Sophia Bel, princesse des morts

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Si le nom de Sophia Bel vous dit quelque chose, il y a plusieurs raisons. Premièrement, elle fait beaucoup de bruit ces temps-ci, depuis la parution de Princess of the Dead Vol.1, un EP coréalisé avec le producteur CRi. Il se peut aussi que vous soyez de ces gens qui ont connu la chanteuse montréalaise lors de son passage à l’émission La Voix, en 2016. Son style particulier de pop langoureuse aux accents de trip-hop lui vaut en ce moment un beau buzz qui n’est pas près de s’essouffler.

On a donc décidé d’appeler Sophia, question de discuter de ce premier EP et du travail d’introspection thérapeutique qui a été nécessaire à sa création.

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VICE: Salut Sophia! Peux-tu nous parler un peu de ton parcours musical?
Sophia Bel :C’est surtout moi, qui gratouillais une guitare. J’écrivais dans des journaux intimes depuis que j’étais très jeune, et vers 15 ans je me suis mise à la guitare. Je n’ai jamais été très bonne, mais je regardais des tutoriels sur YouTube et j’écoutais du Taylor Swift. Plus tard, j’ai eu un band, de pop, et à 20 ans j’ai déménagé à Montréal et j’ai changé de direction.

Et à Montréal, tu t’es mise à étudier la musique?
J’ai fait un DEC en chant jazz à Vanier, arrivée ici. Aux études en musique, il y a un certain élitisme de par le fait que tout le monde veut se sentir validé par les professeurs et les autres élèves, donc j’avais la pression sur les épaules de faire des trucs où il y avait toujours une petite complexité de plus.

Ça fait deux ans que j’ai terminé, et ça fait du bien de prendre ses distances. Je sens que j’ai vraiment pris de l’assurance par rapport à mon identité artistique, grâce à ce recul.

À quel moment est-ce que tu t’es décidée d’en faire une carrière?
Je dirais qu’il n’y a pas vraiment eu de moment, toute ma vie m’a mené à ça. J’écris depuis que j’ai genre six ou sept ans, et après ça c’est fait naturellement. Mon projet solo, ça doit faire environ 5 ans que je m’assume en tant qu’artiste solo. Mais j’ai toujours été en mode « j’écris des tounes », ç’a toujours été un besoin pour moi d’écrire et de composer de la musique.

Parle-moi de la genèse de Princess of the Dead Vol. 1 , ce EP collaboratif avec CRi.
Je faisais de la thérapie où on regardait dans le passé, et j’ai trouvé que ce retour me ramenait plein de souvenirs audiovisuels. Et de retomber dans de vieilles tounes de mon adolescence m’a inspiré le EP. J’écris souvent à propos de relations et de trucs du genre, mais ce EP est plus introspectif, ça venait plus d’une quête de s’accepter soi-même et s’ouvrir aux autres.

Avec CRi on a travaillé sur tout ensemble. Je faisais des maquettes que je lui apportais en studio, et après on faisait une transformation complète. Il apporte vraiment quelque chose de grandiose.

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Princess of the Dead, c’est un projet qui aura deux volumes. C’est tough de sortir des albums, parce que les gens écoutent deux tounes et passent à autre chose, et avec la manière dont le streaming fonctionne, c’est difficile de promouvoir plus que quelques chansons à la fois. Mais j’aime l’idée des EPs, et que chaque projet soit un mini-univers à la fois, et je trouve ça cool les volumes, car ça permet de raconter une histoire avec l’enchaînement naturel des choses.

D’où vient le titre du EP?
« Princess of the Dead », c’était le surnom que certains intimidateurs m’avaient donné au secondaire. J’étais gênée, et j’ai toujours été assez awkward, donc j’étais une proie facile. J’avais la peau pâle, je me mettais les ongles noirs, donc ils m’appelaient comme ça. Aujourd’hui, je trouve ça quand même nice comme surnom, c’est assez badass. C’est important de repenser à son passé pour surmonter ses traumatismes, et si t’es capable d’en rire, le gros du travail est fait. C’est ce que je voulais faire avec le titre.

Tu disais que t’étais plutôt réservée au secondaire. Donc pour toi, de faire La voix , ça devait être une grosse étape?
Oui, et c’est un peu un paradoxe dans ma vie, parce que ma personnalité est super réservée, mais après je me mets dans des situations où je dois être devant plein de gens. Donc j’essaie d’accepter l’ironie de la chose. La voix, ça m’a appris beaucoup de choses sur la business, et ça m’a fait connaître beaucoup de monde. J’ai vu c’était quoi de pas se sentir comme soi-même, ou de se voir représenter d’une certaine manière sans avoir de contrôle là-dessus. Ça m’a poussé à chercher l’authenticité et l’intégrité dans tout ce que je fais.

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