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Le livre d’anatomie morbide et fascinant qui a changé l’histoire de la médecine

André Vésale, un chirurgien belge qui vécut de 1514 à 1564, était en quelque sorte l’archétype du médecin pragmatique. À une époque où la dissection de corps humains était toujours un tabou, Vésale s’obstina à affirmer qu’ouvrir des cadavres pour en étudier l’anatomie était le meilleur moyen de faire avancer les connaissances médicales et de former les jeunes médecins.

Tout au long de sa carrière, Vésale réalisa d’innombrables autopsies et dissections publiques, généralement sur des corps appartenant à des criminels ayant été exécutés ou à des personnes non identifiées. Il finit par consigner son incroyable connaissance de l’anatomie humaine dans un chef d’oeuvre illustré intitulé De humani corporis fabrica libri septem, ou Sur le fonctionnement du corps humain, en sept livres.”

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Une version abrégée de l’ouvrage était présentée cette année à la bibliothèque de l’Université de Cambridge, dans le cadre de l’exposition “Lines of Thought” qui célébrait le 600ème anniversaire de la bibliothèque. Le mois dernier, Cambridge a présenté une courte vidéo consacrée à cet incroyable ouvrage et à son impact sur l’histoire de la médecine.

Un squelette contemple un crâne… hyper meta. Image: Wellcome Images

Je m’évertue à ce que les étudiants en fassent le plus possible lors des dissections publiques, de manière à ce que même le moins qualifié d’entre eux soit capable de réaliser une autopsie rigoureuse de ses propres mains devant témoins ; et qu’en comparant leurs études entre elles, ils comprennent cette branche de la médecine“, écrit Vésale dans son oeuvre majeure.

Pour votre plaisir – ou pas, si vous êtes du genre sensible – voici quelques-uns des dessins anatomiques les plus fascinants réalisés par Vésale (vous pouvez également consulter la version numérique si vous souhaitez en voir davantage).

Image: Cambridge University Library/University of Glasgow

Évidemment, il est important de rappeler aux étudiants en médecine à quoi ressemble un corps humain non disséqué ; c’est pourquoi l’ouvrage débute par ces représentations d’un homme et d’une femme nus.

Image: Cambridge University Library/University of Glasgow

Mais ensuite, l’ambiance bascule rapidement.

Image: Cambridge University Library/University of Glasgow

Une fois la peau retirée, la musculature est révélée. Et le cerveau vous fait coucou, au passage.

Image: Cambridge University Library/University of Glasgow

Le spécimen présenté sur l’illustration ci-dessus a été dénudé jusqu’à la troisième couche de muscles.

Image: Cambridge University Library/University of Glasgow

Finalement, le squelette est mis à nu.

Image: Cambridge University Library/University of Glasgow

Vésale a également documenté tous les organes internes qu’il avait retiré des cadavres disséqués. L’appareil reproductif masculin et le système cardiovasculaire sont représentés ci-dessus.

Image: Wellcome Images

Quant à cette illustration du système nerveux, elle semble tout droit sortie d’un cauchemar.

Image: Cambridge University Library

Beaucoup d’illustrations présentes dans l’ouvrage représentent les cadavres dans des postures allégoriques, ce qui confère aux images un aspect encore plus étrange et surnaturel.

Image: Ruben Grassi

METAL.

Image: Wellcome Images

Ici, Vésale prend au pied de la lettre l’expression “se creuser la tête”.

Image: Mattes/ Basel Anatomy Museum

Et comment mieux achever ce petit tour du chef d’oeuvre de Vésale qu’avec ce dessin adorable où l’on voit de jeunes enfants nus en train de brûler un crâne humain. Trop mignon.