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Crime

La « Green Zone » de Bagdad peut désormais être traversée librement par les voitures

Les voitures peuvent désormais circuler dans cette zone fortifiée du centre-ville de la capitale irakienne. Les checkpoints et les murs de béton bloquaient les accès à cette « Green Zone » créant des embouteillages monstres.
Photo via EPA

Les voitures peuvent désormais circuler librement dans la Green Zone de Bagdad — une zone fortifiée du centre-ville de la capitale irakienne. C'est la première fois depuis 12 ans que cette zone de la ville est ouverte, dans un effort de transparence du gouvernement irakien envers ses citoyens après l'occupation américaine.

Le Premier ministre irakien, Haider Al-Abadi, a annoncé cette réouverture ce dimanche. Il s'agit d'une des réformes à laquelle le gouvernement s'est plié, suite à des manifestations au cours desquelles les Irakiens demandaient une plus grande ouverture de la part du gouvernement. Abadi a personnellement accueilli quelques citoyens irakiens qui pénétraient en voiture dans la zone jadis inaccessible.

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« Ouvrir la Green Zone est l'une des promesses faites à notre peuple, » a expliqué Abadi sur Facebook. « Nous avançons dans la bonne direction avec ces réformes. Nous ne reculerons plus. »

Ce lundi, des files de voitures patientaient devant les deux nouvelles entrées de la Green Zone. les automobilistes étaient impatients de redécouvrir une partie de la ville qui était très largement inaccessible pour les Irakiens depuis 2003, et l'invasion américaine. La « Zone Verte » accueille les bâtiments du gouvernement, les ambassades étrangères, et les maisons de l'élite du pays. Elle est aussi devenue avec le temps une représentation de l'occupation et le siège d'un gouvernement corrompu. Avant l'invasion de 2003, c'était le centre névralgique du gouvernement de Saddam, et s'appelait « l'International Zone of Baghdad [Zone internationale de Bagdad] ».

On y trouve l'ambassade américaine, qui est la plus grande au monde, le Parlement irakien et les bureaux du Premier ministre et du président.

Les voitures patientent devant la Green Zone dans le centre de Bagdad. (Photo via EPA)

Les checkpoints et les murs de béton bloquaient depuis des années les ponts et les routes qui menaient à la Green Zone — ce qui ne manquait pas de créer des embouteillages monstres dans cette ville de 7 millions d'habitants. De nombreux secteurs à l'intérieur même de la Green Zone nécessitent encore un permis spécial pour y rentrer. Mais les Irakiens vont sans doute se réjouir de ce regain d'ouverture de leur gouvernement qui va permettre de fluidifier la circulation.

La réouverture de la zone intervient alors que la capitale irakienne — et plusieurs villes du sud du pays — est agitée par des vagues de manifestations dans lesquelles les citoyens réclament l'accès à des services de base, le jugement de politiciens corrompus et plus largement, un grand ménage dans le système administratif et politique jugé incompétent.

En plus de la réouverture de la Green Zone, le gouvernement d'Abadi a supprimé de nombreux postes de haut fonctionnaires et a fait disparaître les avantages des politiciens, afin de lutter contre les dépenses inutiles de l'État et apaiser la gronde populaire visant la mauvaise gouvernance.

Les autorités du pays ont fait savoir que les forces spéciales irakiennes seront chargées de garantir la sécurité et éviter toute attaque terroriste dans la zone.

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