Les autorités de la ville de Mexico ont commencé à distribuer 15 000 sifflets en plastique pour lutter contre les harcèlements sexuels.
Les sifflets sont censés permettre aux femmes de la capitale mexicaine d’attirer l’attention sur un acte de harcèlement, mais aussi d’effrayer leur agresseur et d’alerter les personnes alentour.
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Quand le maire Miguel Angel Mancera a annoncé ce plan en mai dernier, la nouvelle a été accueillie plutôt froidement et s’est accompagnée d’un flot de moqueries sur les réseaux sociaux.
« C’est quoi la prochaine étape ? Des hochets pour lutter contre les kidnappings et des langues de belle-mère contre la corruption ? », pouvait-on lire sur Twitter.
Les groupes de défense des droits des femmes ont condamné ce plan qui fait porter la responsabilité de la protection aux victimes elles-mêmes, plutôt que de se pencher sur les faiblesses institutionnelles qui expliquent que peu de femmes portent plainte.
Au début de l’année, l’Institut National pour les Femmes a indiqué que plus de 126 000 femmes avaient été harcelées dans le métro de la capitale au cours de l’année 2015. Mais moins de la moitié d’entre elles ont porté plainte.
Presque 94 pour cent des crimes sexuels ne sont pas signalés dans le pays, d’après des chiffres du CEAV, la commission gouvernementale responsable de l’aide aux victimes de tout type de violence.
Cela fait plusieurs années que des militants expliquent que les victimes ont peur d’aller voir la police de crainte de se retrouver incriminées. Beaucoup de victimes redoutent aussi de se retrouver happées dans un processus judiciaire chronophage, qui a peu de chance d’aboutir à des poursuites, et encore moins à une condamnation.
Le maire Mancera ne prête guère attention aux moqueries et assure que les sifflets font partie d’une campagne de grande envergure pour combattre les harcèlements dans les lieux publics. Il prévoit de renforcer la surveillance dans les transports en commun, de mettre en place plus de wagons réservés aux femmes et de simplifier les démarches judiciaires.
« Comme pour tout projet, les gens doivent s’habituer au sifflet, » avait déclaré le maire en mai dernier.
Les critiques semblent malgré tout avoir eu un impact. Les sifflets distribués cette semaine dans les stations de métros sont noirs. Les prototypes présentés en mai étaient roses et blancs.
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