La colocation ? L’horreur en vrai

Vivre seul est devenu un luxe auquel peu d’entre nous auront l’occasion d’accéder au cours de la vingtaine. Alors que les loyers continuent d’augmenter et que nos salaires stagnent désespérément, nombre de gens issus de notre génération semblent condamnés à vivre en colocation – c’est du moins le triste constat que souligne une étude publiée l’année dernière par le Pew Research Center. Certains jeunes finissent par revenir chez leurs parents, croupissent dans des chambres de bonne ou prétendent que vivre dans une boîte en bois installée dans l’appartement de quelqu’un d’autre constitue une option tout à fait acceptable.

Pour les autres, il ne reste plus qu’à se tourner vers la colocation. Que vous choisissiez de vivre avec un ami d’enfance ou un parfait inconnu trouvé dans les limbes de Craiglist, il y a toujours une petite chance que vous vous finissiez par vivre un enfer permanent. Afin de vous préparer psychologiquement, on a demandé à des gens de nous parler de leurs pires colocataires.

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« Je vivais dans un appartement à Boston, avec un autre mec. Un jour, alors que je m’apprêtais à entrer dans ma chambre, la porte s’est ouverte toute seule. Face à moi se trouvait mon colocataire, trempé de sueur et vêtu d’un short excessivement court. Il s’est immédiatement mis à me tenir un long discours comme quoi son ordinateur portable avait planté, et qu’il avait besoin de mater ses mails. “Pas de souci”, ai-je répondu alors qu’il retournait dans sa chambre.

Plus tard dans la nuit, j’ai vu que Safari était ouvert (alors que je ne l’utilise jamais). J’ai jeté un œil à l’historique et je suis tombé sur un tas de vidéos du site CreamPie.com – ou quelque chose comme ça. En bon détective du dimanche que je suis, j’ai dégoté une application qui permet de transformer sa webcam en caméra de surveillance. L’application permettait de détecter les mouvements, et activait la webcam pour qu’elle prenne des photos dès que quelqu’un se trouvait face à l’ordinateur.

La nuit suivante, j’ai dormi chez un pote et je ne suis rentré chez moi que le lendemain. Quand je suis arrivé dans ma chambre, j’ai ouvert le fichier de mon ordinateur où devaient atterrir les photos en cas d’intrusion – bingo. Le fichier était rempli d’images de mon colocataire en train de se masturber. Devant mon ordinateur. Sur mon lit.

Sur le coup, je n’ai pas trop su quoi faire de cette information. J’ai attendu un mois pour lui dire, alors qu’on se disputait au sujet d’un truc stupide. Notre altercation est partie en vrille, jusqu’à ce que j’explose : « OUAIS, BEN AU MOINS JE NE ME SUIS PAS MASTURBÉ AVEC TON ORDINATEUR SUR TON LIT ! »

Il a marqué une pause, avant de me dire que j’étais fou d’inventer un truc pareil, ce à quoi j’ai rétorqué : “J’ai des photos de toi en action.” Je n’ai jamais vu quelqu’un la fermer aussi vite. » — Stephen, 29 ans

« Je vivais à New York, dans un appartement où il y avait quatre chambres. On faisait la fête tout le temps, et une de mes colocataires fumait énormément de weed. Un soir, elle est sortie en laissant une bougie allumée dans sa chambre. Quelques heures plus tard, un voisin m’a avertie qu’il y avait les pompiers devant chez nous. Quand je suis rentrée, l’appartement était en feu.

Finalement, sa chambre a été la seule à brûler, mais le reste de l’appartement a été endommagé par l’eau des lances incendies. Mon propriétaire n’a pas répondu au téléphone quand on a voulu lui en parler – c’était un juif hassidique, et c’était un samedi. Aussi, ma colocataire n’a jamais avoué ses torts. C’est un des pompiers qui me l’a appris. » — Carol, 30 ans

« J’ai étudié à l’étranger, au Honduras. Un de mecs de mon groupe n’arrêtait pas de me harceler sexuellement. Une fois, il est même jusqu’à me pousser dans une piscine alors que je portais une robe blanche. Tout le monde a vu mon corps, et j’ai vécu ça comme une grosse humiliation. C’était un joueur de baseball assez doué qui passait son temps à rabaisser les autres étudiants. Il me disait toujours qu’il allait me frapper quand j’essayais de le confronter. J’ai fini par en parler à mes professeurs, qui m’ont plus ou moins traité de rapporteuse. Il y avait de quoi devenir tarée.

