Qu’est-ce qui rend malade les diplomates américains affectés à Cuba?

L’article original a été publié sur VICE News.

C’est une affaire qui inquiète les services de renseignement américains depuis près d’un an : 21 diplomates américains affectés à Cuba se plaignent de mystérieux maux. Certains ont souffert d’oedèmes cérébraux, alors que d’autres peinent à se concentrer. Si des agents du FBI, du Département d’État, et des services de renseignement se sont penchés sur ces différents cas, impossible de savoir ce qui est à l’origine de ces maladies.

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Une nouvelle enquête de l’Associated Press (AP) livre de nouveaux détails sur les maux des diplomates américains. Alors que l’on pensait qu’une arme acoustique pouvait être derrière tout ça, cette hypothèse semble désormais avoir été mise de côté.

« Rien de tout ça n’a une explication raisonnable, » a dit à AP, Fulton Armstrong, un ancien officiel de la CIA envoyé à Cuba avant la réouverture de l’ambassade américaine sur place. « Les mystères s’amoncellent. »

L’enquête d’AP repose sur des entretiens réalisés avec plus d’une dizaine d’officiels américains et cubains, et d’autres sources au courant de l’enquête. Vendredi dernier, le Département d’État américain a confirmé que l’on comptait désormais 21 diplomates affectés – soit deux de plus que ce qui avait été précédemment révélé.

Les États-Unis avaient initialement accusé le gouvernement cubain, expulsant deux diplomates cubains de Washington en mai dernier. Mais, il semblerait que le gouvernement local coopère avec les enquêteurs, qui travaillent donc sur de multiples hypothèses.

Certains diplomates se plaignent de vertiges, de nausées, de violents maux de tête, de problèmes d’équilibre, et d’acouphènes. D’autres peinent à se souvenir de certains mots.

Certaines victimes ont dit qu’elles savaient quand une attaque était en cours, ressentant une vibration ou un violent bourdonnement dans leurs oreilles. D’autres ont dit qu’en bougeant de quelques mètres, le bourdonnement disparaissait. Ces témoignages embrouillent les enquêteurs, puisque d’autres diplomates ont été victimes d’attaques non ciblées.

Les attaques ont eu lieu aux domiciles des diplomates, et dans un cas, dans une chambre de l’Hotel Capri, récemment rénové. Les premières plaintes des diplomates ont émergé en octobre 2016, mais certaines victimes se sont manifestées plusieurs mois plus tard.

Les États-Unis avaient initialement accusé le gouvernement cubain, expulsant deux diplomates cubains de Washington en mai dernier. Mais, il semblerait que le gouvernement local coopère avec les enquêteurs, qui travaillent donc sur de multiples hypothèses.

L’une des hypothèses voudrait que le gouvernement cubain soit malgré tout derrière ces incidents, ou qu’une faction rebelle se cache dans les forces de sécurité américaines. Les enquêteurs pensent sinon qu’un autre État nation couvrirait ses traces – comme la Russie – ou qu’une opération d’espionnage a vraiment mal tourné.

Cinq familles de diplomates canadiens se sont aussi plaintes de symptômes semblables.

Le gouvernement cubain a nié toute malversation, diffusant un communiqué en août : « Cuba n’a jamais permis, et ne permettra jamais, que le territoire cubain soit le théâtre d’actions contre des diplomates accrédités ou leurs familles – sans exception. »