On était à la grève pour le climat des élèves du secondaire
Photos par Marie Boule

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environnement

On était à la grève pour le climat des élèves du secondaire

« C’est le problème le plus pressant de notre génération, on nous a légué une terre malade. »

Des centaines d’élèves du secondaire ont manifesté dans les rues de Montréal vendredi après-midi pour faire entendre leur colère et réclamer des actions concrètes du gouvernement pour faire face à la crise climatique. Leur mouvement a un nom : Pour le futur Montréal. Ils ont été inspirés par la jeune militante suédoise Greta Thunberg, qui manifeste tous les vendredis depuis plusieurs mois devant le parlement de son pays. Ils espèrent que le mouvement prendra de l'ampleur pour le rassemblement du 15 mars, journée de mobilisation internationale de la jeunesse en faveur du climat.

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Sur le boulevard René-Lévesque, ils ont scandé en chœur : « Plus chauds! Plus chauds, plus chauds que le climat! » et « Le peuple uni ne sera jamais vaincu! » On leur a demandé pourquoi ils manifestaient et ce qui les préoccupait le plus dans les changements climatiques.

Voici ce qu’ils ont à dire.

Marlène, 17 ans

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« Je fais partie des représentants de cette manifestation. On dénonce l’inaction du gouvernement. On était environ 800 aujourd’hui et on sera de plus en plus nombreux. Moi j’ai peur pour mon avenir, j’ai peur pour nous, et notre environnement. Y a rien qui va, personne n’a l’air de réaliser ce qui se passe en ce moment, c’est ça qui me fait capoter. Je suis contente que les jeunes réalisent enfin ce qui se passe. »

Pascale, 16 ans

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« On crie haut et fort qu’on veut des changements par rapport au climat, et le gouvernement ne fait rien, alors on manifeste pour que ce soit de plus en plus clair. Ce qui m’énerve le plus, c’est que les écoles nous disent qu’on doit aller en retenue. Moi j’ai fait deux retenues pour venir ici manifester. Mais moi je vais à l’école pour développer un esprit critique. Je préfère manifester que regarder la Terre se dégrader de la fenêtre de ma classe de maths. Ce que je veux, ce sont des changements, peu importe les conséquences personnelles pour moi. »

Anabelle, 16 ans

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« Si je viens aujourd’hui, peut-être que d’autres vont vouloir nous rejoindre. Ce qui m’inquiète, c’est que plus tard, quand j’aurais des enfants, il va falloir qu’ils portent des masques à oxygène, puis ils vont pas connaître la vie que je connais moi aujourd’hui. Je m’inquiète vraiment pour mon futur. J’ai de la chance parce que mes parents m’appuient dans mon projet, et je vais essayer de venir tous les vendredis. »

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Ève (à gauche) et Lilou (à droite), 16 ans

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Ève, 16 ans
« Ça me fait vraiment de la peine que le gouvernement et pas mal toute la population ne sont pas conscients de ce qui se passe. Et ça me rend tellement triste de me dire que moi, quand je vais avoir un enfant, je vais le regarder et lui dire ‘Je suis désolée de t’avoir mis au monde sur une planète aussi désastreuse et catastrophique’. Parce que je pense que les changements climatiques ça concerne tout le monde, c’est important de manifester. Manquer de l’école pour manifester, c’est même pas une question : je pense que c’est une décision d’adulte de manquer l’école, et j’assume les conséquences de ça. J’ai des retenues, mais j’assume. »

Anne (à gauche) et Léa (à droite), deux sœurs, 17 ans

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Anne, 15 ans

« Comme dit Greta Thunberg, pourquoi on étudierait pour notre futur s’il n’y a pas de futur? On veut montrer qu’on veut vraiment faire bouger les choses. J’ai peur pour les inégalités, parce que je sais que c’est les personnes les plus en difficulté qui vont en subir les conséquences en premier. Je trouve ça plate pour eux, j’ai peur que le gouvernement prenne ça à la légère. »

Léa, 17 ans

« J’ai peur que le monde réalise trop tard et qu’on ne puisse vraiment rien faire, c’est ma plus grande crainte. Ça m’empêche de dormir. Heureusement on est une famille qui fait des efforts, chez nous on fait le défi “zéro déchets”. Mais nos parents nous disent que dans les années 70, les gens disaient déjà qu’il fallait agir, et on dit la même chose, puis ça avance pas. Je pense que cette fois, c’est vraiment nous qui allons faire le changement. »

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Nicolas, 16 ans (ne voulait pas être pris en photo)

« Désolé, j’ai plus de voix, j’ai trop crié. Je suis ici parce qu’on veut que le gouvernement Legault prenne ses responsabilités. C’est le problème le plus pressant de notre génération, on nous a légué une terre malade. Les rapports disent qu’il reste moins de deux ans avant que les changements deviennent quasiment irréversibles, donc on doit faire des actions concrètes maintenant. C’est seulement la deuxième manifestation, c’est un mouvement encore jeune. Ça va prendre beaucoup plus d’ampleur. On est en train de mobiliser de plus en plus d’écoles. La semaine prochaine on va être 10 écoles, j’espère que ça va faire réaliser à monsieur Legault que c’est maintenant que ça se passe. »

Marie Boule est sur Twitter.