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La bataille pour Alep vient de vivre 48 heures chaotiques

La bataille d’Alep a pris une nouvelle tournure inattendue ces derniers jours, alors que le régime de Bachar Al-Assad et les rebelles se battent pour le contrôle de cette ville qui était la plus grande de Syrie avant la guerre.

Ce dimanche, les rebelles ont coupé la principale route qui relie la partie d’Alep tenue par le gouvernement. La veille, les rebelles avaient réussi à briser le siège que leur imposait les soldats du gouvernement depuis un mois. Les rebelles sont parvenus à désenclaver l’est d’Alep en parvenant à relier une autre zone tenue par les rebelles. D’après les estimations, il y a 250 000 civils dans la partie Est d’Alep.

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Alors que les rebelles avançaient vers le sud, en direction de la zone de Ramousah pour briser le siège du gouvernement, ils ont coupé la principale route de ravitaillement vers l’ouest d’Alep, contrôlé par le gouvernement. Ainsi, ils forcent les camions transportant de l’essence, de la nourriture et de l’aide humanitaire qui approvisionnent leurs ennemis, à prendre un autre itinéraire.

« Il semble que ce que nous avons maintenant, c’est une sorte de double siège — deux zones de contrôle imbriquées, en yin et yang, chacune desservie par une seule route d’approvisionnement semi-praticable », a expliqué Sam Heller, un analyste basé à Beyrouth et spécialisé sur la Syrie. « Je pense qu’aucune de ces zones— celle de l’opposition et celle du régime — n’est entièrement coupée à ce stade. Mais l’ouest d’Alep, tenu par le régime, par exemple, doit maintenant être approvisionné via des “routes de guerres” contestées — des routes improvisées via lesquelles il pourrait ne pas être possible de nourrir la population croissante de ces quartiers, situés à l’ouest. »

Heller a déclaré que le résultat pourrait être dramatique pour les deux camps, avec une très longue bataille sur de multiples fronts, dans des zones peuplées.

Des photos postées par les rebelles ont montré un convoi d’aide humanitaire de l’opposition qui, selon eux, transportait de la nourriture et de l’aide médicale vers la section de la ville tenue par les rebelles, le premier depuis que le gouvernement a débuté le siège.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé à Londres, a déclaré que des avions militaires du gouvernement syrien avaient bombardé les rebelles à Ramousah, après qu’ils aient repris la zone aux forces du gouvernement. L’OSDH a assuré que les rebelles avaient bombardé des zones de l’ouest d’Alep dans la nuit. L’agence de presse officielle syrienne a annoncé que neuf civils, dont six enfants, ont été tués par deux obus tirés par les rebelles, dans la zone tenue par le gouvernement.

Le groupe rebelle qui a mené l’offensive est le Front Fateh Al-Sham, anciennement connu sous le nom du Front Al-Nosra, un groupe affilié à Al-Qaïda.

Le mois dernier, le Front Fatah Al-Cham a déclaré qu’il rompait ses liens avec Al-Qaïda dans le but de construire des rapports plus étroits avec les autres groupes syriens, rebelles et djihadistes.

« Unifier nos efforts et nos rangs est impératif pour atteindre les objectifs de la révolution syrienne », a annoncé le Front Fatah Al-Cham, ajoutant que cela mènerait à « une fusion complète entre tous les groupes sincères ». Le nom de ce groupe signifie le « Front de la conquête du Levant ».

Ce lundi également, Médecins sans frontière (MSF) a déclaré que les avions militaires avaient détruit samedi un hôpital que l’organisation soutient à Idlib, tuant 13 personnes.

Les Nations unies avaient invité les belligérants à respecter un accord de cessez-le-feu, négocié plus tôt cette année. L’envoyé spécial des Nations Unies en Syrie, Staffan de Mistura, a l’intention d’organiser des négociations entre Syriens vers la fin du mois d’août, afin de trouver une issue à ce conflit qui dure depuis cinq ans.

Les précédentes négociations de paix avaient été un échec.


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