Que la Poste irakienne rende hommage à la célèbre architecte Zaha Hadid, née à Bagdad en 1950 et décédée à Miami le 31 mars dernier à l’âge de 65 ans suite à une crise cardiaque, semble assez logique. La carrière internationale et la renommée dont elle a bénéficié ont de quoi rendre fiers. Éditer un timbre à son effigie est donc finalement un hommage plutôt justifié. Mais alors, pourquoi ne pas s’en donner les moyens proprement ?
Apparu sur les réseaux sociaux le 19 juin, le timbre en question, de 750 dinars, — sorti en même temps que celui célébrant un autre architecte irakien, Mohamed Makiya — fait apparaître, de manière assez classique, un portrait de Hadid sur un fond incluant quelques-uns de ses projets, dont le Centre culturel Heydar Aliyev de Bakou, en Azerbaïdjan et son projet de stade pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020.
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Jusque-là, tout va — à peu près — bien. C’est en observant ledit portrait qu’on commence à tiquer. Grâce à une retouche flagrante se combinent grossièrement deux photos de l’architecte : une montrant Hadid le visage face à l’objectif et le buste de trois quarts, posant en robe noire et collier de diamants — choisie pour la Médaille d’or royale pour l’architecture qu’elle a reçue en 2016—, une autre publiée dans TIME en 2010, pour le classement des 100 personnalités les plus influentes du monde, où elle pose de la même façon mais le menton fièrement relevé et vêtue d’un chemisier rose satiné.
La Poste irakienne a semblé ne pas se satisfaire de l’une ou de l’autre de ses deux photos et juger qu’un mélange des deux serait une putain de bonne idée. Ils ont ainsi confié la tâche à leurs meilleurs graphistes, qui ont réalisé un chef-d’œuvre de retouche — à la hauteur, comme l’a justement relevé le site Hyperallergic, du superbe design du site d’Iraqi Post.
Une rétrospective de la carrière de Zaha Hadid est à voir au Palazzo Franchetti à Venise jusqu’au 27 novembre 2016.