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Drogue

Typologie des dealers que vous allez rencontrer pendant votre vingtaine

Le vieux hippie, le dealer de rue et Maxime du Collège qui n'a apparemment toujours pas terminé sa scolarité : un aperçu succinct de tous les types de personnes à qui vous allez acheter de la drogue.
​fille devant des rails de coke

Si vous arrivez tout doucement à la fin de votre vingtaine, vous avez inévitablement dû abandonner beaucoup de rêves. Vous n’êtes toujours pas footballeur professionnel ? Vous ne le serez probablement jamais. Votre premier grand amour s’est révélé être une ordure, et la promesse faite à vous-même de ne jamais devenir un type ennuyeux commence à se fissurer. Maintenant vous préférez aller vous coucher tôt un samedi soir, et vous avez une marque préférée de muesli. Heureusement, la drogue existe pour soulager toute cette souffrance. En plus de ça, elle vous ouvrira également les portes vers une série de rencontres éphémères avec des personnalités hors du commun.

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Quand vous avez vingt ans, les dealers sont toujours – bien que par essence relativement invisibles – une partie essentielle de vos teufs. Et bien qu’ils aient tous le même nom dans votre téléphone, ils sont souvent assez différents. Voici un aperçu.

Le vieux hippie

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Un vrai hippie, pas un dealer. Image via Noisey

Ce mec habite dans une maison qu’il a sans doute achetée alors qu’il était perché dans les années soixante, et depuis il n’a plus un rond. Sa baraque est envahie de plantes grasses, et le nuage d’encens ne masque qu’en partie l’odeur pestilentielle de ses quatorze chats. Il vend du 2cb et du lsd, et cultive ses propres champis hallucinogènes – du moins vous l’espérez, ça pourrait tout aussi bien être les champignons qui poussent dans les coins humides de sa maison. Le vieux hippie n’a rien contre un petit trip, et il aime partager cette expérience avec la jeune génération. C’est un vrai hippie, et il vous inspire même un peu. Jusqu’à ce que vous tombiez sur son pêle-mêle rempli de photos de lui nu, une écharpe autour de sa tête, ou encore sur le livre du Kama Sutra négligemment posé en dessous de son hamac. S’il vous offre ensuite une tasse de thé au peyotl, vous n’aurez qu’une seule envie, détaler le plus vite possible en évitant de vous prendre les pieds dans une dreadlock abandonnée.

Le livreur

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Vous venez de claquer tout votre salaire en gin-tonics, mais au moins vous êtes bourré. Afin de garder la tête sur les épaules, vous ressentez un besoin pressant de cocaïne, et le professionnel de l’autre côté de votre téléphone le sait aussi. Vous partagez votre position via WhatsApp, et le dealer, toujours Rachid ou Tony (Montana), vous propose un rendez-vous derrière la caserne de pompiers dans dix minutes. La caserne de pompiers ou n’importe quel autre endroit où vous n’auriez jamais osé vous rendre à cette heure tardive de la nuit. Vous passez ensuite une demi-heure à attendre le Volkswagen Golf de Rachid. Quand il arrive enfin, vous montez à l’avant pour que le véritable « marché de la drogue » puisse enfin avoir lieu. Pendant la transaction, Rachid conduit encore quelques centaines de mètres, toujours expressément dans le mauvais sens, histoire de vous éloigner encore plus de votre soirée. Mais ça n’a pas vraiment d’importance, parce vous avez de la drogue alors plus rien ne va vous arrêter ce soir.

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L’artiste devenu dealer par nécessité

Quand il a obtenu son diplôme il y a deux ans à Saint-Luc, ce type avait de grands projets. À ce moment-là, il ne s’était pas encore rendu compte que deux dessins vendus sur le mois ne suffiraient pas à payer un loyer. C’est pour cette raison qu’il deale. Un vrai job entraverait son processus artistique. Il ne perd pas espoir qu’un jour le monde comprenne son art et qu’il puisse enfin s’y consacrer pleinement. Pour l’instant, le monde comprend uniquement que grâce à lui, il peut s’en foutre plein le nez.

Le pote devenu dealer contre son gré

Sa carrière de DJ n’a jamais vraiment décollé, jusqu’à ce qu’il amène six grammes de MD à une teuf de province. Il en a vendu cinq à l’organisateur, qui s’est tellement éclaté que le mec a été booké pour la prochaine soirée. Pas parce que son mix était bien, mais parce que peu importe ce que vous écoutez quand vous prenez de la MD, tout semble incroyable. La nouvelle s’est rapidement répandue, et depuis lors, le DJ a pu mixer tous les week-ends entre quatre et six heures du mat’ dans le fond de la petite salle, à condition qu’il fournisse suffisamment de drogue pour que personne ne se rende compte qu’il est vraiment mauvais.