Mes colocataires – l’une d’elles avait le béguin pour cet abruti – ont essayé de me faire croire que j’étais responsable de tout ce harcèlement, que je l’avais bien cherché. Elles m’ont dit qu’il agissait de la sorte parce que je mettais un point d’honneur à l’ignorer. J’ai eu le droit à cette petite leçon lors d’un dîner où toute ma classe était présente – même les profs. Je me suis excusée pour retourner dans notre bungalow et j’ai pissé dans leur shampoing. » — Christy, 28 ans

« Lors de ma première année à l’université, j’ai vécu dans une chambre commune avec une fille que je ne connaissais pas trop. Nous n’étions pas les meilleures amies du monde, mais elle était sympa comme tout. Nos premiers mois de colocation se sont déroulés sans problème.

Un jeudi soir, on a bu quelques verres ensemble dans notre dortoir, avant de partir à une fête chacune de notre côté. Quand je suis rentrée, j’ai vu que la porte n’était pas verrouillée. Toutes les lumières étaient allumées, et ma colocataire était allongée sur son lit, tout juste vêtue d’un T-shirt – une grosse traînée de vomi noirâtre s’étalait sur son oreiller. Comme elle ne portait rien en dessous de la ceinture, je pouvais voir ce qui ressemblait fortement à de la merde couler le long de ses jambes. Il y en avait même sur le tapis et dans la poubelle. J’ai fermé la porte tout doucement, en me disant que je n’étais pas du tout prête à affronter cette situation.

Je suis allée chercher le responsable de notre étage, qui a appelé une ambulance. Ma colocataire s’est réveillée à l’hôpital, où elle a passé la nuit. De mon côté, j’ai tenté de nettoyer sa chambre avec deux amis très courageux. Aux alentours de 4 heures du matin, alors que nous essayions tant bien que mal de ne pas vomir, un type en combinaison Hazmat s’est pointé dans ma chambre avec des produits de nettoyage et m’a demandé de lui laisser les clés pour la nuit. J’ai dormi chez un autre pote, et je me suis pointée à mes examens de mi-trimestre quelques heures plus tard. Quand je suis revenue dans la chambre, elle était propre comme un sou neuf. En guise d’excuse, ma colocataire avait laissé un sachet de M&M’s sur mon lit, avec une petite lettre qui disait : “Merci d’être une coloc aussi géniale !” Comme si je pouvais avoir envie de chocolat après ça. » — Lauren, 24 ans

« Mon premier colocataire se levait tous les jours – même le dimanche – à 5 heures du matin. Dès le réveil, il passait des morceaux de Van Halen et de Bon Jovi à fond, pendant qu’il révisait pour ses partiels. » — Paul, 29 ans

« Pendant mes années étudiantes, j’ai déménagé dans une maison avec mes cinq meilleurs amis. On s’est vite mis à agir comme les petits cons de 19 ans qu’on était – on frappait dans les murs tous les soirs, on a réalisé une fresque au marqueur indélébile représentant LeBron James à califourchon sur un éléphant sur le mur de notre salon – etc.

Un matin, je suis rentré vers 9 heures au beau milieu de la semaine pour récupérer mon agenda. Quand j’ai ouvert la porte de ma chambre, j’ai constaté que mon colocataire s’y trouvait. Il était complètement débraillé, une boîte à pizza – et une partie de son contenu – était renversée sur mon tapis, et sa copine était à poil dans mon lit. Sa chambre était littéralement à deux mètres de la mienne. Je me suis mis à fermer ma porte à double tour par la suite. » — Chris, 24 ans

« Un de mes anciens colocataires utilisait ma poêle pour préparer de la kétamine. On avait qu’une seule poêle dans la maison, et à chaque fois que je voulais me faire à manger, elle se trouvait dans sa chambre. Quand elle était miraculeusement restée dans la cuisine, elle était remplie de drogue. Finalement, mon deuxième colocataire a acheté une poêle réservée à un usage culinaire, et l’autre a pu garder la mienne. » — Mario, 27 ans

Certains noms ont été changés.

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