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Des serpents de mer robotiques hanteront bientôt les plateformes pétrolières

Hélas, Jules Verne n'est plus là pour voir ça.

Les ingénieurs en robotique disposent maintenant d'une ménagerie assez impressionnante.

Comme nous le répétons régulièrement sur Motherboard, la nature est une source d'inspiration perpétuelle pour les chercheurs cherchant à mettre au point de nouvelles formes mécaniques. La complexité biologique ne fait plus peur à la biomimétique depuis bien longtemps.

À présent, des ingénieurs des entreprises de haute technologie Eelume et Kongsberg Maritime se sont associés avec la compagnie pétrolière Statoil afin de donner une vie mécanique au fabuleux serpent de mer.

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GIF: YouTube

Les ingénieurs s'arrachent les cheveux depuis plus de dix ans pour mettre au point un serpent de mer robotique capable de remplir correctement la mission que l'on veut lui confier : l'exploration sous-marine.

Le petit robot élégant sera de sortie lorsque des opérations de contrôle et de réparation sous-marines seront de mise sur les machines de forage pétrolier, selon Kongsberg Maritime. Des fosses abritant des serpents de mer de mer robotique permanents seront creusés sur les sites de plateformes pétrolières, rendant désormais inutiles les ROV (véhicule sous-marin téléguidé) certes polyvalents mais dont l'entretien est extrêmement coûteux.

« Eelume représente bien la manière dont la technologie et l'innovation peuvent contribuer à réduire des coûts de production et de maintenance. Au lieu d'utiliser d'énormes machines très onéreuses pour effectuer des tâches toutes simples, nous avons recours à un robot flexible qui se comporte comme un veilleur des fonds marins, » explique Elisabeth Birkeland Kvalheim, responsable du département technique de Statoil.

Le robot sous-marin est capable de nager par lui-même, ou à l'aide de propulseurs, selon une vidéo réalisée par la firme NTNU. Son corps flexible et articulé lui permet de réaliser des tâches variées et de se glisser facilement dans le ventre de machines très complexes.

Les serpents de mer robotiques ne sont certes pas nouveaux. En 2014, des étudiants à l'Université d'Adelaïde avaient construit un robot similaire destiné à aider les biologistes à étudier la vie marine sans avoir à utiliser des véhicules bruyants et invasifs qui pourraient effrayer et déranger la faune.

« Comme le design du robot imite le serpent de mer, nous obtenons une boucle de rétroaction formidable : la biologie inspire la structure du robot, qui va lui-même nous permettre d'en apprendre davantage sur les animaux marins, et nous apporter des informations supplémentaires sur le lien entre forme et fonction chez les êtres vivants, » se réjouit la chercheuse.

Les serpents terrestres comme le crotale (Crotalus cerastes) ont également poussé les ingénieurs à envisager de nouveaux modes de locomotion pour leurs robots. Le chercheur Howie Choset de l'Institut de Robotique de Carnegie Mellon a développé un robot sans membres qui combine des mouvements internes et un système articulé afin de se dandiner de bas en haut dans des espaces encombrés. Choset espère que son robot sera bientôt utilisé sur des sites archéologiques afin de collecter des artefacts difficiles d'accès.

Le robot de Statoil peut sembler moins cool que ses congénères en vertu de sa fonction. Même si le fait que les ingénieurs aient réussi à convertir la morphologie complexe du serpent de mer en une machine gracieuse, on regrette qu'elle doive désormais contribuer à détruire les fonds-marins et l'habitat des créatures marines en assistant les compagnies pétrolières sur les sites de forage.