Les forces de sécurité guinéennes ont ouvert le feu sur des manifestants de l’opposition à Conakry, la capitale de la Guinée, ce lundi. Au moins huit personnes auraient été blessées par des tirs à balles réelles, visant à réprimer les violentes manifestations contre l’insécurité dans le pays.
Une personne a été emmenée par la police alors qu’elle était dans un état critique, selon des témoins qui ont parlé à des médias locaux, mais cette information n’a pas été confirmée.
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Les manifestants ont répondu à l’appel lancé par des responsables de l’opposition, la semaine dernière, lors d’une autre manifestation contre le climat d’insécurité attribué au gouvernement du président Alpha Condé, à la suite d’une attaque menée par des inconnus armés sur le véhicule du porte-parole de l’opposition Aboubacar Sylla.
Les forces de l’ordre se tenaient prêtes depuis dimanche soir, après avoir été déployées pour protéger les principaux axes qui mènent à la capitale. Pendant la nuit de dimanche à lundi, jusqu’au matin, des barricades de pneus brulés auraient été démontées par les forces de sécurité. Le trafic routier de Conakry était coupé sur certaines artères
Les manifestations de lundi ont commencé juste avant 7 h du matin dans les quartiers de Hamdallaye, Simbaya et Wanindara. Les manifestants ont érigé des barricades et dressé des barrages de pneus brulés.
« Il y a eu de violents affrontements entre de jeunes manifestants et la police à Hamdallaye, où les forces de sécurité ont tiré sur trois jeunes manifestants, » a déclaré un docteur à l’AFP. Les coups de feu et les manifestations ont ensuite continué, alors que des habitants paniqués se sont réfugiés chez eux et que les jeunes blessés par balles ont été pris en charge dans un hôpital voisin. D’autres blessés ont été signalés dans le quartier de Simbaya.
Selon des médias locaux, l’opposition prévoit de continuer à manifester jusqu’à jeudi.
Ce ne sont pas les premières manifestations qui éclatent cette année. En mars, l’opposition a organisé un boycott parlementaire pour protester contre le calendrier électoral, en affirmant que le président Condé se servait du virus Ebola, qui a durement touché le pays, comme excuse pour retarder le vote.
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Alpha Condé, le premier président démocratiquement élu dans le pays, a été accusé par l’opposition de ne pas respecter les droits de l’homme.
Le chef de la majorité au parlement, Amadou Damaro Camara, a rétorqué que l’opposition elle-même tentait d’établir un « climat d’instabilité ».
« C’est cohérent avec leur désir d’amener le chaos partout », a-t-il déclaré à l’AFP.
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