L’ancienne connaissance

C’est en fait Rachid, ou Tony. Mais quand vous montez à l’avant du Golf, vous remarquez vite qu’il ne s’agit ni de Rachid, ni de Tony, mais bien de Pierre, avec qui vous étiez en troisième latin math. Il vous annonce qu’il n’a jamais fini ses études. Il prétend qu’il « dépanne juste un ami ». Vous ne gobez absolument pas ce mensonge mais vous n’en demandez pas plus, la situation étant déjà assez pénible. Vous entendez dans votre tête la voix de votre mère qui à l’époque, vous conseillait de ne pas traîner avec ce garçon. Vous sortez rapidement pour continuer votre vie, gros sourire aux lèvres, parce qu’elle est visiblement beaucoup mieux que la sienne.

Le dealer de rue

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Il est cinq heures et demie du matin et vous sentez bien l’envie d’une after pointer le bout de son nez. Heureusement, vous venez de rencontrer deux Australiens assez cools qui vous ont invité à boire du whisky dans leur Airbnb. À condition que vous rameniez de la drogue. Rachid ne décroche pas, et dans un accès de folie que rien n’explique sinon l’alcool, vous décidez de tenter votre chance auprès d’un des vendeurs de la rue glauque derrière de la gare. Vous savez que le mec qui s’approche vous vendra soit de la poudre à lessiver, soit de l’héroïne pure. C’est au petit bonheur la chance. Quoiqu’il arrive, vous savez que vous serez obligé de lâcher vos billets. Le mec ne verra aucun problème à se débarrasser de vous avec le couteau qu’il cache dans sa chaussette si il vous sent réticent. Si vous êtes malin, cela ne se produira qu’une seule fois. Ou jamais – Jamais, c’est mieux.

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L’entrepreneur

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Le dealer is on fire ! Il semblerait que ce gars enjoué prend son pied à faire ce taf. Chaque semaine, il vous envoie un texto avec ses offres « à ne pas rater », qui ne passeraient jamais le Jury d’éthique publicitaire : « cette semaine 12 pour le prix de 10 », « deuxième gramme moitié prix! » Si vous êtes chanceux, ce type s’avèrera aussi être poète à la petite semaine, et vous enverra des alexandrins : « Hey mon coco, j’ai de quoi te mettre rococooo ! » ou « Pour la cocaine ou pour les pilules, ring Jules. » À la mi-décembre, il vous envoie un sms vous souhaitant un « délicieux Noël blanc ». C’est le moment où vous découvrez que ce mec est juste un con.

Le dealer occasionnel

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Ce mec n’est (probablement) pas dealer. Image via Noisey

Il vous sera difficile de rencontrer le dealer occasionnel – la plupart du temps c’est une question de chance. C’est souvent un simple étudiant, assez stupide pour faire passer cinquante pilules dans son caleçon au festival où vous vous trouvez. Il les vendra à une horde de gens désespérés qui, pour une raison inconcevable, sont venus au festival sans drogue (ces gens existent vraiment). Parce qu’il est toujours mal vu d’annoncer haut et fort lors d’un festival que c’est vous qu’on doit venir voir pour la def, on espère vraiment que vous le rencontrerez par hasard. Quand vous lui demanderez s’il n’a peur de se faire choper par la sécurité avec une telle quantité de stupéfiants, il vous répondra tout sourire : « Non, au pire c’est pas très grave pour moi, les peines sont minimes pour les mineurs. » Vous pleurez à l’intérieur, jusqu’à ce que la pilule fasse son effet.

La meuf du coffeeshop

Vous pouvez discuter des heures pour savoir si elle a vraiment sa place dans la typologie des dealers, mais en fin de compte c’est juste une autre personne qui vous fournit de la drogue. La meuf du coffee est l’unique espèce qui pourvoit à la diversité des genres. Tous les autres dealers que vous rencontrerez seront des hommes. La fille du shop est grave cool, parce qu’elle vous vendra des drogues douces avec douceur. En tout cas, vous la connaissez bien. Remettez lui nos salutations quand vous irez faire un petit city trip chez nos voisins du Nord.

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Cet article a été initialement publié sur VICE Nederland