Un drapeau nazi à la manifestation du 1er mai à Montréal

Un individu a fait flotter le drapeau nazi sur le toit d’un immeuble à logements du quartier Parc-Extension de Montréal, alors que la manifestation annuelle de la Journée internationale des travailleurs passait devant chez lui. L’image a rapidement fait le tour des réseaux sociaux.

« Il ne faut pas niaiser avec ce drapeau nazi et le svastika, encore moins avec le fait que la convention des juifs hassidiques se fait à quelques rues de là cette fin de semaine », a dit à VICE Rafik M. Bentabbel, le citoyen qui a publié la photo sur le groupe Facebook citoyen Parc-Ex Action Squad. « Le quartier s’est organisé presque instantanément pour trouver le building et identifier ce fasciste. »

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Les élus de ce quartier qui rassemble plus d’une centaine de communautés ont aussi vivement décrié ce geste. « Le conseil a avisé les services de police du poste 31 et nous attendons des suivis », a affirmé la mairesse d’arrondissement, Giuliana Fumagalli. « Un acte de la sorte est ignoble et je le dénonce vivement. » Le Service de police de la Ville de Montréal a confirmé que la section des crimes haineux avait ouvert une enquête en lien avec l’incident. Aucun suspect n’a toutefois été identifié.

Un militant antifasciste de longue date avance néanmoins qu’il s’agit probablement « d’un provocateur ou d’un illuminé solitaire. Ce n’est pas comme si on avait vu 20 fachos brandir des drapeaux. » En Allemagne, dans la ville de Chemnitz, un groupe de néonazis a littéralement pris la manifestation du 1er mai d’assaut.

À Montréal, l’image avait un arrière-goût de déjà-vu pour des citoyens du quartier. En 1993, un groupe avait brandi des drapeaux arborant le svastika au parc Jarry, en marge de l’événement.

La manifestation du 1er Mai en après-midi dans Parc-Extension, organisée par plusieurs groupes communautaires, précédait la traditionnelle marche de la Convergence des luttes anticapitalistes, qui avait lieu un peu plus tard sur le Plateau et au centre-ville.

Historiquement, l’événement souligne le combat d’ouvriers américains pour obtenir la journée de travail de huit heures à la fin du 19e siècle. Elle est aujourd’hui associée aux luttes anticapitalistes et socialistes, partout sur la planète.

Simon Coutu est sur Twitter.