Le monde ne peut pas s’empêcher de critiquer les mères, confirme une étude

Les célébrités qui sont mères parlent souvent des critiques qu’on leur adresse en raison de leurs choix concernant leurs enfants (voir Chrissy Teigen, Charlize Theron, Kim Kardashian et Beyoncé). Une nouvelle étude a récemment montré que les femmes qui ne sont pas célèbres n’y échappent pas non plus.

D’après les résultats d’un sondage national de l’Université du Michigan, près des deux tiers des mères sont l’objet de critiques par rapport à la façon dont elles élèvent leurs enfants. L’étude, basée sur les réponses de 475 mères d’au moins un enfant de cinq ans ou moins, montre les dimensions qu’ont prises ces critiques et décrit les moyens pris par les mères pour les gérer.

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La plupart des participantes ont dit que les personnes les plus critiques envers elles étaient leurs proches : conjoint, parents, beaux-parents. Elles ont aussi dit avoir reçu des conseils non sollicités et qui souvent n’aidaient pas de la part d’amis (14 %), d’autres mères rencontrées en public (12 %) et d’inconnus dans les réseaux sociaux (7 %).

« Environ un quart des mères (23 %) ont reçu des critiques de trois groupes ou plus, lit-on dans le rapport sur l’étude. 62 % d’entre elles disent avoir reçu des conseils qui n’aidaient en rien et 52 % disent qu’elles reçoivent trop de critiques et pas assez de reconnaissance pour le comportement de leurs enfants. »

Ce pour quoi elles sont le plus souvent l’objet de critiques, c’est la façon de discipliner les enfants – notamment face aux pénibles crises à l’épicerie –, de les nourrir et de les mettre au lit.

Bien que la majorité des participantes aient indiqué qu’elles se renseignaient sur les sujets pour lesquelles on les critiquait (par exemple sur internet ou auprès d’un professionnel), 47 % ont admis douter d’elles-mêmes. « L’anxiété maternelle existe », assure la codirectrice de recherche, Sarah Clark, chercheure scientifique en pédiatrie associée à l’Université du Michigan. « Si les critiques s’accumulent et font en sorte que la mère doute de plus en plus d’elle-même, elle peut en subir les effets négatifs. »

La cohérence aide les enfants, ajoute-t-elle. « Une mère qui doute d’elle et sent qu’elle est critiquée de toutes parts aura probablement beaucoup de mal à prendre une décision et à agir de façon cohérente par rapport à cette décision. Je pense qu’on doit s’inquiéter à la fois de l’anxiété que peut éprouver la mère et du sentiment de ne peut-être pas être une bonne mère, ce qui peut conduire à la dépression, mais on doit aussi s’inquiéter qu’il devienne de plus en plus difficile d’être parent parce que l’approche n’est pas cohérente et a tendance à susciter davantage de critiques. On se retrouve alors dans un cercle vicieux. Pourtant, la vaste majorité des choix que l’on fait par rapport à leur comportement, à ce qu’ils mangent, à la façon de les mettre au lit, à ce qu’ils font quand on est au travail ne sont que des choix, ce n’est pas nécessairement bon ou mauvais. »

Presque toutes les mères ont leur anecdote d’une personne qui leur a dit quelque chose de stupide, selon elle. Mais elle trouve étonnant que les participantes du sondage aient reçu plus de conseils qui n’aidaient pas de la part de membres de la famille que d’inconnus dans les réseaux sociaux ou ailleurs. Elle émet l’hypothèse que les mères voient différemment les critiques de leurs proches. « On ne peut pas ignorer les proches comme on peut le faire dans les réseaux sociaux, dit-elle. C’est plus difficile d’éviter son conjoint, sa mère ou sa belle-mère. »

Son conseil? « Trouvez votre source d’information où vous pouvez poser des questions sans être jugée », dit-elle. Et si elles reçoivent des critiques? « Ignorez-les et ne vous sentez pas attaquée. Souvent l’intention des gens est différente de ce que l’on perçoit. »