Les robots et les humains ont une chose en commun : ils ont beaucoup de mal à entretenir les vêtements, et le tissu en général. Une chemise n’est pas un objet rigide comme une tasse à café, qu’un robot pourra aisément agripper. On ne dirait pas comme ça, mais plier et repasser un tissu est extrêmement difficile, et nécessite un robot régi par un système informatique très avancé.
Voici une nouvelle qui pourrait être extrêmement bonne ou extrêmement mauvaise en fonction de votre position dans le débat sur la place des robots dans notre société, « Les robots nous prennent notre boulot » ou « les robots nous rendent la vie meilleure » : les machines peuvent désormais repasser les vêtements sans assistance humaine.
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Pire encore : les robots sont bien meilleurs en repassage que la plupart d’entre nous. Regardez cette technique, ces plis parfaitement formés… le résultat parle de lui-même.
Dans un article qui sera publié à l’occasion de la Conférence Internationale IEEE sur la robotique et l’automatique (à Stockholm, en mai), une équipe de chercheurs de l’Université Columbia dévoile la dernière mouture de leur robot-repasseur, sur lequel ils travaillent depuis trois ans. Ce dernier est capable d’analyser les plis d’un vêtement de style décontracté grâce à deux capteurs fabriqués à partir de la technologie Kinect.
La capacité à repasser une chemise est l’aboutissement de longues recherches sur le repassage en général. Plusieurs articles ont déjà été publiés sur le sujet, avant que nous en arrivions à ce chef d’œuvre de maitrise robotique. Il a d’abord fallu déterminer comme apprendre à un robot à ramasser un vêtement, le reconnaître, et l’étendre bien à plat avant de le repasser (en bref, le robot simule le mouvement des fibres du vêtement en fonction de différentes contraintes mécaniques, vérifie ses calculs en direct à l’aide d’une base de données de simulations, puis ajuste ses propres mouvements en conséquence).
Cependant, même si le concept de majordome mécanique est assez plaisant, le robot demeure plutôt encombrant. En réalité, la vraie prouesse de l’équipe de Colombia a été d’adapter son modèle à la manipulation d’objets souples, difficiles à prendre en main (en pince ?), dont les applications sont multiples.
« En gros, quand vous avez un objet qui possède un nombre d’états solides possibles extrêmement élevé, vous devez trouver un moyen de le modéliser pour pouvoir le manipuler. C’est ce que nous avons réussi ici, » explique Peter Allen, professeur d’informatique à Columbia et co-auteur de l’article.
« On pense maintenant à ajouter des cordes, des câbles et des harnais au robot. » L’industrie agroalimentaire pourrait d’ailleurs être intéressée par des robots capables de saisir des objets mous sans les endommager, ajoute Allen.
Si l’on y réfléchit, le robot-repasseur fait davantage penser à la série Black Mirror qu’à un épisode des Jetson, mais eh, le tout est que votre paire de jeans soit bien repassée, non ?