Yan Morvan a traîné avec des Hell’s Angels, voyagé dans les zones en guerre les plus reculées du globe et a même bossé avec le tueur en série Guy Georges. Au-delà de ces hauts faits d’armes, Yan Morvan a été un acteur majeur du photojournalisme en France pendant trente-cinq années. Aujourd’hui, la librairie indépendante et maison d’édition BattCoop chargée de ses archives, publiera une revue tous les quinze jours et un livre par trimestre sous le titre sobre “Archives Yan Morvan”. VICE en partagera des extraits à chaque nouveau numéro. Après l’invasion du Liban par l’armée israélienne en 1982 et le squat de la rue Didot, voici « Fétiches », le cinquième numéro qui sera présenté ce jeudi 1er juillet à la galerie Thierry Marlat, 2, rue de Jarente à Paris.
Betty Page ou Lara Croft ? Dans un palace new-yorkais en 2002, la seconde édition du Bond Con -salon du Bondage– rassemble les cent plus belles “filles-fétiches” américaines. Pour leurs milliers de fans qui ne les connaissent que par leurs sites web, c’est une occasion unique de rencontrer en chair et en os ces super-héroïnes modernes.
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Depuis les chambres de ce grand hôtel du Queens, on aperçoit le ballet des avions sur l’aéroport de la Guardia. Au loin, l’ile de Manhattan amputée des tours du World Trade Center. Genesis Lynn se souvient très bien du 11 septembre 2001 : « notre premier salon a eu lieu un mois après les attentats. On avait peur que tout s’arrête. Mais c’est le contraire qui s’est passé : le bondage n’a jamais aussi bien marché ! ». L’organisatrice du New-York Bond Con a de quoi se réjouir : pour sa seconde édition, ce salon du fétichisme a rassemblé en un week-end plus de 1500 spectateurs. Ils sont venus des quatre coins des Etats-Unis, d’Hawaï ou d’Angleterre dans le seul but de rencontrer pour de vrai les plus belles femmes-fétiches américaines, qu’ils vénèrent depuis des années via leurs sites web.
Autrefois secrétaires ou avocates, ces femmes ont sculpté leur image pendant des années, devenant à force de maquillage et d’accessoires des super-héroïnes des temps modernes pour hommes trop stressés, timides et probablement un peu pervers. Aujourd’hui, la rousse Julie Simone reçoit des mails de tous les pays : « Rien de sexuel. Ils me parlent de leur vie, me respectent. C’est presque de l’adoration ». Avant de devenir modèle fétichiste il y a trois ans, elle pensait devenir professeur d’anglais. Chacun de ses fans paie 15 euros par mois pour surfer sur son site. Julie est venue au NY Bond Con avec son amie Talia Monet. La jolie brune y voit l’occasion de rencontrer des producteurs et des photographes, mais aussi d’élargir son public : “c’est l’une des règles de notre business : quand tu gagnes un fan, tu ne le perds jamais. Plus tu vieillis, plus tu deviens riche ! »
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