes censées tirer une satisfaction de cette chose ? Les vieilles peut-être, celles qui se pissent déjà dessus régulièrement ? Et qui sont les types à l’origine de ce truc ? Qui a pu être convaincu et passionné par ce projet, au point d’investir dans sa fabrication et sa commercialisation ? Ou alors, peut-être que les fabricants sont bénévoles ?

Et si je créais ma propre entreprise ? Elle s’appellerait « SKID MARX » et je commercialiserais des packs de sous-vêtements avec des essuie-glaces intégrés au tissu – mais pas n’importe quels essuie-glace, des essuie-glace avec la tête de Karl Marx dessus, de manière à avoir l’impression que ce grand homme donne des coups de langue aux taches sur vos sous-vêtements. Et je les vendrais à des entrepreneurs surbookés au point d’en oublier de se torcher le cul. Oubliés, les résidus fécaux dans votre slip dont vous vous plaignez constamment ! Ils ne seront plus pour vous qu’un mauvais souvenir ! VENDU.

En conclusion, je me suis pissé dessus.

Vous ne savez pas lire ? Pas de souci. On a aussi filmé Kara et son pénis de substitution.

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