L’Everest, a été ce week-end le théâtre de tragédies et de triomphes. Deux alpinistes sont morts probablement du mal des montagnes et deux autres sont portés disparus. Mais une Népalaise, qui travaille comme femme de ménage dans le Connecticut, a battu son propre record du nombre d’ascensions par une femme, et un homme est devenu le premier amputé de guerre à atteindre le plus haut sommet du monde.
Eric Arnold, un alpiniste néerlandais de 35 ans, est mort durant sa descente, après avoir finalement atteint le sommet de la montagne. C’était son cinquième essai. « Deux tiers des accidents ont lieu au cours de la descente », a expliqué Eric Arnold à une station de radio aux Pays-Bas avant de grimper. « Si vous devenez euphorique et que vous pensez ‘j’ai atteint mon but’, la partie la plus dangereuse est encore devant vous. »
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Dans une interview pour une télévision locale, réalisée plus tôt cette année, Eric Arnold disait qu’il avait rêvé de grimper l’Everest depuis qu’il était enfant, et qu’il avait un poster de la montagne au-dessus de son lit. Selon l’agence Associated Press, Eric Arnold s’était plaint de fatigue. Il est mort dans la nuit de vendredi. Il a tweeté une photo de lui-même après avoir atteint le sommet.
Maria Strydom, une alpiniste australienne et maître de conférences à l’Université Monash, faisait partie de l’expédition d’Eric Arnold, composée de quarante personnes. Maria Strydom a affiché des signes de mal des montagnes – causé par un manque d’oxygène au sommet de cette montagne de 8 850 mètres – et elle est morte samedi, peu après Eric Arnold. Elle et son mari, tous les deux vegans, essayaient de grimper les « Sept Sommets », les sommets les plus hauts de chacun des sept continents. Elle avait déjà escaladé Denali en Alaska, l’Aconcagua en Argentine, l’Ararat en Turquie et le Kilimandjaro au Kenya.
« Il semble que les gens aient cette idée tordue que les vegans sont malnourris et faibles », a déclaré Maria Strydom à AP. « En gravissant les Sept Sommets, nous voulons prouver que les vegans peuvent tout faire, et même plus. »
D’autres cas de mal des montagnes et de graves gelures ont touché plus de trente alpinistes cette saison. Pemba Sherpa, de l’agence Seven Summit Treks au Katmandou, a expliqué au Guardian qu’une alpiniste indienne avait tellement de gelures qu’elle ne pouvait plus bouger. Il a raconté que plusieurs sherpas l’ont portée dans un camp plus bas, où elle devait être secourue par hélicoptère.
Wangchu Sherpa, de l’agence Trekking Camp Nepal au Katmandou, a déclaré à l’AP que deux alpinistes indiens, Paresh Nath et Goutam Ghosh, étaient portés disparus sur l’Everest depuis samedi. Ils ont été vus pour la dernière fois près du sommet.
Plusieurs exploits
Pendant ce temps, Lhapka Sherpa, une femme de ménage âgée de 42 ans, a gravi la montagne pour la septième fois, battant son propre record du nombre d’ascensions de l’Everest par une femme. Elle a quitté le Népal, pays où elle est née et où elle a grandi, pour Hartford, dans le Connecticut. Elle y vit désormais avec ses deux enfants.
Retraité du Corps des Marines des États-Unis, le sergent Charlie Linville, âgé de 30 ans, est devenu le premier vétéran blessé au combat à atteindre le sommet de la montagne. Charlie Linville a perdu une partie de sa jambe droite et des parties de ses doigts de la main gauche lorsqu’un engin explosif a éclaté alors qu’il essayait de désamorcer des bombes en Afghanistan en 2011. Les plans de Charlie Linville pour grimper l’Everest en 2014 et en 2015 ont été stoppés net par une immense avalanche au-dessus d’un camp de base, qui a tué 16 guides Sherpa, et par le tremblement de terre dévastateur qui a touché le Népal l’an dernier.
Après deux années au point mort suite à ces catastrophes naturelles, les entreprises qui organisent les ascensions comptaient particulièrement sur la saison de cette année, qui s’étend de mars à la fin du mois de mai. Jusque-là, le temps a été clément et des centaines d’alpinistes ont atteint le sommet.
Suivez Tess Owen sur Twitter: @misstessowen